La Commission européenne estime que la « nouvelle Alitalia » devra changer de nom si l’Italie veut obtenir le feu vert à son investissement de 3 milliards d’euros dans la compagnie aérienne, qui sera relancée au printemps relancée par la nouvelle société ITA (Italia Transporti Aero).
La compagnie nationale italienne va-t-elle perdre son nom 75 ans après sa naissance ? A en croire une lettre au gouvernement italien révélée la semaine dernière par l’Espresso, c’est probable. La marque Alitalia « ne doit pas être retenue par la newco, car c’est un indicateur emblématique de continuité », précise la lettre de neuf pages contenant 62 questions sur le plan de sauvetage, datée du 8 janvier et adressée au cabinet du Premier ministre Giuseppe Conte. La Commission craint que le projet ne soit « une simple opération de transfert d’entreprise sans discontinuité avec l’ancienne société. La nouvelle société ne peut en aucun cas s’appeler Alitalia, ni rappeler cette marque, ses créneaux de vols doivent être vendues, et le programme de fidélité MilleMiglia ne peut être transféré à la nouvelle entité ».
Le gendarme de la concurrence pourrait en effet choisir de « bloquer la relance prévue » de la compagnie nationalisée, qui doit se faire « dans un environnement économique et financier ouvert, transparent, inconditionnel et non discriminatoire ». La presse italienne semble majoritairement pencher pour l’adoption d’ITA à la place du nom Alitalia.
Autre menace de la Commission, bloquer les trois milliards d’euros d’aides que le gouvernement souhaite apporter à ITA : elle juge que la compagnie ne peut pas être « à la fois une compagnie aérienne, un gestionnaire de manutention et de maintenance », les deux dernières activités (bénéficiaires) devant donc être vendues « via un appel d’offres transparent » puisque « presque toutes les branches d’activité d’Alitalia ont besoin d’une forte réduction d’effectifs pour les adapter à la réalité ». La low cost Ryanair, sa principale rivale dans les aéroports italiens, a d’ailleurs laissé entendre lundi qu’elle se portera candidate à l’acquisition des actifs d’Alitalia à Rome-Fiumicino et Milan-Malpensa.
Rappelons que L’UE a déjà approuvé deux aides publiques à Alitalia, mais continue d’enquêter sur un prêt de 900 millions accordé en 2017. Basée à Rome-Fiumicino, la compagnie aérienne est dotée d’une flotte de plus de 95 appareils, et desservait avant la pandémie de Covid-19 « des centaines de destinations dans le monde entier », transportant quelque 20 millions de passagers. La « nouvelle Alitalia » redécollera avec moitié moins de personnel et d’avions, et avec un réseau intercontinental réduit à cinq destinations.
Bullshit a commenté :
27 janvier 2021 - 12 h 08 min
L’europe impose donc le demembrement d’Alitalia……
L’Europe laisse les vautours s’emparer des actifs ainsi disponibles
Cette meme Europe laisse ces mêmes vautours bafouer le droit fiscal et social de ces (ou ses) vautours.
On aura tous compris qui sont ces vautours puissent qu’ils sont cités dans l’article.
Bencello a commenté :
27 janvier 2021 - 13 h 37 min
Par sûr que le nom de “Air Italy” les intéresse…
giuseppe a commenté :
27 janvier 2021 - 15 h 04 min
c’est une bonne idée. Alitalia est signe de problèmes financiers et de presque faillite a répétition. Je comprend donc l’europe qui veut faire changer de nom avant un investissement de 3 milliards.
Je vois bien la reprise du nom Air Italy ou Air Italia. ou encore pourquoi pas Itavia. Perso je préfèrerais Air Italy
Didi a commenté :
27 janvier 2021 - 15 h 22 min
Ritalia !!!!
Plus sérieusement si la compagnie repart de zero avec charges, salaires cohérents , sous traitance pour tout ce qui est sous traité comme dans les autres compagnies également,… cela ne peut que marcher et faire de la croissance rentable au fur et à mesure..
Cette compagnie est sclérosée depuis des décennies par ses employés qui n’ont de cesse d’en profiter sans jamais de remise en question…
Il sera temps à un moment de s’adosser à un grand groupe pour capter plus de croissance et redevenir un fleuron national comme ses voisins !
