Le monocouloir chinois COMAC C919 devrait être certifié dès cette année 2021, qui verra le début de la construction du gros-porteur sino-russe C929. Si l’administration américaine ne vient pas leur mettre de nouveaux bâtons dans les roues.  

En pleine pandémie de Covid-19 et alors que les compagnies aériennes Air China, China Eastern Airlines et China Southern Airlines ont reporté les livraisons de plus de cent Airbus et Boeing, le constructeur chinois a annoncé pour la fin de l’année 2021 la première livraison du C919. Le concurrent des familles A320 et 737 a débuté fin novembre sa campagne formelle de certification, trois ans et demi après son premier vol ; la première livraison est prévue à la fin de l’année, a déclaré dans le Global Times Yang Zhigang, « ingénieur général » de Commercial Aircraft Corporation of China Ltd (COMAC). A priori chez la compagnie de lancement China Eastern Airlines, qui a créé une filiale dédiée aux avions produits en Chine (OTT Airlines) . 

 

Le C919  a accumulé à ce jour 305 commandes fermes et plus de 700 options te expressions d’intérêt ; six exemplaires ont volé à ce jour.

Cette annonce a eu lieu lors d’une présentation du C929, dont la construction doit démarrer en 2021 selon Yang Zhigang. Toute la phase de conception, « y compris la forme, la taille, le matériau, les systèmes d’exploitation et les divers fournisseurs de pièces de l’aéronef », sera donc « gelée » selon le représentant de COMAC, qui souhaite trouver pour les systèmes essentiels « deux fournisseurs ou plus ».

Annoncé dès 2014, le biréacteur développé au sein d’une coentreprise avec l’avionneur russe United Aircraft Corp. (propriétaire d’Irkut) devrait transporter 280 passagers en configuration standard tri-classe sur 12.000 km, en concurrence frontale avec les A350 et 787. Comme les deux derniers modèles d’Airbus et Boeing, le C929 utilisera selon COMAC une part importante de matériaux composites, et des moteurs « de dernière génération ». Plusieurs versions sont prévues pour couvrir les différents marchés, et COMAC annonce un vol inaugural vers 2022, l’entrée en service étant espérée vers le milieu de la décennie.

Mais ces avancées dépendent entre autres de l’administration américaine : mi-janvier, Donald Trump a imposé une interdiction d’investissement dans COMAC en raison de ses liens supposés avec l’Armée populaire chinoise : d’ici novembre, tous les investisseurs américains devront revendre leurs avoirs dans l’avionneur. Un mauvais coup en particulier pour les sous-traitants d’outre-Atlantique, qui fournissent environ 60% des pièces du monocouloir – y compris les moteurs CFM International Leap-1C déjà menacés en février dernier. La nouvelle administration de Joe Biden n’a pas annoncé sa position sur le sujet.

COMAC en Chine : C919 en vue, C929 en construction 1 Air Journal

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