Des hôtesses de l’air et stewards de la compagnie aérienne Air France manifesteront le mois prochain à Toulouse contre la fermeture annoncée de la base, tandis qu’en Italie des employés d’Alitalia sont descendus dans la rue contre sa prochaine restructuration – et la disparition annoncée de la marque.
Comme à Marseille le mois dernier, le collectif SOS bases Province organisera le 9 mai 2021 au Terminal D de l’aéroport de Toulouse-Blagnac une manifestation de « soutien aux familles » des salariés concernés par la fermeture de la base, probablement l’hiver prochain. Il entend dénoncer « l’ubérisation » d’Air France, un message aux employés vu par TourMag appelant à la participation « afin que Toulouse, Marseille et Nice ne subissent pas le même sort que Montpellier et hélas depuis peu Toulon… Bordeaux ». Le collectif veut aussi dire « « non à la lowcostisation », référence à la filiale low cost Transavia France qui reprend à sa maison-mère de plus en plus de routes intérieures.
Confirmée comme une « étude » par la compagnie nationale française dans le cadre de la refonte de son programme domestique, la fermeture d’ici 2022 des bases de Marseille-Provence, Nice-Côte d’Azur et donc Toulouse-Blagnac affectera 329 salariés, principalement des hôtesses de l’air et stewards mais aussi des pilotes et du personnel au sol. Aucune nouveauté cet été n’a été annoncée par la compagnie nationale depuis l’aéroport toulousain, où sa low cost ne propose que deux lignes.
En Italie, ce sont un millier de salariés d’Alitalia qui ont manifesté hier dans les rues de Rome, demandant aux autorités de renflouer la compagnie nationale et surtout de refuser le « diktat de Bruxelles » concernant sa renaissance sous la marque ITA – dont le décollage reste prévu par le gouvernement en juin ou juillet prochain. Les syndicats Filt Cgil, Fit Cisl, Uiltrasporti et Ugl ont rappelé que les ressources financières d’Alitalia sont « épuisées » et qu’il existe « un risque réel que la compagnie soit clouée au sol d’ici quelques semaines ». Mais ils dénoncent surtout les conditions « inacceptables, vexatoires et discriminatoires » imposées par la Commission européenne pour le redécollage de la compagnie aérienne,
Rappelons que dotée d’une flotte de plus de 95 avions, Alitalia desservait avant la pandémie de Covid-19 « des centaines de destinations dans le monde entier », transportant quelque 20 millions de passagers par an ; la « nouvelle Alitalia » redécollera avec moitié moins de personnel et d’avions, et avec un réseau intercontinental réduit à cinq destinations. Bruxelles a déjà expliqué à l’Italie qu’elle devra changer de nom, mais aussi racheter « au prix du marché » les branches maintenance et handling, toutes deux bénéficiaires (seule la « renaissance » de la branche aviation est jusque là permise). Le principe serait le même selon la presse italienne par exemple pour un éventuel rachat de la marque ou des créneaux de vol à Milan-Linate, qui devront faire l’objet d’appels d’offres transparents.
Si l’Europe vient de donner son feu vert à une troisième aide publique (pour un total de 300 millions d’euros depuis le début de la crise sanitaire), elle a aussi lancé deux enquêtes distinctes sur les prêts qu’Alitalia a reçus du gouvernement italien au cours des dernières années : une ouverte en avril 2018 sur 900 millions d’euros de prêts accordés au transporteur l’année précédente, et une autre enquête distincte sur un prêt supplémentaire de 400 millions d’euros accordé en octobre 2019. Et elle menace de bloquer les trois milliards d’euros d’aides que le gouvernement souhaite apporter à ITA.
Francis a commenté :
15 avril 2021 - 8 h 07 min
Les salariés d’AF des bases provinces doivent arrêter de faire les enfants gâtés, perdent ils leur emploi? NON
Doivent-ils déménager sur PARIS? NON,
En ces temps qui courent je é comprends pas leur démarche. Avant les bases comment faisaient ils?
