Le Groupe ADP a annoncé la signature d’un accord de rupture conventionnelle collective à l’unanimité des organisations syndicales représentatives, fixant à 1150 le nombre maximum de départs volontaires dont 700 ne seront pas remplacés. La direction s’engage à ce qu’aucun départ contraint pour motif économique n’ait lieu jusqu’au 1er janvier 2022, mais dès le mois prochain des baisses de salaires seront présentées aux syndicats faute de signature sur l’accord de performance collective.
Rejetés le mois dernier par les syndicats, les « trois accords indissociables » – rupture conventionnelle collective (RCC), accord de performance collective et activité partielle de longue durée (APLD) – ont été retoqués par la direction du gestionnaire des aéroports de Paris-CDG ou Orly entre autres. ADP a annoncé le 9 décembre 2020 un nouvel accord de rupture conventionnelle, signé à l’unanimité par les syndicats après deux semaines de négociation. Le groupe souligne dans son communiqué que l’’accord, « qui doit désormais être validé par la Direccte », fixe à 1150 le nombre maximum de départs volontaires (sur les 6250 employés en France), dont 700 ne seront pas remplacés. « Dans ce cadre », la direction s’engage à ce qu’aucun départ contraint pour motif économique n’ait lieu jusqu’au 1er janvier 2022, alors qu’elle évoquait 2023 dans ses précédentes propositions. Et elle « salue la qualité du dialogue social et l’esprit collectif de responsabilité qui a permis de recueillir les signatures à l’unanimité des organisations syndicales représentatives ».
Seule l’UNSA avait signé l’ensemble des trois accords en novembre, la CFE-CGC et la CGT ayant refusé. Edward Arkwright, Directeur Général exécutif du Groupe ADP, estime dans La Tribune que « l’essentiel des départs devrait intervenir fin mars-début avril » ; un plan de recrutement sera présenté aux syndicats au début du deuxième semestre.
Cet accord s’inscrit dans l’objectif poursuivi dès le début des négociations sociales, rappelle ADP dans son communiqué : « sauvegarder durablement l’entreprise et préserver ses compétences tout en évitant des départs contraints ». A l’instar de toutes les entreprises du secteur aérien, le groupe est « frappé de plein fouet » par les conséquences de la pandémie de Covid-19 ; il « doit s’adapter pour passer d’un modèle d’accompagnement de la croissance à un modèle de gestion d’une situation dans laquelle les activités et les investissements seront réduits ».
Mais les économies annuelles de 100 millions d’euros visées par le premier texte seraient désormais réduites à 60 millions d’euros selon Les Echos, les négociations avec les syndicats devant se poursuivre l’année prochaine sur le futur régime APLD qui doit prendre le relais du dispositif actuel de chômage partiel. Quant à l’accord de performance collective, troisième des « accords indissociables » initialement proposés, il devrait être remplacé par des mesures unilatérales : Augustin de Romanet, PDG d’ADP, a prévenu dans une vidéo interne que faute d’accord des baisses de salaires seront annoncées le 7 janvier en CSE pour toutes les catégories de personnel, allant de 4% à 8%.
Rappelons que sur les dix premiers mois de l’année, le trafic de Paris Aéroport était en diminution de 67,3% avec un total de 30,092 millions de passagers, dont 20,489 millions à CDG (-68,3%) et 9,603 millions à Orly (-64,8%) ; le trafic du groupe dans son ensemble avait reculé de 61,3%. ADP expliquait le mois dernier qu’il travaillait sur une hypothèse de trafic pour l’année 2021 « dans une fourchette comprise entre 45% et 55% du trafic de 2019 », s’appuyant notamment sur « une reprise du trafic lente et progressive à partir d’avril 2021 et l’absence de nouvelles restrictions aux voyages à partir de l’été 2021 ».
Paris-#Orly poursuit sa transformation. Les travaux de la nvlle salle d'embrqmt Orly 4 sont terminés. Dès la reprise des vols, les passagers internx profiteront d'1 bâtiment moderne & responsable, alliant hospitalité & sécurité. Prochaine étape : arrivée de @Ligne14_RATP en 2024. pic.twitter.com/YcV4Xxi2JO
— Groupe ADP (@GroupeADP) December 9, 2020
À #ORLY 4, la refonte des circuits internationaux s'achève grâce à la mobilisation des équipes @GroupeADP & partenaires, et prépare l'aéroport à la reprise du trafic aérien:
— Edward Arkwright (@ArkwrightEdward) December 9, 2020
➡️27000m² sur 4 niv
➡️2500m² de surface vitrée
➡️4 postes ✈️
➡️1 nouveau tri-bagages, capacité 6000 bag/h pic.twitter.com/89G08A4c6E
ALExxx a commenté :
10 décembre 2020 - 9 h 22 min
ADP s’est fait un “pognon de dingue” sur le dos des compagnies, et passagers, des magasins etc …
La source s’est tarie et plus de revenus pour faire face aux dépenses somptuaires (pardon , les investissements!)
François Lestier a commenté :
10 décembre 2020 - 13 h 42 min
Si ADP n’avait pas cumulé les investissements hasardeux, il surmonterait mieux cette crise liée au covid. Ainsi de ses participations dans plusieurs dizaines d’aéroports dont beaucoup à l’avenir incertain comme Istanbul, New-Delhi et au Kazakhstan. Rappelons qu’il avait vendu sa très juteuse participation dans l’aéroport de Pékin pour acheter un aéroport à Istanbul sans savoir qu’il allait fermer ! Quant à la mauvaise qualité de ses terminaux (le terminal 1 à Roissy aurait du être rasé comme cela été discuté en interne !) elle lui vaut d’être au fin fond des classements ! Les dirigeants sont mégalomaniaques et l’encadrement médiocre. Ils ont privilégié le nombre de passagers à la qualité de la recette unitaire. Il y a 15 ans, leur obsession était d(atteindre 100 millions de passagers. Ils y sont arrivés et aujourd’hui l’entreprise va payer très cher cette erreur de stratégie !
bergeron a commenté :
10 décembre 2020 - 15 h 15 min
On se demande quand on voit les chiffres sur le trafic actuel et les projections de trafic, s’il ne faut pas fermer un des deux aéroports, par exemple Orly, le temps de la crise qui va durer et profiter des économies pour rebâtir une entreprise florissante privatisable et juteuse pour ses prochains actionnaires. La majorité des français qui soutenaient la privatisation d’ADP est toujours prête à mettre ses capitaux pour soutenir une entreprise en situation de monopole mais privée, donc rentable. À condition de l’adapter au marché.