Vouloir s’en sortir tout seul dans la mondialisation actuelle est d’une stupidité et d’un ego digne des plus médiocres de l’espèce humaine… et encore je suis soft dans ce que je dis….
Greg6 a commenté :
27 janvier 2021 - 17 h 45 min
“Le gendarme de la concurrence”…
Il n’est pas allé en Espagne récemment ce gendarme, et je ne crois pas qu’il connaisse l’Allemagne.
La concurrence n’a jamais été gênée par Alitalia ou l’état italien, quand on voit l’implantation de Ryanair, Easyjet et Volotea sur ce pays.
Greg765 a commenté :
27 janvier 2021 - 21 h 53 min
Mais la concurrence ne s’arrête pas au fait qu’il y ait ou pas d’autres opérateurs dans le pays.
Pour pas que la concurrence soit biaisée il faut aussi que toutes les compagnies présentes puissent bénéficier des mêmes avantages ou fassent face aux mêmes risques.
En Italie Ryanair est n°1 en parts de marché. Si Ryanair connaissait des difficultés, l’état Italien viendrait il sauver Ryanair ? Ça me semble assez peu probable.
Par contre quand Alitalia connaît des difficultés, là on se débrouille pour qu’elle soit sauvée.
Ça peut créer une distorsion de concurrence car par exemple là où Easyjet, Ryanair ou Volotea sont obligés d’annuler des liaisons (pas rentables, …), Alitalia peut s’y maintenir avec une rentabilité douteuse (créant une situation de monopole artificiel pour ladite liaison, financé par l’argent public).
Donc ça ne me parait pas anormal d’obtenir certaines garanties en échange du sauvetage de la compagnie. Alitalia aurait dû faire faillite sans ce plan, et si ce sauvetage est une bonne chose pour les salariés d’Alitalia, il ne faut pas qu’il se fasse au détriment des autres compagnies et donc au final du consommateur Italien et Européen.
Consomag a commenté :
28 janvier 2021 - 18 h 43 min
Au detriment du consomateur…. laisse moi rire.
Le sacro saint consommateur en a qqch a faire du peu de consideration de tes amis ryanair envers les gens qui y bossent comme des esclaves? Quelle naïveté
Greg6 a commenté :
28 janvier 2021 - 6 h 51 min
@Greg765
Je suis assez d’accord globalement pour ce qui est d’Alitalia, bien que je trouve les exigences demandées un peu trop élevées. Par exemple la vente de tous les créneaux horaires.
N’oublions pas aussi qu’Alitalia fait du long courrier, il n’y a pas que le court/moyen face aux low-cost.
Par contre le nombre d’opérateurs est un marqueur de l’état de la concurrence.
Encore plus pour les passagers.
Et le sens premier de mon message est de souligner que la concurrence est développée, non entravée, en Italie.
Ce qui n’est pas le cas partout, loin s’en faut.
On est donc en droit de trouver l’Europe hypocrite sur ce sujet. Deux poids deux mesures.
C’est un peu le but de mon message.
Fcb1962 a commenté :
28 janvier 2021 - 9 h 41 min
Fallimento Airways!
Il faudrait tout remettre à plat……sans arrangement à la mafia…….
Dakota a commenté :
28 janvier 2021 - 11 h 05 min
Quand je m’entretenais avec le personnel de bord d’un avion Alitalia aux trois quarts vide, j’apprenais que le problème de cette compagnie est, depuis des décennies, politique (et donc, en partie du moins, syndical). Si elle n’avait pas servi les intérêts des pouvoirs publics, elle aurait disparu depuis plus de trente ans.
Pieds sur terre a commenté :
28 janvier 2021 - 19 h 20 min
Une telle situation me fait penser à une autre compagnie bien connue aussi pour son souci de rentabilité et qui elle ne ferait pas appel au contribuable. Faut être gonflé pour ce moquer des Italiens .regardez le cheveu dans l œil du voisin mais pas la poutre dans le votre!
SLompi a commenté :
29 janvier 2021 - 0 h 26 min
Et combien pour repeindre tous les avions ?