La pandémie de Covid-19 et les restrictions de voyage qu’elle a entrainées ont selon Cirium littéralement effacé 21 ans de croissance ininterrompue du trafic aérien mondial.
Selon le rapport « Airline Insights Review 2020 » publié le 29 décembre 2020 par la société mondiale de données aéronautiques Cirium, l’année a été marquée par « l’anéantissement » de 21 ans de croissance du trafic mondial « en quelques mois », ramenant le trafic à des niveaux observés pour la dernière fois en 1999. Par rapport à l’année dernière, le trafic de passagers devrait être en baisse de 67% en 2020 ; et « les facteurs qui causent généralement des retards, tels que l’espace aérien encombré, les voies de circulation et les passagers en correspondance tardifs n’existaient tout simplement pas en 2020 », note le rapport
Au plus fort des perturbations au printemps, les vols passagers réguliers ont chuté à seulement 13.600 dans le monde le 25 avril, à comparer à la journée la plus chargée le 3 janvier quand, Cirium a suivi plus de 95.000 vols passagers réguliers dans le monde. Soit une « réduction extraordinaire » de 86% du nombre de vols. De janvier à décembre, les compagnies aériennes ont effectué 49% de vols en moins par rapport à 2019, soit une baisse de 33,2 millions à seulement 16,8 millions de vols (au 20 décembre).
Les voyages intérieurs ont baissé de 40% cette année (par rapport aux 21,5 millions de vols en 2019), tandis que les vols internationaux ont subi une baisse encore plus abrupte puisqu’ils étaient 68% inférieurs aux 11,7 millions de vols suivis l’année précédente.
Jeremy Bowen, PDG du Cirium, a déclaré dans un communiqué : « ce grave revers montre la véritable ampleur du défi auquel est confronté le secteur de l’aviation en difficulté alors qu’il cherche à se réinitialiser dans la nouvelle ère post Covid-19 ». Alors qu’à cette époque de l’année dernière « nous célébrions la ponctualité des transporteurs mondiaux, cette année est radicalement différente. La plupart des compagnies aériennes mondiales étaient en grande partie à l’heure en 2020 ; il est tout simplement dommage que le public voyageur, les compagnies aériennes et les sociétés d’aviation du monde entier n’en aient pas profité ».
Selon le rapport de Cirium, la compagnie aérienne low cost Southwest Airlines est celle qui a opéré le plus grand nombre de vols cette année dans le monde (854 800 vols au total). Ryanair domine le classement en Europe (205.000 vols), tout comme China Southern Airlines (487.700 vols) en Asie-Pacifique, Azul (134.000 vols) en Amérique latine et Qatar Airways (82.400 vols) au Moyen-Orient et en Afrique.
Cirium souligne en outre que la planification prévisionnelle des compagnies aériennes est passée de six à 12 mois « à seulement six à huit semaines », obligeant les transporteurs « à être plus agiles et à s’adapter plus rapidement aux règles et aux restrictions de voyage en évolution rapide dans le monde ».
Dans les aéroports, Atlanta était en 2020 celui le plus fréquenté du monde, avec plus de 245.000 vols à l’arrivée en 2020, tandis que la route la plus fréquentée du monde dans les deux sens se trouvait en Corée du Sud, entre Séoul et l’île de Jeju (70.700 vols).
Coté flottes, les compagnies aériennes ont été contraintes de réduire drastiquement le nombre d’avions encore en service, et ceux qui volent encore fonctionnent pendant nettement moins d’heures. Par exemple, les monocouloirs n’ont opéré que « de six à sept heures par jour » au troisième trimestre de 2020, contre 9 à 10 heures par jour à la même période l’an dernier. Mais alors que jusqu’à 30% de la flotte mondiale de passagers reste en stockage, « des signes de reprise se profilent à l’horizon » selon Cirium : seulement 10% des Airbus A320neo restent actuellement cloués au sol, prouvant que ce sont les monocouloirs qui « mènent la reprise, à commencer par le retour des voyages intérieurs et court-courriers ». La famille A320 était la plus utilisée en 2020, avec 5,49 millions de vols tout au long de l’année.
Pour l’année 2021, le rapport identifie sept tendances :
- La consolidation des compagnies aériennes, en particulier en Asie-Pacifique où davantage de concurrents nationaux fusionneront ou seront acquis.
- Les avions de nouvelle génération comme l’A320neo et le retour du 737 Max, permettront de réduire les coûts d’exploitation.
- Les avions excédentaires seront retirés, et le Boeing 747 et l’Airbus A380 devraient soutenir la demande croissante sur les marchés des loisirs plus denses.
- Au quatrième trimestre, les réservations ont chuté de 78% par rapport à la même période l’an dernier – cela va naturellement changer la façon dont l’industrie prévoit la demande ; nous voyons la recherche en ligne et le sentiment devenir les principaux indicateurs pour calculer la demande.
- Les compagnies aériennes devront déployer des horaires plus dynamiques en raison de la volatilité accrue des horaires des vols, la fenêtre de réservation étant passée de six à 12 mois à seulement six à huit semaines.
