L’enquête mondiale Pilot Survey montre que plus de la moitié des pilotes de ligne dans le monde ne gagnent pas leur vie dans les airs, un signe supplémentaire de l’impact de la pandémie de Covid-19 sur le secteur aérien.
Menée par l’agence de recrutement spécialisée dans l’aviation et les pilotes Goose avec FlightGlobal, l’étude montre que 30% des près de 2600 pilotes de ligne interrogés se décrivent comme actuellement « au chômage », et 17% supplémentaires comme « en congé » ; ils sont 6% à dire qu’ils restent employés dans le secteur aérien, mais « pas dans un rôle volant ». Quatre autres pour cent des pilotes interrogés disent travailler désormais dans un autre secteur, ce qui ne laisse que 43% des pilotes exerçant encore la profession pour laquelle ils ont été formés.
Selon FlightGlobal qui a publié cette enquête jeudi, le sondage « dresse le portrait d’une communauté dévastée économiquement et psychologiquement par la pandémie ». En temps normal, un nombre élevé de pilotes demandeurs d’emploi devrait indiquer un marché porteur, mais ce n’est pas le cas. Parmi les 30% qui s’identifient comme chômeurs, les deux tiers disent qu’ils « recherchent activement un nouveau poste de pilote », mais seulement 3% sont actuellement dans un processus d’entrevue. Plus de 80% des pilotes se disent en outre prêts à accepter une baisse de revenus si cela leur permet de voler.
Il y a un an, la même étude montrait que les pilotes, qui admettaient des défis occasionnels de stress et d’équilibre entre vie professionnelle et vie privée, « bénéficiaient d’une forte demande mondiale pour leurs services ». Selon Katie Mann, responsable des ventes de recrutement mondial pour FlightGlobal, le rapport révèle le véritable impact de Covid-19 sur le secteur : « c’est simplement une réalité choquante de l’état de l’industrie aéronautique que plus de la moitié des pilotes dans le monde ne sont pas employés comme pilotes et ne volent pas comme ils ont été entraînés à le faire », a-t-elle déclaré.
L’étude réalisée en octobre dernier avec près de 2600 pilotes dans toutes les régions du monde « vise à mettre en évidence et à établir les tendances des taux d’emploi, de la rémunération, de la recherche d’emploi et du maintien en poste, de l’engagement des employés, de la santé mentale et de l’avenir de l’aviation et des pilotes ». Elle couvre des domaines tels que : « Quels pilotes sont encore employés et volent? Qui est au chômage? Les chômeurs sont-ils des pilotes dans les processus de recrutement? Les pilotes se sentent-ils valorisés? La direction est-elle perçue comme prenant les bonnes décisions? Le secteur est-il toujours aussi attractif qu’autrefois? Qui cherchera une carrière non pilote? Les pilotes sont-ils stressés? Ce ne sont là que quelques-unes des questions qui sont si propres à l’industrie et auxquelles seuls les pilotes eux-mêmes sont en mesure de répondre ».
Yvan a commenté :
29 janvier 2021 - 13 h 00 min
Les études font entendre ce qu’elles veulent bien faire entendre. Je suis persuadé que la situation est bien plus préoccupante que les valeurs avancées. La stabilité mentale du personnel navigant qui traverse de plus en plus de crises et doit continuellement se remettre en question est insoutenable! Je passe les problèmes de déracinement constant, de la famille qui suit ou pas, des baisses de salaires, excuse toute trouvée pour encore dénigrer la profession, tout ceci enveloppé dans une recherche de performances de plus en plus élevées de la part du même personnel. Cela devient juste impossible et le fait que l’EASA et l’Europe en général, ferment les yeux depuis plus de 20 ans est CRIMINEL. Je vous demande de réfléchir à la source d’enrichissement personnel dont ces députés doivent plus que probablement bénéficier pour agir de la sorte. L’EASA pond une réglementation de plus en plus complexe mais JAMAIS ne se dit qu’il serait peut-être interessant et PRIMORDIAL de garantir un veritable statut et une protection à ce métier à haute responsabilité!!! L’hypocrisie qui se cache derrière ce jeu malsain depuis trop longtemps doit cesser! Réveillons nous!!!
