L’EASA a publié ses recommandations aux compagnies aériennes sur l’utilisation de la glace sèche, indispensable pour le transport à travers l’Europe du premier vaccin contre la pandémie de Covid-19. En Suisse, Swiss WorldCargo se dit fin prête après plusieurs transports réussis.
L’Agence européenne pour la sécurité aérienne (EASA) a publié jeudi des « lignes directrices » pour le transport en toute sécurité des vaccins refroidis par de la glace sèche, aidant les compagnies aériennes « dans la tâche gigantesque de distribution rapide, efficace et sûre » des vaccins contre le nouveau coronavirus. La glace sèche (forme congelée de dioxyde de carbone) peut selon son communiqué assurer de manière fiable le refroidissement du vaccin à des températures inférieures à -70° C, « ce qui est nécessaire pour certains des vaccins en cours de développement » et en particulier celui de Pfizer-BioNTech, avec lequel doit débuter le 27 décembre 2020 la campagne de vaccination sur le Vieux continent.
Mais la glace sèche est également considérée comme une marchandise dangereuse pour le transport aérien, « car des concentrations d’environ 5% de CO2 gazeux dans l’air respirable peuvent conduire à une concentration excessive de CO2 dans le sang, tandis que des concentrations supérieures à 10% peuvent provoquer des convulsions, le coma et la mort », souligne le régulateur européen. Avant de rappeler que de faibles concentrations « n’ont aucun effet négatif perceptible », et que la limite supérieure « normale dans une cabine passagers est <0,5% ».
Le guide décrit les aspects que les opérateurs qui souhaitent transporter des vaccins « devraient prendre en compte dans leur évaluation des risques du transport proposé ». « Idéalement », les vaccins refroidis par de la neige carbonique devraient être transportés dans les compartiments de chargement en soute, mais ils pourraient également être transportés dans les cabines des passagers, « à condition que les risques associés soient atténués » : aucun passager ne serait admis à bord dans de tels cas. Les mesures à prendre selon l’EASA comprennent le bon fonctionnement des systèmes de ventilation, les considérations relatives au chargement des aéronefs, la planification d’itinéraire et les scénarios de déroutement, la disponibilité de suffisamment d’oxygène à bord, et la disponibilité de détecteurs pour surveiller le niveau de CO2.
« Ces orientations apportent une contribution importante à l’effort mondial de vaccination en définissant les conditions qui doivent être remplies au niveau des précautions à prendre lors du transport de plus grandes quantités de neige carbonique à bord d’un avion, que ce soit dans la soute ou potentiellement aussi dans les cabines des passagers », a déclaré Patrick Ky, directeur exécutif de l’EASA dans un communiqué. « En raison de sa rapidité et de sa capacité à atteindre des zones géographiques relativement éloignées, le transport aérien est un élément essentiel du déploiement des vaccins Covid-19. Notre objectif est d’assurer la sécurité de toutes les personnes impliquées dans le processus de transport ».
Bien que les compagnies aériennes puissent généralement transporter jusqu’à 1500 kilos de glace sèche par vol, la FAA a déjà permis aux Etats-Unis d’en emporter dix fois plus, dans des containers créés par Pfizer pour l’occasion.
Air transport allows rapid distribution of #COVID19 vaccine, including reaching difficult and remote locations. Today #EASA issues guidance on use of dry ice in COVID-19 vaccine transportation, to ensure safety of all involved in this important mission.https://t.co/FmzZARk4W6 pic.twitter.com/z95nmJQTih
— EASA (@EASA) December 17, 2020
A l’aéroport de Zurich, la filiale fret de Swiss International Air Lines s’est préparée au cours de six derniers mois à la distribution des vaccins. Depuis l’été, la société a mis en place un groupe de travail interne pour analyser le potentiel d’expédition ; composé de membres d’équipes de différentes divisions, il a analysé de près comment les avions, le réseau et la capacité de Swiss WorldCargo « à destination et en provenance de la Suisse peuvent mieux soutenir ces expéditions mondiales ». Récemment, l’entreprise a « réalisé avec succès les premières expéditions », qui ont prouvé qu’elle pouvait gérer « les besoins des clients et les réglementations complexes », notamment les exigences en matière de température, de chaîne du froid et de calendrier.
En tant que principal transporteur de produits pharmaceutiques et à forte intensité de soins, Swiss WorldCargo « a une riche histoire de livraison réussie et rapide de produits pharmaceutiques, y compris de vaccins. Cette expertise de longue date s’appuie sur son personnel bien formé, ainsi que sur les atouts de ses partenaires de hub et d’assistance en escale », rappelle son communiqué. Swiss WorldCargo est certifiée CEIV Pharma tout comme son hub de Zurich exploité par Cargologic, en outre conforme Swissmedic-GDP.
« Les prochains mois représentent un défi de taille pour l’ensemble de l’industrie du fret aérien et de la logistique », a déclaré Christian Wyss, responsable de la qualité et des services chez Swiss WorldCargo et chef de la task force Swiss WorldCargo Vaccine Transport. « Cependant, sur la base de notre vaste expérience dans la réalisation d’expéditions pharmaceutiques complexes, Swiss WorldCargo est bien placé pour aider à expédier les vaccins COVID-19, vers, depuis et à travers la Suisse vers une variété de destinations mondiales ».
Swiss WorldCargo propose une gamme complète de solutions logistiques pour le transport d’envois de grande valeur et nécessitant beaucoup de soins vers quelque 130 destinations dans plus de 84 pays. Son vaste réseau de services de fret aérien est complété par des liaisons quotidiennes de camions entre les principaux centres d’affaires. En tant que prestataire de services fiable et innovant au sein du groupe Lufthansa, Swiss WorldCargo « s’est toujours engagé à fournir la qualité suisse à ses clients du fret aérien et contribue de manière substantielle à la rentabilité globale de SWISS ».
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