Carburants alternatifs, progrès technologiques et compensation : des acteurs de l’aérien européen dévoilent «Destination 2050», une feuille de route pour parvenir à la «neutralité carbone» d’ici à 2050, conformément aux ambitions des Etats-membres de l’Union européenne (UE).
Cinq organisations européennes réunissant compagnies aériennes, gestionnaires d’aéroports et industriels, sont à l’origine de l’initiative : A4E (Airlines For Europe), ACI-Europe (Airports Council International), ASD (AeroSpace and Defence Industries Association of Europe), CANSO (Civil Air Navigation Services Organisation) et ERA (European Regions Airline Association).
Le but des promoteurs de «Destination 2050», qui se base sur l’accord de Paris de 2015 et épouse les objectifs de «neutralité climatique» validée par les Etats-membres en 2019, est de voir «tous les vols à l’intérieur ou en partance de l’UE, du Royaume-Uni et de l’AELE [Islande, Liechtenstein, Norvège et Suisse, ndlr], parvenir à zéro émission nette de CO2 d’ici à 2050». Pour eux, une telle cible pourrait être obtenue en premier lieu par «des améliorations de la technologie des avions et des moteurs», tel l’avion à hydrogène auquel travaille actuellement Airbus, ou des solutions électrifiées, un potentiel de baisse des émissions de 37% par rapport à 2018.
Le recours à des carburants alternatifs aux hydrocarbures pourrait à eux seuls permettre de réduire les émissions du secteur de 34%, affirment en outre les promoteurs de «Destination 2050». Il s’agit par exemple de biocarburants, ou de «kérosène synthétique durable» élaboré à base de CO2, d’eau et d’énergies renouvelables qui a été récemment testé dans un vol commercial par la compagnie néerlandaise KLM. Le secteur compte aussi sur un système d’échanges de quotas d’émissions pour amorcer la transition, ainsi qu’une amélioration de la gestion des vols et des mouvements au sol.
«Le secteur tout entier ne s’engage pas seulement sur la voie de la décarbonation, mais trace la voie pour qu’elle se réalise afin de contribuer concrètement aux objectifs climatiques de l’UE», explique Olivier Jankovec, directeur général d’ACI-Europe. «Mais il est évident que nous ne pouvons pas le faire seuls. Pour danser il faut être deux, et il faut désormais que l’UE élabore les politiques et le cadre réglementaire pour nous permettre de parvenir à un secteur aérien européen neutre en carbone d’ici à 2050», a-t-il ajouté.
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