Treize ans après l’arrêt des opérations d’Air Burundi, le gouvernement a dévoilé ses projets pour la création d’une nouvelle compagnie aérienne nationale, Burundi Airlines, dont les premiers vols sont espérés dès l’année prochaine
Selon un communiqué du 24 décembre 2020, la nouvelle compagnie aérienne serait basée sur une fusion entre le prédécesseur quasi-disparu Air Burundi et la société de gestion en escale publique (Société Burundaise de Gestion des Entrepôts et d’Assistance des Avions en Escale – SOBUGEA). L’Etat contrôlera 92% de la nouvelle compagnie national, basée à l’aéroport de Bujumbura-Melchior Ndadaye, tandis que la Société d’Assurances du Burundi (SOCABU) détiendra une participation de 4% ; la succession de l’ancien transporteur belge Sabena détiendra également une participation de 4%.
Selon les autorités burundaises, cette fusion permettra de réaliser « des économies d’échelle, compte tenu des activités similaires ». Le cabinet a aussi recommandé, afin d’éviter un vide juridique, de « bien étudier les méthodes et procédures de dissolution » d’Air Burundi et de la SOBUGEA, y compris pour connaitre l’étendue de leur passif. En attendant un décollage espéré en 2021.
Lancée en juin 1975, Air Burundi avait opéré des vols vers l’Ouganda et le Rwanda, y compris à bord d’une Caravelle ; mais elle avait dû cesser ses opérations en septembre 2009, son unique avion (un Beechcraft 1900) ne pouvant passer les opérations de maintenance. Faute de cadre légal crédible, toutes les intentions de rachat (par le fonds de l’Aga Khan, le Celestair Group ou des investisseurs chinois) avaient échoué. La compagnie avait bien reçu un Xian MA-60 donné par la Chine en 2013, mais l’avion n’a jamais été certifié.
Mais quelle belle photo! a commenté :
29 décembre 2020 - 13 h 18 min
Mais quelle belle photo d’illustration!
C’est émouvant cette image du passé ressurgit à l’occasion d’un projet encore à venir…
Une Caravelle de Air Burundi et la queue d’un Vickers VC-10 de East African Airways….
Autre temps, autre époque..
Qui se souvient de East African Airways? Compagnie d’un temps jadis créée sur des parties de l’Empire, en 1946, regroupant en une entreprises conjointes la Tanzanie, l’Uganda et le Kenya….
Compagnie tri-nationale qui ne survivra pas justement, à l’accession à l’indépendance pleine et entière des trois nations constitutrices : quand ces 3 nations devinrent 3 pays, ils mettront à bas EAA….
Même histoire que dans une autre partie de l’Empire: MSA ( la Malaysia Singapore Airline), elle aussi compagnie unique , ne survivra pas non plus aux indépendances des deux nations ….
Sam a commenté :
29 décembre 2020 - 14 h 20 min
Sans oublier la défunte Air Afrique…. les compagnies publiques multinationales ont surtout servi à enrichir quelques personnes bien placées auprès des différents présidents des états concernés.
Dommage…
An-225 a commenté :
29 décembre 2020 - 14 h 45 min
Projet voué à l’échec… il faudrait qu’ils arrêtent les gouvernements africains et leur lubie de compagnie nationale dès lors qu’ils ne maîtrisent pas le domaine et qu’il y’a trop de corruption et placement d’amis dans ce business.
Tupolev a commenté :
29 décembre 2020 - 15 h 55 min
Pas comme en Italie, en Roumanie, en France….
An-225 a commenté :
30 décembre 2020 - 8 h 44 min
En France on a appris aux oiseaux à voler
comet4 a commenté :
29 décembre 2020 - 16 h 04 min
C’est vrai qu’elle est “chouette” cette photo de Caravelle , cela dit il y a plus de 30 ans qu’elle a été retirée de la flotte Air Burundi , la compagnie avait fini son exploitation avec un Beech 1900c et un Twin Otter.
ALExxx a commenté :
29 décembre 2020 - 19 h 06 min
Pendant un très court moment j’ai cru qu’on allait pouvoir faire un tour en Caravelle …^^
mengedegna a commenté :
29 décembre 2020 - 22 h 07 min
Cette Caravelle, que j’ai l’occasion d’emprunter à son époque, demeure toujours cloué sur le tarmac de l’aéroport de Bujumbura, sans doute l’une des dernières au monde encore visibles au public. Elle faisait partie d’une quantité des ces magnifiques appareils que la France aurait cédée sans contrepartie un peu partout en Afrique lorsqu’elle s’était rendu compte de l’échec commercial du projet. Dieu seul sait quand elle a volé pour la dernière fois. Elle constitue un monument tangible à l’inévitable échec des « compagnies nationales » créées et soutenues, avec l’appui enthousiaste des constructeurs, par des états qui ont mieux à faire de leurs maigres ressources.
L’Afrique de l’est est particulièrement sujette à cette dernière vague de foisonnement de petites compagnies sous-capitalisées et sans la moindre perspective de succès commercial. Rwandair se développe intelligemment, mais (pré-pandémie) avec une politique de bradage des prix qui menace sa rentabilité à terme. L’Ouganda vient d’acquérir deux A330, la Tanzanie des 787, etc. – qui, dans les circonstances qui seront vraisemblablement celles de 2021 va remplir ces appareils ? Chacun de ces pays a lancé et relancé des compagnies nationales qui ont fait naufrage commercial, faisant perdre des sommes fabuleuses à leurs états respectifs. Il y en a là-dedans qui y auront trouvé leur compte, mais, pour les imposables de ces pays, le battement de cœur devant le spectacle du lancement de « sa » compagnie nationale aura été de bien courte durée, alors que les passifs demeurent pour longtemps.
La réalité est que le marché africain ne pourra à terme soutenir qu’un petit nombre de compagnies qui, à l’instar d’Ethiopian, auront su développer une politique commerciale dépassant leurs propres marchés internes (dont aucun ne peut soutenir une compagnie sérieuse et rentable) et proposer un réseau de connexions reliant le continent à l’interne et avec le reste du monde. Pouvoir vendre des sièges sur Londres ou Francfort aux dépens de compagnies comme ET, KQ, Turkish, Emirates, AF, KLM, BA etc. — et surtout de les vendre presque uniquement en monnaie locale, alors que les traites, le carburant, les droits d’atterrissage, les pièces de rechange et tout le reste se paient en devises — peut flatter un certain orgueil mais draine les deniers des états sans la moindre perspective de bénéfices, ce qui voue ces compagnies à revivre le cercle infernal des faillites sans en quoi que ce soit aider au développement d’une patrie que ne leur sera à la longue guère reconnaissante.
Anna Stazzi a commenté :
30 décembre 2020 - 13 h 29 min
+ 1
Vous avez tellement raison, mais votre argument est politiquement « border line »
L’orgueil et le prétendu « prestige » espéré attirent banquiers et copains.
À table donc pour un nouveau festin..
Pourquoi se gêner ?
Le développement pourtant urgent de la plupart de ces pays attendra bien encore un peu.
Après tout, quelques années de plus ou de moins, quelle différence?
Grinch' a commenté :
30 décembre 2020 - 14 h 11 min
@ Mengedegna
Difficile de trouver des infos sur cette Caravelle, ex-F-BJTM d’Air France, revendue à Air Burundi en mai 1975 et officiellement retirée du service en avril 1995 (source : webeugene.org). Mais de quand date son dernier vol ???