Le CEO de la compagnie aérienne Qantas estime que ses Airbus A380 devraient reprendre du service et être rentables, en particulier vers des aéroports congestionnés. Les deux derniers superjumbos, MSN271 et 272, sont sortis de la ligne d’assemblage final à Toulouse.
Alors qu’en aout dernier la compagnie nationale australienne prévoyait de clouer au sol ses A380 pendant trois ans, en raison de la pandémie de Covid-19, le patron de la compagnie nationale australienne Alan Joyce a exprimé la semaine dernière une confiance renouvelée dans les douze A380, aujourd’hui parqués dans le désert de Mojave. Lors de la conférence EuroControl StraightTalk, il a déclaré qu’il y aura « des opportunités » pour l’avion pouvant accueillir 14 passagers en Première, 70 en classe Affaires, 60 en Premium et 341 en Economie, et qu’il « génèrera des liquidités ». En particulier sur les routes à fort trafic vers des aéroports au nombre de créneaux limité comme Londres-Heathrow par exemple, ou avec couvre-feu strict comme à Los Angeles.
« Si vous êtes déjà allé à Los Angeles entre 22h00 et minuit, vous voyez six ou sept avions Qantas au départ pour l’Australie, car c’est la seule heure qui fonctionne avec les couvre-feux. Au lieu d’opérer plusieurs fréquences rapprochées, un A380 entièrement ou presque entièrement déprécié, s’il génère des liquidités, fonctionnera parfaitement », a souligné Alan Joyce. La perte nette de 1,9 milliards de dollars annoncée l’été dernier était en partie due à la dépréciation des actifs, dont les A380 justement. Le dirigeant de Qantas estime qu’un superjumbo peut remplacer deux 787 Dreamliner à LAX – si la demande est là. Mais il n’a pas précisé si leur retour pourrait avoir lieu avant 2023.
Rappelons que les vols internationaux de la compagnie de l’alliance Oneworld, suspendus en mars dernier devraient reprendre en juillet, et que le Project Sunrise de vols directs entre la côte est l’Europe en A350-1000 sera lancé d’ici la fin de l’année. Alan Joyce a expliqué que ce dernier pourrait décoller « dans trois ans ». Lancé en aout 2017, il verra Qantas proposer des vols ultra-long courrier depuis les aéroports de la côte est de l’Australie, à commencer par Sydney et Melbourne ; Paris, New York, Londres, Francfort, Le Cap ou Rio de Janeiro ont déjà été nommées comme cibles potentielles, JFK et Heathrow devant être les premiers aéroports desservis depuis Sydney.
A Toulouse, l’arrêt de la production des A380 s’est un peu plus concrétisée mardi, quand les deux derniers exemplaires, MSN271 et MSN272 destinés à Emirates Airlines (A6-EVQ et A6-EVR), sont sortis de la FAL. Comme annoncé en février 2019, la production du superjumbo s’arrête cette année, 14 ans après la livraison du premier exemplaire chez Singapore Airlines, et après donc un total de 251 exemplaires assemblés. Quelque 1500 entreprises étaient impliquées dans la fabrication de toutes les pièces individuelles, des rivets aux boulons, en passant par les sièges et les moteurs. Un succès d’estime pour les passagers mais pas commercial pour Airbus, qui ambitionnait de bien meilleures ventes pour l’A380 entré en service juste avant la crise financière. Il a déjà transporté plus de 300 millions de passagers dans le monde via quinze compagnies aériennes.
The penultimate @Airbus #A380 , #MSN271 for @emirates performed her RTO this morning at #Toulouse #Airport #A380lovers #A380 , also the latest #MSN272 is also out from factory after the #A380 adventure is over.😭😭 pic.twitter.com/YhNRfbXnlk
— Clément Alloing (@CAlloing) February 9, 2021
#A380 MSN271 perform rejected take off today, a chance to see it with the latest A380 msn272 ! 😍 #Airbus #emirates #AvGeek #spotting #aviation @a380fanclub @aibfamilyflight @TLSWatch pic.twitter.com/A13WzokE7V
— Eurospot (@cliper31) February 9, 2021
Pioneer300 a commenté :
10 février 2021 - 11 h 40 min
L Australie est fermée encore pour un moment Il faut bien se rassurer en se disant que l’A380 pourra servir Ceci dit sur un parking ;et aménagé en restaurant ou en hôtel ça peut le faire ..
