United Aircraft Corporation (UAC) a opéré mercredi le vol inaugural de son nouvel avion turbopropulsé Ilyushin IL-114-300, après avoir la veille fait décoller un MC-21 équipé pour la première fois des réacteurs russes PD-14.
Le 16 décembre 2020, le nouvel avion régional russe Il-114-300 a effectué son vol inaugural depuis l’aérodrome de Moscou-Zhukovski, avec trois personnes à bord selon le communiqué d’UAC : « le pilote en chef d’Iliyushin, pilote d’essai de 1ère classe et héros de Russie Nikolai Kuimov, le pilote d’essai de 1ère classe Dmitry Komarov, et l’ingénieur d’essais en vol de 1ère classe Oleg Gryazev ». Pendant ce vol, l’équipage a vérifié les modes de fonctionnement de la centrale électrique, la stabilité et la contrôlabilité de l’avion, ainsi que le fonctionnement de ses systèmes, précise l’avionneur.
Légèrement plus petit que l’IL-24 qui avait effectué son premier vol en 1990, l’avion présenté fin décembre dernier affiche une autre différence : il est équipé entièrement de pièces et composants fabriqués en Russie (dont les moteurs Klimov TV7-117SM). En aménagement standard, Il-114-300 pourra accueillir entre 52 et 68 passagers en 2+2, l’aménagement intérieur ayant été confié en 2018 à Rusaviainter. UAC vise avec ce turboprop, conçu pour les aéroports non pavés et dépourvus de services au sol (une échelle pour les passagers est intégrée dans le fuselage), le remplacement des Antonov An-24 en service un peu partout en Russie et dans les pays membres de la CEI. Le design prévoit de l’espace pour du fret, en particulier postal, afin de servir les régions les plus reculées.
« Le premier vol de l’IL-114-300 est le résultat de l’excellent travail de dizaines de milliers de personnes – chercheurs, ingénieurs, spécialistes – travaillant dans le bureau d’études et dans les usines de United Aircraft Corporation, et dans les installations de nos sous-traitants et partenaires. Le développement du nouvel avion à turbopropulseur régional ouvre de nouvelles perspectives pour l’industrie aéronautique civile russe », a déclaré Yury Slyusar, directeur général de United Aircraft Corporation. UAC vise pour ce nouvel avion une entrée en service en 2023.
Cette recherche d’un avion « 100% made in Russia » était déjà visible la veille sur un autre nouvel appareil d’UAC : l’Irkut MС-21-310 (qui avait décollé pour la première fois en 2017 en version 21-300 avec des moteurs Pratt & Whitney PW1400G) a effectué mardi à Irkoutsk son premier vol avec les nouveaux réacteurs russes Aviadvigatel PD-14. Avec à son bord les pilotes d’essai Vasily Sevastyanov et Andrey Voropaev et l’ingénieur d’essai Alexander Solovyev, la mission était de « vérifier les modes de fonctionnement de la centrale, de la stabilité et de la contrôlabilité de l’aéronef, ainsi que le fonctionnement des systèmes ». Ce premier vol du PD-14 a duré 1 heure et 25 minutes, à une altitude maximale de 3500 m et une vitesse atteignant 450 km/heure. Vasily Sevastyanov a déclaré après l’atterrissage : « les nouveaux moteurs ont fonctionné régulièrement dans tous les modes ».
Le moteur PD-14 a été créé « grâce à une large coopération des entreprises UAC et de l’industrie en utilisant les technologies et les matériaux de pointe. Il s’agit du premier turboréacteur entièrement russe pour l’aviation civile depuis le début des années 1990. En 2018, Rosaviation a émis un certificat de type pour le moteur PD-14 ; il répond aux exigences de certification modernes pour AP-33, FAR-33, CS-E et ETOPS », précise le communiqué d’UAC. « La poussée du moteur en mode décollage est de 14 t, la masse sèche est de 2870 kg, le diamètre de la soufflante de 1,9 mètre. En raison de technologies et de matériaux innovants, la consommation de carburant spécifique est de 10 à 15% inférieure à celle des moteurs de la génération précédente »
Selon le CEO Yury Slyusar, le MC-21-310 « se dirige vers les tests de développement et rejoint le programme de certification. La possibilité pour les clients de choisir le type de moteur d’avion élargit le potentiel de marché de l’avion et réduit les risques de le programme ». Le programme MC-21-300 en est au stade des essais de certification et du lancement de la production commerciale. Les MC-21-300/310 pourront emporter de 163 à 211 passagers, avec un rayon d’action de 6000 km.
