La compagnie aérienne low cost easyJet a de nouveau renforcé sa trésorerie via un emprunt de 1,54 milliards d’euros auprès d’un syndicat de banques, en partie garanti par UK Export Finance mais sans conditions préférentielles ou besoin d’approbation réglementaire.
La spécialiste britannique du vol pas cher a annoncé le 11 janvier 2021 « le renforcement continu de sa position de liquidité » avec la signature d’une nouvelle facilité de prêt à terme de cinq ans de 1,87 milliard de dollars (environ 1,538 milliard d’euros) souscrite par un syndicat de banques et soutenue par une garantie partielle de UK Export Finance « au titre de leur Programme de garantie de développement des exportations ». EasyJet souligne dans son communiqué aux investisseurs que ce régime de garantie pour les prêts commerciaux « est disponible pour les entreprises britanniques éligibles, ne comporte pas de taux préférentiels ou ne nécessite pas d’approbation d’aides d’État, et contient des clauses restrictives, y compris concernant le paiement de dividendes ». Mais ces clauses « sont compatibles avec la politique de dividendes existante d’easyJet ».
Cette facilité de cinq ans sera garantie sur les avions au moment du tirage et « prolongera et améliorera considérablement le profil d’échéance de la dette » d’easyJet, tout en renforçant son bilan en augmentant le niveau de liquidité disponible. Lors du premier trimestre de l’année financière, la compagnie aérienne compte par ailleurs « rembourser et annuler une partie de sa dette à court terme », en l’occurrence la facilité de crédit renouvelable entièrement tirée de 500 millions de dollars et des prêts à terme d’environ 400 millions de livres sterling. Ce qui « libérera un certain nombre d’actifs aéronautiques pour renforcer davantage le bilan d’easyJet ».
Selon le CEO Johan Lundgren, le nouvel emprunt « permettra d’étendre et d’améliorer considérablement le profil de maturité de la dette d’easyJet, et d’augmenter le niveau de liquidité disponible. EasyJet a pris des mesures rapides et décisives, ayant désormais obtenu plus de 4,5 milliards de livres sterling de liquidités depuis le début de la pandémie ». Grâce à « notre réseau court-courrier inégalé et à la confiance dans notre marque, easyJet est bien positionnée pour le retour des clients dans les airs en 2021 », conclut le dirigeant.
Le ton est clairement différent de celui en novembre dernier, quand le CEO d’easyJet réclamait un soutien « urgent » de la part du gouvernement au secteur aérien, à l’image de celui apporté à l’hôtellerie. Il avait déclaré lors de l’inauguration de Berlin-Brandebourg avoir des options de refinancement, à l’instar des accords de cession-bail de monocouloirs Airbus annoncées la semaine précédente, et ajouté ne pas être « opposé » au principe des aides d’Etat. « Il est très clair que la crise a atteint un tel niveau que vous ne pouvez pas vous attendre à ce que l’industrie et ses acteurs y fassent face seuls », expliquait alors Johan Lundgren.
EasyJet avait estimé en octobre qu’elle allait subir sa première perte annuelle, entre 895 et 930 millions d’euros avant impôts, même si elle a pris des « mesures décisives » pour minimiser ces pertes, renforcer les liquidités et réduire la consommation de trésorerie tout en lancer un programme de restructuration majeur. Quelque 4500 employés ont déjà été licenciés.
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