Socratos a commenté :
29 janvier 2021 - 13 h 21 min
100% Yvan. C’est très préoccupant, et pourtant c’est une profession indispensable à l’économie mondiale ou nationale.
L’inaction et la désinformation médiatique face à ce secteur sont incompréhensibles.
atplhkt a commenté :
29 janvier 2021 - 21 h 38 min
@ YVAN
Vos propos tombent dans les excès ainsi que les outrances et je vous site (sic) : ” Cela devient juste impossible et le fait que l’EASA et l’Europe en général, ferment les yeux depuis plus de 20 ans est CRIMINEL” !
Cela montre une analyse simpliste et biaisée d’une situation (avant COVID) qui n’était pas sans problèmes (comme en tous les domaines et les métiers) mais loin de la caricature que vous en faites tout en en imputant la “faute” (que vous prétendez être) à E.A.S.A et autres élus de façon péremptoire (ex abrupto et ex nihilo).
Tout autant, je suis très perplexe devant des allégations (que vous formulez) comme si un statut des PNT et PNC n’existait pas, comme si des règles strictes (temps de service ; temps de vol) n’existaient pas non plus en Europe, aux Etats-Unis, et autres pays.
Le COVID a créé (et génère) des drames (sanitaires, économiques, individuels) à travers le monde, l’Europe et la France (c’est une triste Lapalissade je le reconnais) mais (en France avec les mesures adoptées couteuses pour l’Etat donc pour tous et toutes) il y a des mesures de protection (comme en nombre de professions qui subissent de plein fouet la pandémie), des accords conclus, qui existent.
Alors présenter la profession en victime expiatoire est un peu excessif et relève d’une vision irréaliste.
Pour ce qui était à Air France (en 2018) qui n’est évidemment pas la seule compagnie aérienne en France et dans le monde :
https://www.air-journal.fr/2018-03-31-quels-sont-les-salaires-des-personnels-dair-france-5196713.html
https://www.lefigaro.fr/assets/infographie/print/1fixe/201439_transavia_air_france.png
Yvan a commenté :
30 janvier 2021 - 9 h 42 min
Vous expliquerez ça aux partisans ou victimes du pay to fly, pratiques connues de tout le monde mais jamais inquiétée. A ceux qui sont obligés d’accepter des contrats « broker » ou pour une société « sœur » avec le vide sociale (pensions, assurance chômage,…) A ceux qui n’ont d’autre choix que d accepter une base au fin fond de l Europe alors qu ils vivent a 10 km d’une autre base. A ceux qui sont obligés de loger en caravane près de l’aeroport, dans un 1 pièce délabré ou encore de faire une mise en place de plusieurs heures avant sa prestation. A ceux aussi qui travaillant dans un pays de l UE ou au UK et qui n’arrivent pas à obtenir le minimum de sécurité sociale lorsqu’ils sont forcés de changer de pays,…. bref je pourrais en parler pendant des heures. Alors les théories où l’on m’explique que tout est en place et que le job est sécurisé ça fonctionne pour les planqués qui travaillent depuis plusieurs années dans une boîte nationale. La réalité est tout autre mais l’hypocrisie et l’égoïsme par contre sont bien authentiques…. Pathétique…
Kev a commenté :
30 janvier 2021 - 14 h 15 min
+1
Bien dit
FL350 a commenté :
30 janvier 2021 - 16 h 43 min
Sans oublier les pilotes autodidactes qui autofinancent toute leur formation pratique en ayant souscrit de lourds crédits, et se retrouvent eux aussi dans des situations financières et psychologiques dramatiques.
flydreamer a commenté :
29 janvier 2021 - 13 h 18 min
Pas besoin d’enquêtes, d’études ou de sondages, c’est une évidence même que la majorité des PNT ( et PNC) sont cloués au sol et en standby.
Kev a commenté :
29 janvier 2021 - 15 h 55 min
Merci pour votre post… très bien argumenté…
@FLYDREAMER a commenté :
29 janvier 2021 - 18 h 13 min
En standby, mais pour le moment le licenciement est sujet tabou, tant que l’État verse des milliards et des milliards. Il y a peu, AF indiquait perdre 10 millions d’euros par jour. C’est sans doute davantage maintenant. Pourtant, Ben Smith et Anne Rigail n’annoncent toujours que des mesures cosmétiques pour diminuer la masse salariale (PDV, MGA, etc).