- La mise en œuvre de la technologie de l’intelligence artificielle s’accélérera pour automatiser l’expérience des voyageurs, et les informations proactives en temps réel deviendront plus essentielles.
- La location d’aéronefs dépassera les 50%, devenant ainsi le principal mode de financement des avions.
2021 a commenté :
30 décembre 2020 - 11 h 27 min
On verra dès 2021 la refonte de l’aérien par le sévère élagage des réseaux, des acteurs et sous-traitants.
Ça risque d’être saignant.
DelAir a commenté :
1 janvier 2021 - 6 h 05 min
On le souhaite pour les finances publiques de nos communes saignées à blanc par leurs aéroports en surnombre et pour des touriste dont on subventionne les vacances. A coups d’impôts locaux.
The Boss a commenté :
31 décembre 2020 - 0 h 36 min
J’estime que ce tourisme de masse débile et abrutissant doit cesser. On ne se rend pas compte des dégâts subis par la planète et l’écosystème par la faute de ces 1,4 milliards de touristes du monde entier qui font 2000 Kilomètres juste pour une journée de plage qu’ils ont à moins de 40 kilomètres de chez eux dans le pire des cas. Totalement ridicule et abrutissant. Dans les années 70 on n’avait pas tout ce ballet aérien d’avions transportant des millions d’idiots vers des lieux qui n’en peuvent plus de leur pollution multiforme. Je salue les gens de Barcelone qui ont initié le mouvement mondial « TOURISTS GO HOME! ».L’avion doit être restreint aux déplacements strictement professionnels et aux urgences sanitaires.
Par ailleurs cette blague volante qu’est le 737 MAX doit cesser maintenant. Y en a marre. Vraiment. Il faut arrêter ce 737 MAX sinon ça va endeuiller encore et encore des familles. A un moment donné la blague doit cesser. Il s’agit de vies humaines. Je fais New York et Denver en moyenne une fois tous les 20 jours et il est hors de question pour moi de prendre ce Maxmalheur. Ici au Colorado je peux vous assurer que ce MAX est définitivement banni chez le grand public et dans mon entourage immédiat (familial et professionnel) il n y a absolument personne qui est convaincu de reprendre un tel cercueil volant. Pour ma part c’est décidé: A chaque fois je demanderai à changer d’avion s’il est question de m’embarquer sur un MAX. Idem pour le Dreamliner qui a pas mal de soucis et dont on ne parle pas alors que c’est une blague volante-bis avec le grand danger de son fuselage
MAVRICK a commenté :
31 décembre 2020 - 4 h 26 min
vous hurlez contre le transport de masse de touristes idiots etc et vous prenez l’avion tous les vingt jours entre New york et Denver mais prenez un âne ou le vélo, là vous montrerez l’exemple . Votre critique est totalement dénuée de reflexion et de bon sens . quant à la pollution des touristes qui sont assurément aussi sensibles que vous sur la propreté est loin d’être le facteur de pollution principal mais plus souvent une source de revenus pour certains pays qui n’ont de ressource que celle-ci . Ne prenez pas le Max ni le 87 personne ne en vous blâmera, on s’en fout , mais vous risquerez de rester souvent sur le carreau .
Dudule a commenté :
31 décembre 2020 - 16 h 46 min
Rien que l’énergie pour votre message pollue peut-être plus qu’un passager en avion…limitez donc vos messages…
FL350 a commenté :
31 décembre 2020 - 17 h 11 min
Un fatras de grand n’importe quoi.
Oui, le tourisme de masse est devenu un fléau, car il est devenu une industrie avec tout ce qu’elle comporte. Pourquoi ? Parce que le touriste est un humain : donc, supprimons les humains, de préférence pratiquant le tourisme, et le problème sera réglé.
Oui, il y a un souci avec le tourisme de masse à Barcelone, comme à Dubrovnik, à Venise ou ailleurs, mais Barcelone a tout fait pour les attirer, ils la font vivre, et désormais la ville joue aux vierges effarouchées.
Réserver l’avion aux déplacements strictement professionnels : et pourquoi ne pas le réserver qu’aux seuls passagers ayant un QI supérieur à 120 ? Peut-être seriez-vous alors contraint de rejoindre New-York à Denver à dos de mulet !
New York et Denver tous les 20 jours, et avec en plus des exigences sur le type d’appareil ? Et c’est tout ? Sur l’âge des pilotes et le tour de poitrine des hôtesses, aussi ? Voilà un bon pollueur assumé, mais businessman, ou plutôt “THE BOSS”, s’il vous plait !
Flyer a commenté :
31 décembre 2020 - 18 h 44 min
Ne vous inquiétez pas, le tourisme et le secteur aérien reprendront de plus belle (heureusement).
Quant au slogan “Tourists go home” il est exactement le reflet d’une génération gâtée qui rêve de décroissance et qui pense que tout tombe du ciel.
Heureusement ce phénomène est limité à quelques pays et quelques classes sociales et sera insignifiant sur la croissance et la consommation mondiale.