Moi j’ai perdu mon emploi, a cause du Covid, et vu les conditions de travail proposer par AF, j’aurais été content d’en bénéficier.d’autant plus qu’ils ne sont pas mis à la rue bien au contraire, et que l’Etat les soutiens quoi qu’ils en coûte…..Donc de grâce arrêtez de faire pleurer dans les chaumières… on. n’y croit pas…
ALExxx a commenté :
15 avril 2021 - 8 h 08 min
La “lowcostisation” a commencé chez AF depuis longtemps … Tarifs mini, siège spécifique payant, et service à bord : petit sandwichs à bord pour MC alors qu’avant on avait un plateau repas. Et c’est un peu pareil dans toutes les grandes compagnies européennes.
Quant aux manifs elles ne serviront à rien, ce n’est pas les manifs qui décident mais le marché de l’aérien.
inukshuk a commenté :
15 avril 2021 - 9 h 01 min
AF est depuis bien des années confrontée à un dilemme: soit revoir en profondeur ses coûts (ce qui a été largement entamé), soit devoir céder du terrain sur tous les fronts aux transporteurs affichant de meilleures performances. Et si Hop disparait, c’est bien parce que sur le réseau intérieur, les concurrents (blâmables ou pas) attirent plus le client.
L’idéologie populiste consistant à répéter inlassablement que lorsqu’AF gagne de l’argent il doit être redistribué au personnel (dont le statut est encore bien supérieur à la moyenne de la profession), et lorsqu’AF en perd c’est le problème du contribuable, a vécu. On n’est plus sous Kraczucki 1er!
Mais dans cette maison,…. le premier qui dit la vérité, il doit être exécuté… (air connu!).
Même son de cloche chez AZ. Haro sur la méchante Europe qui veut imposer ses diktats, on ne lui demande que de renflouer en permanence le tonneau des Danaïdes et la fermer!
lyonnnais a commenté :
16 avril 2021 - 2 h 06 min
Si la demande des salariés concernés étaient de demander à être tous reclassés dans le groupe, éventuellement par l’ouverture d’une base Transavia dans les aéroports concernés,ce serait entendable.
Mais se plaindre de l’adaptation de la compagnie au marché d’une part,et à la loi d’autre part, ça n’est pas acceptable ! Car la fermeture de lignes intérieures est motivée par une interdiction de les maintenir !!
Par ailleurs,AF/Hop! se font tailler des croupières par la concurrence :ces salariés se sont-ils si peu intéressé(e)s à leur secteur d’activité qu’ils l’ignoreraient ???
En tout cas,pas plus qu’on a pu maintenir des emplois d’allumeurs de réverbères avec l’arrivée de l’électricité,pas plus AF ne sera en mesure de maintenir des emplois pour des lignes fermées !!
Que les personnels concernées,soit acceptent une mutation vers un lieu où AF aurait besoin d’eux, soit ils acceptent un transfert dans une autre filiale, en l’occurence potentiellement Transavia (désolé pour les personnels au sol qui n’auront pas cette possibilité, sauf à rejoindre un sous-traitant).
Quoiqu’il en soit,la grève n’aura aucun effet :
1/ c’est l’indispensable marche en avant vers l’équilibre financier du groupe;
2/ En période de Covid,une grève n’a AUCUN effet,voire fait faire des économies à l’employeur
NB Mon commentaire n’est pas méchant,il est cruellement vrai !
Verdi a commenté :
16 avril 2021 - 7 h 20 min
Fausses informations : le personnel sol n’est pas concerné par la fermeture des Bases.
Les navigants sont reclassés TOUS à Paris.
Ce qui est vrai, c’est que la Direction d’AF, ne joue pas franc jeux et ne respecte pas son personnel, car à ce jour aucune annonce officielle !!!!! et ça crée un malaise compréhensible du personnel concerné.
Enfin les syndicats les représentants, ne feront rien pour eux……certains PN des Bases, souhaiteraient quitter l’entreprise après cette « mutation forcée »…..
lyonnnais a commenté :
18 avril 2021 - 21 h 47 min
@Verdi : s’ils souhaitent quitter l’entreprise, qu’ils se rassurent, ils ne seront pas retenus (au pire, il y a des PN disponibles chez Hop! qui n’attendent que ça …!