Kev a commenté :
29 janvier 2021 - 21 h 12 min
AF ne licencie pas davantage puisqu’ils misent sur la reprise et donc être prêt a reprendre des parts de marché facilement et rapidement en étant prêt tout de suite… malheureusement l’histoire ne leur apprend rien … ca ne se fera pas aussi facilement… soyez en sûr…
Vu de Singapour. a commenté :
29 janvier 2021 - 22 h 19 min
BS et AR ne sont que des marionnettes de l’Etat…Les décisions se prennent bien plus haut !
Satanas a commenté :
30 janvier 2021 - 10 h 22 min
C’est cela, oui…. ce doit être la même organisation pedophile et satanique qui nous manipule tous…
l’avantage, avec la théorie du complot, c’est qu’elle s’adapte à toutes les situations.
Sam a commenté :
30 janvier 2021 - 10 h 25 min
Êtes vous bien sûr qu’à Singapour, le PDG de Singapore prend toutes ses décisions sans en référer au pouvoir politique ?
Pourquoi ce qui est bien la bas deviendrait insupportable ici ?
Pioneer300 a commenté :
29 janvier 2021 - 20 h 45 min
Ne pas perdre de vue que la crise offre une opportunité rare aux employeurs pour installer le chantage à l,emploi,Pour l heure les aides de l état masque les vrais souhaits des compagnies à savoir renégocier les salaires Les futures conditions de travail seront sans doute très loin de celles connues par les anciens c est d ailleurs pour cela qu il s accrochent à leurs privilèges n ayant cure de la a venir des jeunes Après moi le déluge … les perspectives de recrutement sont nulles pour les prochaines années tout comme d ailleurs le développement de l aérien de loisirs et de business Les compagnies ont le tapis rouge déployé devant leurs pieds pour laminer la profession et elles ne s en priveront pas avec la bénédiction des états
Le prix du marché! a commenté :
29 janvier 2021 - 23 h 08 min
Il y en avait un jadis qui intervenait souvent pour nous dire que les hauts salaires des pnt étaient justifiés car ils étaient payés au prix du marché…
Curieusement, on ne le lit plus ces derniers temps…
Aurait il soudainement honte de son raisonnement? ou bien ce dernier devient il hors sujet quand il joue en défaveur?
Car si les pnt en place dans des grandes boites vont tout faire pour maintenir le niveau de rémunération ( c’est de bonne guerre au fond), il va en être autrement pour ceux des plus petites boites, et encore plus autrement en pire pour ceux qui rentreront plus tard, un jour, quand le fond de l’abîme sera atteint…
@LEPRIX a commenté :
30 janvier 2021 - 12 h 34 min
Même les majors vont devoir s’y faire, sans doute d’ici 18 à 24 mois, une fois la présidentielle passée, l’État ne pouvant abonder de milliards en milliards le puits sans fond qu’est AF et la reprise ne venant toujours pas (ni côté loisirs, ni côté affaires). A ce moment là, AF devra licencier nombre de ses PN, mais que de temps perdu et de perte de compétitivité avec une masse salariale trainée comme un boulet !
MAX1 a commenté :
30 janvier 2021 - 17 h 06 min
To yvan
– vous évoquez le PAY TO FLY qui date !( contre productif ) Qui était toléré et contenu avant la situation sanitaire !
– pay to fly aura précarisé une certaine catégorie de PNT ! Les anciens des organisations SNPL et autres n ont pas oeuvré dans le bon sens !et se sont bien gardés de s engager pour protéger la base du métier de PNT ) On peut remonter jusqu aux début des années 90.
– il y a eu des oubliés ( cela a fait le jeu des banques et centres de formations également de l époque )
– le constat est sans appel pour ce métier.
philippe a commenté :
2 février 2021 - 11 h 51 min
Cela ne serait-il pas, en qq sorte, “la découverte du monde réel”
Il ne faut pas se leurrer, rien ni personne n’est a l’abri.
On peut couiner que: “c’était mieux avant”. Oui.
Est-ce que la situation va se modifiée pour autant? Non.
Alors tu t’adapte. Ni plus ni moins.