Deux maires corses attaquent en justice les compagnies aériennes Air France et Air Corsica, dénonçant leur nouvelle plateforme commune d’accréditation en ligne, générant un identifiant unique de résident de l’île qui est vérifié à chaque réservation au tarif résident.
Le tribunal administratif de Bastia entendra le 16 mars 2021 l’assignation déposée par les maires d’Ajaccio et Borgo contre les deux compagnies françaises au nom du droit à la protection des données. Le premier, Laurent Marcangeli, explique dans le texte de l’assignation publié par Corse Net Infos que l’obligation imposée depuis le 1er mars aux usagers d’Air Corsica et Air France « visant à transmettre leur avis d’imposition biffé constitue une violation du droit à la protection des données personnelles ». La seconde élue locale, Anne-Marie Natali, est associée au motif que « sa demande d’accréditation visant à bénéficier du tarif préférentiel dit ‘tarif résident’ a fait l’objet d’une fin de non- recevoir ».
La société en charge de récolter ces données « est un prestataire qu’on ne connaît pas, des rumeurs disent qu’elle aurait fait faillite… On demande juste à Air Corsica de revoir sa copie », argumentent des sources à la mairie d’Ajaccio auprès du même site. Les deux maires ont également déposé trois plaintes auprès de la CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés), chargée de veiller à la protection des données personnelles. contenues dans les fichiers et traitements informatiques ou papiers
Interrogé par France 3, le président du directoire d’Air Corsica Luc Bereni évoque une nouvelle « péripétie » : il assure que les avocats des deux compagnies aériennes « ne sont pas très inquiets à la première lecture des pièces qui sont en leur possession ». Mais il veut aussi y voire une « volonté de destruction de la compagnie Air Corsica, de la présence d’Air France en Corse, et du service public. C’est comme ça, qu’aujourd’hui les 700 salariés d’Air Corsica le ressentent », a-t-il affirmé. Et promet que la défense des intérêts et de l’image de la compagnie corse pourrait aussi l’inciter à se porter en justice contre les plaignants.
Rappelons que cette plateforme d’accréditation permet à tous les résidents de l’île de Beauté de s’inscrire en ligne, justificatifs à l’appui (preuve d’adresse fiscale, pièce d’identité). Est alors généré un identifiant unique, qui sera exigé dès la réservation de billet d’avion au tarif résident, et remplacera tous les contrôles de documents effectués dans les aéroports (y compris fiscaux). L’identifiant sera valable jusqu’au 31 janvier 2022 et sera bien sûr renouvelable chaque année.
Le tarif résident est valable sur les lignes au départ des aéroports d’Ajaccio, Bastia, Calvi et Figari, pour des vols vers Paris-Orly, Marseille et Nice – avec des prix aller-retour respectivement de 199,85, 100,91 et 99,34 euros TTC.
❓ [Le saviez-vous?] ❓: Pour voyager tout au long de l'année en tant que Résident Corse, vous pouvez, dès à présent, faire votre accréditation en ligne et télécharger vos justificatifs, en prenant soin qu'ils soient bien lisibles, sur
— Air Corsica (@aircorsica) March 2, 2021
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ALExxx a commenté :
4 mars 2021 - 10 h 24 min
Ca me gène un peu ces “tarifs résidents”, une place est une place … je trouve ça un discriminatoire.
Imagine t-on un ticket de métro à 1€ pour les parisiens et 1.5€ pour les autres ?
Je comprends qu’en cas d’insularité (donc d’un certain isolement) on facilite le voyage, mais je pense qu’un abonnement aurait été une mesure moins “cible” et plus passe-partout.
D’un autre coté ces tarifs sont-ils intéressants? même pas sûr par rapport aux autres compagnies.
Alex a commenté :
5 mars 2021 - 21 h 48 min
Discriminatoire? Et le fait de payer cher l’insularité ne vous gêne apparement pas … (carburant, coût de la vie…).
noir robinet a commenté :
4 mars 2021 - 10 h 55 min
c’est très instructif et intéressant
Bencello a commenté :
4 mars 2021 - 11 h 05 min
Ces élus pensent probablement aux “résidents” embêtés pour fournir des informations fiscales qui n’existent pas…
GVA1112 a commenté :
4 mars 2021 - 12 h 59 min
Et va toutes les histoires sur les Corses!!!
Si cela permet de faire un tri entre les vrais insulaires, vivant, travaillant 12 mois par an et ceux qui ne sont inscrits mais habitant .. ailleurs , pourquoi pas !!
CHRISTIAN a commenté :
4 mars 2021 - 15 h 16 min
Bien sûr, les esprits chagrins vont aussitôt se lever, protester, crier… mais on peut supposer que si cette procédure a été mise en place, c’est qu’il y avait fraude, non ? Curieusement, le mot fraude n’est à aucun moment mentionné dans l’article ! Cartes Vitales plus nombreuses que le nombre d’habitants, fraudes à l’Urssaf, fraudes aux impôts, fraudes aux prestations… Si on peut toujours critiquer le système social qui est en vigueur en France aujourd’hui, il est juste et logique qu’il bénéficie à ceux qui en ont vraiment besoin. Comment oser (oui, oui…) râler contre ce souci légitime de savoir qui a droit, et qui n’a pas droit, à telle ou telle prestation ? J’ai connu une personne qui a quitté sa favela au Brésil il y a quelques années pour s’installer en France, et qui m’a expliqué le système social (ou plutôt l’absence de vraie protection sociale) en vigueur dans son pays… et elle regarde ses concitoyens français comme d’incorrigibles râleurs jamais contents, toujours adeptes du toujours plus, sans justifications, sans raisons… Elle qui a connu le plus grand dénuement, n’arrive pas à nous comprendre… Vous êtes des enfants gâtés, a-t-elle dit… Vous ne savez pas vous satisfaire de ce que vous avez… Alors si Air France et Air Corsica ont pris ces mesures, c’est qu’il y avait de sérieuses raisons, non ? A moins bien sûr que l’on considère que ces entreprises ne pensent qu’à économiser sur le dos du client, et surtout du contribuable ?
