L’Union nationale des compagnies aériennes françaises (UNCAF) demande au gouvernement d’imposer des prix plancher pour les vols nationaux, européens et intercontinentaux, à partir de 450 euros aller-retour, afin de participer à la réduction des émissions et soutenir économiquement l’industrie française.

Proposant de « repenser le transport aérien dans la continuité de l’arrêt du Terminal 4 de Roissy », l’UNCAF dont les plus de trente membres incluent Amelia et Twin Jet a publié le 16 février 2021 des propositions sur la réduction de l’empreinte carbone et la relance des compagnies, « deux sujets compatibles » dans la continuité des accords de Paris en matière de réduction des émissions. L’association propose au gouvernement de « mettre un terme à ces pratiques du monde d’avant » et de fixer des prix planchers par billet, afin que les compagnies arrêtent de vendre à perte « ce qui est le cas avec des billets à 1 euros où même à 29,90 euros ne couvrant bien souvent même pas les taxes… ». La course au passager, lorsqu’elle se traduit in fine par des milliards de perte, « ne peut plus être compensée par la fiscalité des Français », souligne son communiqué. Ces tarifs minimums imposés, « sans une multitude d’exceptions qui anéantiraient les mesures », seraient les suivants :

  • 350 euros TTC Aller/retour pour les vols nationaux,
  • 450 euros TTC Aller/retour en provenance ou à destination de l’Europe,
  • 550 euros TTC Aller/retour en provenance ou à destination de toutes les autres destinations.

En imposant cette loi tarifaire, le gouvernement prendrait selon l’UNCAF « une décision forte, saine et utile en matière environnementale et en matière économique. L’impact de cette mesure sur la diminution des vols serait immédiate, et l’impact environnemental également immédiat évitant ainsi de fabriquer des impôts et des taxes pour compenser… »

L’appétit féroce des low cost pour le marché français « a eu pour conséquence une explosion du trafic aérien national et intra-européen, sur fond de distorsion de concurrence de par le positionnement des sièges sociaux de ces acteurs du low cost dans les pays à fiscalité  complaisante et incitant certains à parfois bafouer le droit social Français », rappelle l’association. Mais cette guerre « a aussi fait naître une communication agressive à base de tarification à perte, donnant l’impression aux consommateurs qu’un vol ne devrait pas coûter plus cher qu’un menu en restauration rapide… Quand il ne s’agit pas que du prix du simple coca… »

L’UNCAF est parfaitement consciente des réactions qui vont être déclenchées par ce « sujet qui fâche », avec une réduction mécanique du nombre de vols et le « ralentissement de l’avion pour tous ». Mais elle estime que cela est nécessaire pour sauver « notre industrie, nos emplois, nos compagnies », et « inscrire notre industrie dans une trajectoire compatible avec les accords de Paris ». Et soutient un prix minimum de billet à 350 euros TTC A/R pour les vols nationaux, « car c’est une vraie stratégie, immédiate, verte et un soutien à l’économie plutôt que de tirer des plans sur la comète avec des avions volant à l’essence de pissenlits en 2025… »

Certains usagers et même ceux au col vert vont trouver l’idée peu séduisante car cela impactera la démocratisation de l’avion…Les aéroports vont hurler en expliquant que leurs modèles de développement reposent sur le nombre d’avions et de passagers se posant sur leurs espaces, mais qu’ils ont des tracteurs électriques pour compenser l’impact carbone généré par cette augmentation de trafic tant souhaitée… Les acteurs du tourisme Low Cost argumenteront leur opposition en supposés milliards d’euros de perte (que personne ne pourra jamais vérifier).

La France « dispose du cadre juridique pour la mise en place de cette mesure, et « si ce sujet de fond est repris par la presse, il le sera par le gouvernement (…). Ce débat doit exister car les vols à perte sont au menu de la reprise, certaines low cost l’on déjà annoncé », conclut le président de l’Union Nationale des Compagnies Aériennes, Olivier Manaut.

UNCAF : des prix plancher pour réduire les émissions 1 Air Journal

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