Le ministre russe de l’Industrie Denis Manturov estime que la moitié des 630 premiers MC-21 de série seront équipés de PD-14, le reste étant motorisé par des PW1000G.
https://www.youtube.com/watch?v=bvN05TYQdwc&feature=emb_logo
czl a commenté :
17 décembre 2020 - 9 h 04 min
On ne peut que leur souhaiter une bonne carrière commerciale
ALExxx a commenté :
17 décembre 2020 - 10 h 05 min
Très belle vidéo,
Je regrette que tous ces avions se ressemblent , celui ci on dirait un A320 et aura t-il autant de “succès” que le dernier Sukhoi?
Bencello a commenté :
17 décembre 2020 - 10 h 47 min
Les USA ont mis tellement de restrictions à la fourniture de matériaux, de pièces, et de moteurs, que les Russes, déjà bien expérimentés, n’ont d’autres choix que de développer et améliorer leurs propres motorisations, afin d’éviter tout refus de fourniture ultérieur.
Les difficultés rencontrés par les 4 grands motoristes occidentaux ces dernières années, chacun à leur échelles, promettent aux motoristes russes des développements longs et très progressifs.
test a commenté :
19 avril 2021 - 9 h 30 min
industrie aeronautique russe a une longue histoire meme avant l’ere communiste
poseidon a commenté :
17 décembre 2020 - 11 h 25 min
les russes ont raison de pas etre dépendant des us…
airbus ferait bien de dévellopper ses moteurs…
et surtout pas aider les chinois..
bientot la copie 320.. chinoise 2 fois moins chere sur le marché..
hé oui fallait pas y a 10 ans assembler des 320 en chine…
sinon vous inquietez pas les russes sauront faire….
ils ont une industrie aéronautique depuis des dizaines d’années…
Si typiquement russe! a commenté :
17 décembre 2020 - 11 h 43 min
La video nous permet de constater que les avions russes, même ceux de conception récente comme cet Ill 114 continuent de pratiquer la technique typiquement soviétique du décollage à plat, quasiment sans rotation…on voyait déjà cela il y a des décennies tant sur des avions à réaction que sur les turbo-propulsés antérieurs, et même sur de nombreux appareils a moteurs piston!
mouais a commenté :
17 décembre 2020 - 15 h 04 min
sauf qu’avec un avion vide, t’as pas besoin de tirer sur le manche comme un âne
C'est vrai mais... a commenté :
17 décembre 2020 - 17 h 23 min
ce que vous dites est vrai, sauf que vides ou pas vides, quasiment tous les avions de ligne de l’époque soviétique décollaient quasiment à plat, il suffit de voir les videos de ces appareils en exploitation commerciales ( donc à priori quand meme pas tous vides toujours…) pour s’en rendre compte…
Ce n’est qu’après avoir pris quelques mètres d’altitude après le décollage que l’on voit les avions pointer davantage leurs nez vers le ciel en une sorte d’arrondi et entamer une trajectoire ascendante dans l’axe de l’avion…
Je confirme! a commenté :
17 décembre 2020 - 22 h 17 min
Ancien contrôleur aérien sur axe-rodrome recevant les vola réguliers d’aeroflot à un e époque ou ceux ci étaient effectués sur des avions soviétiques type ILL62/TU154…. je confirme avoir souvent vu ces appareils décoller ” à plat” D’ailleurs les atterrissages ressemblaient aussi à des posters quasi à plat: les arrondis n’étaient que très très peu perceptibles visuellement depuis la tour…
D’ailleurs j’ai aussi le souvenir des IlLL-18 de TAROM ou Interflug ( Allemagne de l’Est)qui décollaient à plat..
Q
Je n’ai jamais su pour quelles raisons techniques seuls les appareils soviétiques faisaient ça.. Quelqu’un sait?
MC-21 a commenté :
18 décembre 2020 - 9 h 34 min
finalement voler sur MC-21 me branche plus que voler sur un truc bricolé et re-bricolé made in US
Anna Stazzi a commenté :
18 décembre 2020 - 20 h 31 min
Le décollage/l’atterrissage « à plat » est bien plus agréable pour le pax que la «rotation ».
Les rotations chez BA ou SA sont assez violentes et désagréables par ex.
Bon point pour les membres ex-Urss qui conservent pour certaines compagnies ces décollages plaisants et vraiment confortables.
Idem, la « descente » est souvent très douce.
J’ignore la raison de ces différences de pilotage. Tout éclaircissement sera le bienvenu.