L’avionneur De Havilland Canada (DHC) va suspendre la production de ses avions turbopropulsés Dash-8 Q400, une fois assemblés les 17 appareils encore en attente de livraison, la reprise de la FAL ne devant avoir lieu qu’en cas de nouvelle commande. Onze avions de la défunte Flybe vont être convertis en bombardiers d’eau.
Lancé sur le marché de l’aviation régionale en 1983 par De Havilland, repris par Bombardier puis revendu par ce dernier fin 2018 à LongView Aircraft Company (Viking Air), le concurrent canadien des ATR européens est-il en train de mourir ? Avec un backlog de 17 appareils entre autres destinés à Ethiopian Airlines ou TAAG, plus deux pour des clients anonymes (des white tails dont l’assemblage n’est pas garanti), et un nombre important bien plus important chez les sociétés de leasing – sans oublier les quelque 186 avions cloués au sol pour cause de pandémie de Covid-19, la perspective d’une reprise du marché apparait très éloignée pour De Havilland. Ses Q400 se vendent en outre moins bien que les ATR concurrents (175 72-600 en backlog), avec une dernière commande enregistrée en 2019 par Air Tanzania. Les fournisseurs auraient déjà été avertis.
La FAL de Toronto est en outre selon Leeham News confrontée à un autre problème : la fin de son contrat de leasing en 2023. DHC n’aurait pas encore décidé entre un déménagement vers sa base de Calgary et la prolongation du contrat ; « l’objectif actuel de DHC est d’aider les compagnies aériennes à remettre le Dash 8 en service », a simplement déclaré Philippe Poutissou, vice-président des ventes et du marketing.
#Dash8 are leading the recovery in the aviation industry. In June, our Dash 8 fleet will service over 700 routes across the globe. Of those, 6% will replace jet aircraft, 11% will establish new routes and 83% will resume regular flights. pic.twitter.com/fQawXMOECU
— De Havilland Aircraft of Canada (@dehavillandAIR) June 8, 2020
Le spécialiste canadien de la lutte contre les incendies Conair Group Inc. a d’autre part racheté onze Q400 de la défunte Flybe, le premier devant lui être livré d’ici la fin du mois selon FlightGlobal. Tous seront convertis en bombardier d’eau Q400AT, et rejoindront une flotte de 70 avions en comptant déjà 19 en plus d’Avro RJ85 et Convair 580 (quatre Q400MR sont déployés en France).
« Cet achat représente l’investissement le plus important que Conair ait fait à ce jour pour développer une flotte d’avions de nouvelle génération conçue pour mieux lutter contre les incendies de forêt pour les années à venir », a déclaré la compagnie canadienne.
Bencello a commenté :
18 janvier 2021 - 10 h 45 min
Très inquiétant pour DHC. Un appareil conçu il y a 37 ans, qui aura besoin d’une nouvelle mouture. Il est peu probable que le nouveau propriétaire ait les moyen et/ou la volonté d’investir.
Face à ATR et ses actionnaires beaucoup mieux financés, difficile de faire le poids.
COMAC est probablement déjà en embuscade, pour acquérir une ingénierie pour peu cher, et ainsi compléter son ARJ21, non certifié, que ce soit par l’EASA ou la FAA.
MAX1 a commenté :
18 janvier 2021 - 11 h 49 min
– ce Q400 performant et rapide ne pourra faire face a l ATR 72 très bien vendu avec le bon suivi du constructeur ! De nombreux simulateurs implantés un peu partout ! L ATR est sur les rails sur ce marché .
GVA1112 a commenté :
18 janvier 2021 - 12 h 02 min
Mais est ce que ATR peut contrer l’arrivée (toute éventuelle) de COMAC sur ce marché !!
Si COMAC y arrive, fort possible, ATR aura un grand rival sur les marchés émergents !!
Histoire à suivre.
FL350 a commenté :
18 janvier 2021 - 17 h 50 min
Sur les marchés émergents, peut-être, car ailleurs il va falloir faire accepter d’embarquer des passagers sur du made in China !
Rame a commenté :
18 janvier 2021 - 20 h 53 min
Au début peut-être et encore. Une fois le produit de qualité ça ne posera aucun problème, personne ne jette son Iphone,Xperia et autre Galaxy même lorsqu’il est made in China.
Mavrick a commenté :
18 janvier 2021 - 15 h 41 min
Q 400 rapide et performant supérieur à l’ATR ; sauf …. malheureusement en matière de fiabilité là aussi très performant en pannes . Sur Aviation Herald il fait la Une, la presse dirait le “record” des ennuis de toute sorte par rapport à l’ATR moins performant mais très fiable , c’est ce qui fait la force de ce sherpa ! en 4000 rdv sur ATR j’ai eu 2 pannes ( 1 NOGO, et 1 panne régulateur hélice ) un collègue sur Q 400 en 300 rdv m’a dit j’ai fait deux vols …. sans panne . les stats sont là . Il semble être une sage décision d’arrêter la fabrication dans ces conditions . C’est regrettable au demeurant de ne pas l’avoir rendu plus fiable car il avait sa place dans de transport aérien . Le transformer en lutte incendie bien nécéssaire , lui redonne une nouvelle et honorable vie .
Mavrick a commenté :
19 janvier 2021 - 1 h 58 min
rdv = Heures de vol, vous aviez compris , sauf le traducteur auto .
Greg6 a commenté :
18 janvier 2021 - 18 h 38 min
A tous ces problèmes de fiabilité, soulignés par Mavrick, on pourrait ajouter que les performances du Q400 ont un coût.
Entre autres celui des moteurs deux fois plus puissants que ceux des atr, et donc plus gourmands.
Ou leur système ANVS “anti-bruit” pour compenser le gros son des 5000cv des moteurs.
A voir aussi le coût global de la maintenance comparé à l’atr.
Au final, on se rend compte que le succès non démenti des atr montre bien que les compagnies prennent des turbopropulseurs pour deux raisons principales :
– Soit pour mieux rentabiliser des petites lignes à faible densité.
– Soit pour des questions de performances sur pistes courtes.
Donc les qualités de fiabilité/simplicité, de faibles coûts d’exploitation sont bien plus importantes que les critères de performances.
Et ce d’autant plus que les turbopropulseurs sont rarement utilisés sur de longues distances.
Le fait de vouloir concurrencer des jets régionaux avec des turbopropulseurs croisant à 360kn / 667km/h et ayant une grande autonomie avait déjà été tenté dans les années 90, avec le saab 2000, et cela avait raté.
MAX1 a commenté :
18 janvier 2021 - 23 h 20 min
– pour rebondir sur les points fiabilité/ simplicité ! Coûts d exploitations
Exemple d exploitation.
1) chennai to bangalore
Tps de vol : 50mn en 72 jet airways.
40mn en Q400 spice jet en début d exploitation 2015.
– a l arrivée réduction de vitesse s régulation . Etc arrivée au parking ( environ 5 mn de différence
– l ATR est fiable .
– finition et confort sur la série 600.
– spice a mis du temps pour stabiliser l exploitation des premiers Q400.( maintenance et formation PNT )
– en effet je me souviens des saab 2000. (Bonne machine mais un loupé commercial )