La Norvège a finalement décidé d’apporter un soutien financier à la compagnie aérienne low cost Norwegian Air Shuttle, qui a déjà abandonné son activité long-courrier pour cause de pandémie de Covid-19. Mais une nouvelle concurrence, Flyr, espère décoller d’Oslo au printemps.
Bonne nouvelle pour la spécialiste norvégienne du sol pas cher, en pleine déroute économique : son nouveau plan d’affaires a reçu une « réponse positive » du gouvernement, qui a « a décidé de soutenir et de contribuer au financement de nouveaux capitaux par la compagnie aérienne, sous certaines conditions » selon son communiqué. Cette décision, après un premier refus en octobre dernier, augmente « considérablement » les chances de Norwegian de surmonter la crise provoquée par la pandémie de Covid-19, et de se positionner comme « un acteur clé de l’aviation norvégienne et européenne ».
La ministre norvégienne du Commerce et de l’Industrie Iselin Nybø expliquait hier que ce plan « semble plus robuste que celui auquel nous avons refusé en octobre. C’est pourquoi nous sommes désormais convaincus d’y contribuer ». Mais elle ajoutait que si le gouvernement tient à soutenir la compagnie aérienne avec un prêt hybride, Norwegian est « entre autres dépendante de l’intégration de propriétaires stratégiques à long terme » : pas question donc de devenir propriétaire de la low cost.
« Au nom de tout le monde chez Norwegian, je tiens à remercier sincèrement le gouvernement pour son soutien », a déclaré le 21 janvier 2021 le CEO de la low cost Jacob Schram. Norwegian a été confrontée à « une situation très difficile et exigeante en raison de la pandémie de Covid-19, et le soutien du gouvernement augmente considérablement nos chances de lever de nouveaux capitaux et de nous aider à traverser le processus de reconstruction dans lequel nous nous trouvons actuellement. Nous avons encore beaucoup de travail à faire, mais une participation du gouvernement souligne que nous allons dans la bonne direction », a-t-il ajouté.
Norwegian a prévu de se concentrer désormais sur son activité de base dans les aéroports des pays nordiques, en exploitant un réseau européen court-courrier uniquement avec des monocouloirs. « Si son plan est couronné de succès et accepté », elle devrait initialement détenir jusqu’à 50 Boeing 737 (détenus et loués) « opérant principalement en Norvège et dans les pays nordiques » et entre la Scandinavie et « l’Europe continentale ». Le nombre d’avions pourrait remonter à 70 en 2022 ; sa flotte compte actuellement 70 737-800 et 18 des 110 737 MAX 8 initialement attendus (plus les 10 787-8 et 29 787-9 d’avant la crise, dont une partie déjà revendus). La commande de 30 Airbus A321LR n’a pas été mentionnée.
Norwegian’s December traffic figures impacted by COVID-19. «2020 has been a tough year, but we will continue to fight and come out of this crisis as a stronger Norwegian. Our goal is to be a financially strong airline with an improved customer offering,” said CEO Jacob Schram. pic.twitter.com/crVzhpxyd9
— Norwegian (@Fly_Norwegian) January 7, 2021
Mais ces plans devraient faire face à un autre obstacle : la start-up norvégienne Flyr, dévoilée le mois dernier par Eric Braathens (fondateur de la compagnie aérienne suédoise éponyme) avec comme CEO un ancien vice-président de Norwegian justement, sera basée à Oslo. Financée par des capitaux privés, elle a présenté une stratégie pour lancer dès le deuxième trimestre des vols intérieurs et internationaux sur de courtes distances, via une flotte de 737-800. Elle compte initialement desservir « les grandes villes norvégiennes » et des destinations européennes « populaires », avant d’étendre progressivement son réseau et sa flotte – 30 appareils à long terme.
« Nous sommes dans une situation où nous pouvons obtenir le bon avion au bon prix, et où nous pouvons construire nos systèmes avec une nouvelle technologie à jour », a déclaré dans un communiqué le CEO Tonje Wikstrøm Frislid. « Notre objectif est de fournir aux clients un service numérique transparent du début à la fin ».
L’objectif de Flyr est de « fournir le vol le plus simple, de la manière la plus durable possible. Nous y parviendrons en créant un produit purement numérique basé sur les besoins des passagers, et en effectuant moins de vols plus intelligents vers des lieux et à des moments où les gens ont besoin de voyager. Nous construisons l’entreprise à partir de zéro, libérée des systèmes complexes et des organisations encombrantes, afin de gérer une opération aéronautique efficace et conviviale », souligne le site de Flyr.
