Deux faits divers ont marqué cette semaine les aéroports parisiens : un passager, arrêté avec 4 kg de cocaïne à Orly, s’est suicidé en garde à vue, et un vaste réseau de fraude impliquant des VTC clandestins à Roissy-Charles-de-Gaulle a été démantelé.

Mercredi, un militaire de 33 ans, placé en garde à vue après avoir été interpellé en possession de 4 kg de cocaïne à l’aéroport Paris-Orly en provenance de Guyane, s’est suicidé avec l’arme de service d’une policière, a indiqué le parquet de Créteil. Le militaire, qui appartient au 9e régiment d’infanterie de marine de Guyane, a profité qu’une policière lui apporte son repas en cellule pour lui dérober son arme.

La liaison Cayenne-Orly est aujourd’hui le point de passage aérien le plus utilisé pour l’importation de la cocaïne sud-américaine en France. Le trafic entre la Guyane et Paris représente entre 15 et 20% des entrées de cocaïne sur le territoire hexagonal, selon un rapport du Sénat publié en septembre. Selon ce rapport, entre 20 et 30 «mules», qui s’introduisent la drogue sous forme d’ovules dans leur corps ou la dissimulent dans leurs vêtements ou bagages, tentent de prendre chaque vol au départ de Cayenne et à destination d’Orly, et 8 à 10 y parviennent, .

En 2018, 1349 passeurs ont été interpellés en Guyane ou en provenance de Guyane, soit plus du double qu’en 2017. En août dernier, le maire de la commune guyanaise d’Apatou, Paul Dolianki, avait été interpellé à sa descente à Paris-Orly en possession de 2,5 kilos de drogue.

Lundi, la police a annoncé lundi le démantèlement d’un important réseau de fraude aux VTC, organisé autour du très juteux marché des courses en direction ou au retour de l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle. Plusieurs entreprises sont accusés d’avoir détourné l’argent de ces courses, en plus d’avoir illégalement employé une centaine de chauffeurs.

Quatre individus, dont un ancien banquier d’affaire, ont été arrêtés en Seine-Saint-Denis. Ils sont accusés d’avoir mis en place ce réseau de VTC clandestins, dont les chauffeurs n’étaient pas déclarés et les sommes récoltées blanchies. Trois millions d’euros auraient ainsi échappé au fisc et à l’URSSAF.

L’enquête, partie il y a 11 mois d’un contrôle de routine au cours duquel des policiers spécialisés opérant sur l’aéroport avaient repéré une fausse carte VTC, a permis de mettre au jour un système bien rôdé : les chauffeurs clandestins étaient recrutés par petites annonces sur des sites spécialisés et employés sans être déclarés à l’URSSAF par des sociétés dirigées par des gérants de paille. Ces structures ont encaissé sans rien déclarer au fisc les bénéfices de leurs courses, soit un pactole de 5 millions d’euros sur un an, avant de blanchir l’argent selon différents modes opératoires.

Fait divers : suicide d'une "mule" à Orly, réseau VTC clandestin démantelé à CDG 1 Air Journal

@AJ