GERARD MENVUSSA a commenté :
4 mars 2021 - 17 h 58 min
Dans toute cette histoire qui fait énormément de vagues en Corse, il faut decoupler la facon dont un client au tarif résident peut prouver sa residence, et la facon dont il est controlé, ce qui sont deux choses différentes.
La preuve se fait via un avis d’imposition avec une adresse en corse, et ce modèle en place depuis 1 an n’a pas fait l’objet de contestations devant une instance judiciaire.
Dans les faits, les agents au sol de Air Corsica/Air France n’ont procédé durant cette année à strictement aucun controle, se contentant de demander aux passagers si ils etaient bien residents.
La plate-forme informatique de verification, avec stockage des données pendant 5 ans, arrivant avec un an de retard par rapport au calendrier devient alors du jour au lendemain obligatoire. Et son usage pose problème pour une infinité de raisons :
– Pourquoi suis je obligé de consentir a un stockage de mes données pendant 5 ans avec un controle regulier de l’administration fiscale sur demande de la compagnie aerienne alors que j’ai pris l’avion une fois au tarif resident ?
– Pourquoi AirCorsica dans ses FAQ me dit que les numeros fiscaux et reference de l’avis sont obligatoires, ce qui leur permet d’obtenir mes revenus annuels en utilisant la plateforme SVAIR des impots ?
– Pourquoi mes données sont transférées à Air Corsica dont les employés ne sont tenus à aucun secret professionel ? Ce qui veut dire que mon voisin, mon opposant politique, un ami d’ami d’ami de voyou saura combien je gagne ?
– Pourquoi je ne peux pas tout simplement montrer mon avis d’imposition à l’enregistrement et l’embarquement comme c’est le cas depuis 12 mois sans d’ailleurs que personne ne s’y interesse pour autant ?
Ce sont ces questions sur lequel les juges du tribunal de Bastia vont devoir se pencher tant les droits du citoyen et du consommateur sont pietinés
Et ce sentiment de pietinement qui anime les usagers de la compagnies quand on entend le semillant PDG Mr Bereni (parachuté là par amitié politique) à menacer d’un proces toute personne se permettant de critiquer son institution et crie au loup.
C’est ce sentiment de pietinement qui anime les emissaires de clients non residents qui font plus de 25 AR annuels sur leurs lignes, et a qui ont a dit “Vous les diasporeux vous avez quitté la corse pour l’argent, maintenant vous allez passer a la caisse”
Je me rappelle cette fantastique tirade de la presidente du conseil de surveillance en mai a qui on faisait remarquer que le vols domestiques avaient repris mais que air corsica ne volait pas malgré le paiement d’une subvention de DSP de 7.5M mensuels : “oui mais vous comprenez ORY est fermé, on doit aller a CDG, alors ca fait plus de kerosene donc on devra augmenter les prix”
La vérité est qu’au nom d’une paix sociale avec des employés peu enclins à jouer au gendarme à l’aerogare, Air Corsica a influencé l’office des transports de corse pour introduire un concept de prevalidation de votre eligibilité au tarif resident qui baffoue toutes les reglementations en vigueur.
Ils ont pris de haut les gens venus chercher une solution a l’amiable et se retrouve maintenant piegé dans une manoeuvre purement electoraliste de l’opposition a 1 an des elections.
Et le pire dans tout cas, c’est que le petit vieux qui ne sait pas se servir d’internet, le corse inquiet d’un proche mourant sur le continent et qui doit partir du jour au lendemain ou bien le citoyen qui se premunit proactivement de l’usurpation d’identité, tous se verront facturés 500 € un AR pour un vol domestisque malgré le paiement d’une subention de 90M€ annuels par la region a Air Corsica et ca c’est une véritable honte.
Yan a commenté :
4 mars 2021 - 20 h 12 min
Actuellement, la majorité des rotations maritimes sont annulées entre Nice et la Corse.
En quotidien, il ne reste que l avion avec seulement 1 vol par jour avec double touché AJA/BIA ou inversement.
Quant au tarif AR pour un non résident, c est 350 euros minimum, soit aussi cher qu un voyage vers les Antilles !!!
Et tout cela est subventionné dans le cadre de la continuité territoriale, avec l argent de l État français : pourquoi donc limiter les tarifs réduits aux seules résidents Corses puisque c est l ensemble des Français qui finance cette politique ???
pnc27 a commenté :
5 mars 2021 - 5 h 48 min
Je ne comprend absolument pas pourquoi ces gens là râlent ???
Il y a quelques années, l’état avait lancé une vaste opération de distribution d’ampoules LED gratuite ou à moindre cout.
Pour en bénéficier, il fallait saisir son numéro fiscal sur un site tiers, ce fameux site vérifiait votre revenu fiscal pour savoir si vous étiez éligible ou non.
Bizarrement là, jamais personne n’a bronché…
ljp a commenté :
6 mars 2021 - 8 h 28 min
Si ils ne peuvent plus tricher, où allons nous ma pauvre dame !
Mais il y aura bien un juge “engagé” pour remettre du désordre dans tout ça.