Rappelons qu’une autre low cost, Wizz Air, a ouvert en novembre dernier sa première base en Norvège, à l’aéroport d’Oslo-Gardemoen.
JEJE a commenté :
22 janvier 2021 - 11 h 37 min
Je ne sais pas si c’est une bonne idée de lancer une nouvelle compagnie par les temps qui court ??
flydreamer a commenté :
22 janvier 2021 - 12 h 27 min
“Nous sommes dans une situation où nous pouvons obtenir le bon avion au bon prix”, dixit cette Flyr.
Oui certes mais encore faut-il réussir à remplir les avions .
J ai constaté qu effectivement à Oslo, les Norvégiens prennent souvent l’avion mais c’est sans compter déjà avec beaucoup, beaucoup de concurrence pour un tel pays et dans un contexte de crise sanitaire mondiale…
Magicien a commenté :
22 janvier 2021 - 13 h 54 min
Lancer une compagnie aérienne ?
Malgré tous les à priori, c’est une excellente idée.
Négociation des leasing avec les loueurs, avec les gestionnaires aéroportuaires, participation financière par certains gestionnaires aéroportuaires (pour faire venir du monde aussi dans les aéroports…), salaires (malheureusement…) et sur pleins d’autres points.
Il faut seulement commencer petit et pas avec 10 avions d’un coup.
Car une fois que ça sera reparti, ce n’est pas à ce moment qu’il faudra en ouvrir une où tous les prix auront augmentés…
EyraudF a commenté :
25 janvier 2021 - 12 h 09 min
Bien dit, c’est pendant les crises que certains s’en mettent plein les poches. Après, cela ne fonctionne pas forcément à tous les coups.
Lucien a commenté :
22 janvier 2021 - 23 h 52 min
Flyr, déjà un nom imprononçable à part pour les autochtones… Ensuite, avec Wizzair Air, Ryanair, SAS tout ceci saupoudré des cendres de Norwegian, ça va être un beau foutoir.
Tout le monde veut lancer sa propre petite entreprise en pensant révolutionner le système, mais sans apporter de solutions nouvelles, cela ne fera qu’attiser la course au toujours plus Cheap! Et comme à chaque fois, qui paiera l’addition? Les équipages! A mourir de rire, je dis bien mourir parce qu’à force d’ignorer un problème extrêmement sérieux qui couve dans cette industrie depuis l’envahissement vicieux de low cost (dont la plus infâme reste la jaune et bleu), il sera trop tard. Quel passager Lambda s’est déjà posé la question de savoir si les deux pilotes à l avant étaient stables dans leurs vies pour leurs confier la leur? Même chose pour les hôtesses et stewards. Vu l’image prestigieuse que Monsieur tout le monde a des personnels navigant, il est loin de s’imaginer les conditions de travail désastreuses qu’ils subissent avec une détérioration toujours grandissante. L’Europe (si Europe il y a) est responsable depuis trop longtemps de ne pas avoir voulu statuer sur une reconnaissance de ces professions et permettre à ce personnel de bénéficier de protection sociale et juridique ainsi que d’avantages au même titre que d’autres professions à haute responsabilité telles que médecins, chirurgiens, avocats,… Probablement trop occupé depuis 20 ans à s’occuper des politiques migratoires, de l integration de nouveaux états dont personne ne veut et d’un Brexit dont la date butoir était le jour où un pseudo accord serait trouvé. SCANDALEUX D”HYPOCRISIE
Pioneer 300 a commenté :
23 janvier 2021 - 10 h 31 min
Eh oui mon cher Lucien je partage votre avis Nul doute que les dirigeants de ces compagnies vont continuer a ne prendre aucun risque en faisant appelle a des boites d’intérim pour leurs navigants ou en les embauchant en auto entrepreneurs Ainsi ils peuvent a loisir ,licencier sans préavis( (Ryanair )ou Norwegian ,sans que cela leur coute le moindre centimes L’hypocrisie de Norwegian atteignant son paroxysme quand on ose demander une aide au gouvernement
Bienvenu dans le monde aérien de demain qui helas existait déjà hier sans que cela ne choque personne Les gouvernements sont entièrement responsables de ces pratiques bananieres
fayçalair a commenté :
23 janvier 2021 - 16 h 06 min
attn Lucien et pioneer 300
rassurez vous l’aerien est l’arbre qui cache une grande foret!!!!!!