La pandémie de Covid-19 affecte fortement les résultats financiers de la compagnie aérienne Brussels Airlines, avec un chiffre d’affaires en recul de 72%. La prochaine saison estivale sera « essentielle » durant une année 2021 qui restera difficile.
2020 « a été une année sans précédent pour le secteur du transport aérien », pour la compagnie nationale belge comme pour sa maison-mère le Groupe Lufthansa. Le chiffre d’affaires de Brussels a baissé de 72% à 414 millions d’euros (1473 millions en 2019) et le résultat d’exploitation a diminué de 53%, « principalement en raison de la baisse de la production », tandis que son trafic a reculé de 77% à 2,4 millions de passagers. Le résultat d’exploitation a été 71% inférieur à l’année précédente à 456 millions d’euros (1555 millions en 2019). Les coûts d’exploitation ont diminué de 53%, à 749 millions d’euros, principalement en raison de la baisse des volumes. En particulier, les dépenses pour le carburant et les charges ont été respectivement 74% et 68 % inférieures à celles de l’année précédente.
L’EBIT ajusté de Brussels Airlines est tombé à -293 millions d’euros (norme IFRS) pour l’exercice 2020 (année précédente : -27 millions d’euros). La marge EBIT ajustée a diminué de 69,0 points de pourcent pour atteindre -70,8% (année précédente : -1,8%). L’EBIT est tombé à -332 millions d’euros (année précédente : -32 millions d’euros) ; la différence par rapport à l’EBIT ajusté est principalement due à des pertes de valeur sur les droits d’utilisation d’avions s’élevant à 33 millions d’euros.
La capacité de la compagnie de Star Alliance a dû en 2020 être réduite de 71% et les ventes ont chuté de 75%. Avec 68,3%, le taux d’occupation a été inférieur de 13,2 points de pourcent à celui de l’année précédente (81,5%). Les yields moyens ont augmenté de 1,0% après correction des effets de change. Le chiffre d’affaires trafic a diminué de 72% pour atteindre 384 millions d’euros (contre 1.386 millions d’euros l’année précédente).
Nouveau CEO de Brussels Airlines depuis le 1er mars, Peter Gerber compte s’attacher à « garantir la continuité de la compagnie aérienne », à poursuivre la mise en œuvre du plan Reboot Plus « afin de créer un avenir rentable pour la compagnie », et à guider la compagnie aérienne à travers la crise de manière durable. « 2020 a confronté Brussels Airlines et l’ensemble du secteur de l’aviation à la plus grande crise de son histoire », a-t-il déclaré dans un communiqué. « Depuis le début de la crise, Brussels Airlines et ses employés ont cependant fait preuve d’une incroyable résistance, même pendant le chômage temporaire à grande échelle qui perdure encore aujourd’hui dans l’entreprise. J’ai l’intention de faire perdurer l’esprit passionné de Brussels Airlines pour continuer à transformer l’entreprise en une entreprise rentable ».
Brussels Airlines a intensifié et accéléré son plan de transformation Reboot, en réduisant sa flotte de 25% et ses effectifs de 20%, grâce au soutien financier de Lufthansa (170 millions d’euros d’injection de liquidités, dont 70 millions pour la restructuration). Dans le cadre de l’ajustement de la flotte, deux Airbus A330-200 et de huit Airbus A319 ont été amortis, lui laissant 38 avions (14 A319, 16 A320 et huit A330-200, avec pour certains de gros-porteurs l’arrêt dès fin mars de l’accord ACMI avec Eurowings).
Un accord avec ses partenaires sociaux a permis à la compagnie de préserver 80% de ses effectifs. Grâce à des mesures alternatives de départ de la compagnie, les licenciements forcés ont été réduits au minimum. Aujourd’hui, 18% des 20% de réduction des effectifs sont en place, et tous les accords ont été conclus pour réduire la flotte. En outre, de nouvelles conventions collectives de travail ont été négociées avec toutes les catégories de salariés. Un prêt de 290 millions d’euros a été accordé par le gouvernement belge pour surmonter la crise, dont Brussels Airlines a retiré une première tranche en décembre et une seconde en février.
« En 2021, la deuxième phase du plan Reboot commence, c’est-à-dire la phase d’amélioration. En effet, le plan de transformation ne se concentre pas uniquement sur la réduction des coûts, mais aussi sur le changement de notre façon de travailler et sur les investissements stratégiques, comme les projets de digitalisation – par exemple, une nouvelle plateforme de réservation, la digitalisation des opérations au sol … Dans le cadre de notre transformation vers un avenir rentable, nous voulons aussi plus que jamais poursuivre nos efforts au niveau de la durabilité, comme le rajeunissement de la flotte, la réduction du CO2 et la réduction des déchets », explique le dirigeant.
Brussels Airlines prévoit actuellement « d’augmenter progressivement sa capacité d’ici les mois de juillet et août », renforçant ainsi sa position de compagnie aérienne nationale de la Belgique, avec un fort accent sur les voyages de loisirs et le réseau en Afrique. Toutefois, la flexibilité « reste essentielle, car la crise continue à être très imprévisible et les restrictions de voyage ont profondément modifié les habitudes de réservation des clients, qui se tournent désormais vers les réservations de dernière minute » : pour l’ensemble de l’année, la compagnie aérienne prévoit d’opérer à 55% de ses niveaux de capacité de 2019.
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