Les 430 employés de la compagnie aérienne CSA Czech Airlines risquent de perdre leur emploi, mais elle affirme qu’une cessation d’activité n’est « en aucun cas » envisagée.
Basée à l’aéroport de Prague-Vaclav Havel, la compagnie nationale tchèque a envoyé aux autorités un courrier annonçant selon le quotidien local Hospodářské Noviny qu’elle va « licencier la totalité de son effectif de 430 personnes » – ce qu’un syndicat de navigants a confirmé, parlant de « licenciements massifs ». CSA Czech Airlines fait en effet face samedi 27 février 2021 à l’expiration de la procédure de protection contre les créanciers adoptée en aout dernier, qui permettait aux entreprises de reporter le paiement de leur dette afin d’alléger l’impact de la pandémie de Covid-19. Son plan de restructuration d’environ 42 millions d’euros n’a en effet pas été validé.
CSA Czech Airlines « n’arrêtera en aucun cas ses opérations ; le processus de restructuration visant à la sauver se poursuit, et la possibilité de licenciements massifs annoncée par CSA au Bureau du travail est l’une des étapes des mesures de restructuration », a déclaré la porte-parole Vladimíra Dufková.
Le groupe Smartwings, qui possède depuis 2019 la compagnie de l’alliance SkyTeam, avait refusé en mai dernier une proposition d’aide publique au motif qu’elle était conditionnée à une semi-nationalisation de CSA, lourdement endettée déjà avant la crise. Le gouvernement tchèque n’a pas l’intention de réitérer cette offre : « nous ne préparons aucun soutien spécifique pour le groupe Smartwings », a déclaré dans le quotidien le ministre des Transports et de l’Industrie et du Commerce Karel Havlicek.
Le groupe avait transporté 9,6 millions de passagers en 2019, assurant un tiers du trafic dans la capitale tchèque. Son trafic a diminué de 95% entre avril et juin 2020, puis de 80% en juillet et aout ; l’année s’est terminée avec une chute de 81,5% du trafic, à 1,8 millions de clients. CSA a rendu à son propriétaire son unique Airbus A330, après avoir décidé que la liaison vers Séoul ne sera pas reprise une fois la crise passée. Elle n’opère aujourd’hui plus que cinq ATR 72-500, un A319 et un A320 (avec un carnet de commandes comptant toujours six A220-300 et trois A321XLR).
Anna Stazzi a commenté :
26 février 2021 - 13 h 37 min
Aucune analyse crédible du dépeçage économique de l’Europe de l’Est par qques banques occidentales au profit d’ex membres des PC soudain démocrates et libéraux n’a eu lieu depuis la chute du Mur.
CSA est l’un des dindons de ces nombreux tours de passe-passe.
30 ans plus tard, les fortunes sont plus ou moins justifiées et certainement justifiables.
Les mêmes banques tirent les mêmes ficelles.
Bye bye CSA ! Qui regrettera leur mauvais service ?
private equity a commenté :
26 février 2021 - 14 h 46 min
Le feuilleton va être intéressant à suivre. Peut-on licencier tout son personnel et continuer son activité ? On imagine le CEO et les RH assurer une liaison en triporteur 🙂
Anna Stazzi a commenté :
26 février 2021 - 17 h 54 min
Licencier tt le personnel est possible.
Les holdings ont donné lieu à la création d’entreprises en strates/tranches/filiales variées et diverses.
On peut donc tout saucissonner et désactiver par tranche. Tout ça très légalement, naturellement..
C’est effrayant, qd on envisage ces manipulations, de comprendre le peu de valeur attribuée aux salariés. Tout pt se sous-traiter à trois sous.
J’ai même connu une entreprise qui vendait ses services administratifs..
Skiper1234 a commenté :
27 février 2021 - 20 h 40 min
Pour CSA la grande majorité des employés sont d’ors et déjà en congé sans solde, le projet de licenciement ne concerne qu’une petite proportion d’employé.
En ce qui concerne Smartwings, la société mère, un PSE est en cours pour la base France, concernant plus de la moitié des effectifs, et ceux après avoir reçu près d’1,43 millions d’€ de l’état Francais.