La Commission européenne a donné son feu vert au projet de l’Allemagne de contribuer à hauteur de maximum 1,25 milliard d’euros à la recapitalisation de TUI AG (TUI), société mère du groupe TUI. En Suède, la compagnie aérienne Braathens Regional Airlines a reçu une garantie d’Etat pour un emprunt de 19,8 millions d’euros.
La CE a annoncé le 4 janvier 2020 avoir donné son feu vert pour une aide publique au géant allemande du tourisme de loisir TUI, considérant qu’elle était légale dans le cadre de l’encadrement temporaire des aides d’État. Cette recapitalisation comporte trois éléments distincts : une participation tacite de 420 millions d’euros convertible en fonds propres de TUI, une participation tacite non convertible d’un montant maximum de 680 millions d’euros (dont 400 millions d’euros ne seront versés que si les 400 millions d’euros envisagés dans le cadre des mesures de garantie ne sont pas fournis par les Länder ou le gouvernement fédéral), et 150 millions d’euros d’obligations convertibles avec warrant. TUI « est un grand groupe allemand du secteur du tourisme de loisirs opérant dans plusieurs États membres », rappelle le gendarme européen de la concurrence : par l’intermédiaire de ses différentes filiales, TUI exploite des hôtels, des navires de croisière, des compagnies aériennes, des avions, des agences de voyage, des voyagistes et des portails en ligne.
Cette aide d’un montant maximal de 1,5 milliards d’euros fait suite aux mesures de soutien de trésorerie déjà accordées à TUI par l’Allemagne en mars et en août 2020. La Commission explique que TUI a subi des pertes considérables « du fait de la pandémie de COVID-19 et des restrictions de déplacement que l’Allemagne et d’autres pays ont dû imposer pour limiter la propagation du virus ». Et malgré les deux premières mesures de soutien, « la baisse significative de la demande de voyages et les mesures mises en œuvre pour limiter la propagation du virus continuent de détériorer la situation financière du groupe. Aussi TUI est-elle aujourd’hui confrontée à un risque de défaillance et d’insolvabilité ».
Margrethe Vestager, vice-présidente exécutive chargée de la politique de concurrence, a déclaré dans un communiqué : « comme de nombreuses autres entreprises du secteur du tourisme, TUI a été particulièrement touchée par la crise de la COVID-19. Avec cette mesure, l’Allemagne contribuera à hauteur de maximum 1,25 milliard d’euros à la recapitalisation de TUI et aidera l’entreprise à surmonter la crise. Dans le même temps, l’État sera suffisamment rémunéré pour le risque supporté par les contribuables, et l’aide sera assortie de restrictions visant à limiter les distorsions de concurrence. Je salue la participation d’investisseurs privés au projet, qui permet de réduire la nécessité d’une aide d’État, tout en contribuant au redressement de TUI ».
En Suède, c’est la compagnie aérienne BRA (Braathens Regional Airlines) qui a reçu une garantie d’Etat pour un emprunt de 200 millions de couronnes (19,84 millions d’euros), dans le cadre d’un programme gouvernemental destiné à atténuer l’impact économique de la crise sanitaire sur les transporteurs du pays (SAS Scandinavian Airlines a déjà été recapitalisée). La garantie couvre 90% du principal du prêt, qui durera cinq ans. BRA avait suspendu ses activités début avril 2020, puis avait été mise sous séquestre pour entamer une restructuration achevée en septembre – au prix de 580 licenciements.
Ses plans de reprise des vols à l’automne, avec réintégration des licenciés, ont été torpillés par la recrudescence de la pandémie, et elle ne prévoit un retour dans les airs que durant le premier trimestre 2021, sur des lignes domestiques. Seuls quatre de ses 12 ATR 72-600 ont volé ces dernières semaines, opérant des vols charters pour le compte d’entreprise.
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