Bencello a commenté :
10 février 2021 - 12 h 03 min
L’immense hall Jean-Luc Lagardère va sonner creux pendant un bout de temps encore, si les A321 ne viennent pas prendre leur place pour une nouvelle FAL.
Paradoxalement Airbus ne va pas regretter industriellement cet appareil qui a connu son lot de soucis (criques, câblage, moteurs), était lourd logistiquement (finition en Allemagne, transport des éléments…), mais qui aura permis de faire un saut technologique et médiatique, aura tari la vache à lait pour Boeing qu’était le 747.
GVA1112 a commenté :
10 février 2021 - 12 h 30 min
Vrai, il restera dans l’histoire du 21éme siècle comme le 747, dans le siècle précédent….
On ne verra jamais aussi grand, aussi lourd, aussi capacitaire…
Certainement, il ira compléter la collection de quelques musées…..!!
GVA1112 a commenté :
10 février 2021 - 17 h 26 min
Correction: Il est DEJA au musée …. de l’Air et de l’Espace au Bourget et à Aeroscopia Toulouse !!
TLM a commenté :
10 février 2021 - 15 h 19 min
Le seul avion qui a tué la vache a lait du 747 c’était… le 777.
Toujours ce chauvinisme ridicule, Airbus (comme Boeing sauf qu’ils ont pas investi 15 milliards dans le 747-8i) se sont lamentablement planté.
Bencello a commenté :
10 février 2021 - 20 h 58 min
Petit lexique:
Le principe de la “vache à lait” n’est pas forcément de vendre des milliers d’appareils, mais de faire des marges confortables sur un produit, ce qui était le cas sur le 747.
Boeing pouvait ainsi baisser ses prix sur les autres appareils, ou Airbus était présent.
En ce sens l’A380 a joué son rôle, même si – et je n’ai pas dit le contraire – le programme reste un échec commercial conséquent.
Par ailleurs, si je suis votre “raisonnement”, Boeing s’est dit “je gagne des millions sur le 747, je vais sortir le 777 pour ne plus gagner ces sommes et me couper un bras ?
Boeing a beaucoup de défauts mais aucun qui n’irait à l’encontre de leur vénalité, sauf à faire preuve de masochisme.
Au final cet A380, échec incontestable vu sa faible rentabilité, aura existé par une ambition technique excessive, quand d’autres ont réussi à transformer des produits performants par le passé en puit sans fond (24Mds pour l’instant), par simple pingrerie.
Nico a commenté :
10 février 2021 - 14 h 51 min
Bien utilisé un 380 peut être rentable. Sauf qu’il n’y a que les meilleurs économistes du RM sont chez EK…
Fredskje a commenté :
10 février 2021 - 15 h 20 min
Un RM chez ek?? Mdr, c’est l’etat qui renfloue depuis le début, et si le RM était si bon… pourquoi ne remplissent-ils pas les 380 et les rendre rentables… et pour info, les 1ers 380 EK sont déjà en vu d’etre remplacés comme tout le monde… et depuis 1 an EK est comme les autres compagnies… dans le rouge vif
ljp a commenté :
10 février 2021 - 18 h 02 min
La chasse au 380 me semble du même tonneau que la passion pour les voitures électriques (de purs phénomènes médiatiques imposés à tous comme vérités universelles).
poseidon a commenté :
11 février 2021 - 11 h 01 min
quand le traffic repartira ceux qui auront gardé leur 380..
auront un avion prestigieux…
comme autrefois concorde…
l’image de marque c’est important…
le comfort de cet avion est fantastique…
il ya pas que le cout par siege…
à prendre en compte…
en plus c’est des avions qui ont 10 ans… ils peuvent voler 20 ans de plus..