Le groupe Aeroflot a beau voir son trafic en particulier domestique remonter en flèche au troisième trimestre par rapport au précédent, la pandémie de Covid-19 lui laisse une perte nette de 231 millions d’euros sur un revenu ayant baissé de 60,1% au T3.
Entre juillet et septembre 2020, la compagnie aérienne Aeroflot et ses filiales Rossiya, Aurora et low cost Pobeda ont accueilli 10,129 millions de passagers, dont 9,150 million sur le réseau intérieur (-7,3% par rapport à 2019). Ce trafic total reste inférieur de 45,3% au T3 2019, mais est en net progrès par rapport au trimestre précédent « au plus haut du confinement et des restrictions de voyage aérien », quand seulement 1,7 millions de clients avait été enregistrés, souligne le groupe dans un communiqué.
Grâce à cette reprise du trafic, le groupe a augmenté son chiffre d’affaires de 59,4 milliards de RUB à 84,9 milliards de RUB (938 millions d’euros) d’un trimestre sur l’autre ; mais il reste inférieur de 60,1% à celui de la même période l’année dernière. L’EBITDA est en baisse de 72,6%, mais s’est amélioré de 22,1 milliards de RUB par rapport au deuxième trimestre et s’est élevé à 222 millions d’euros. Le T3 d’Aeroflot s’est terminé avec une perte nette de 231 millions d’euros, alors qu’elle avait dégagé en 2019 un bénéfice net de 321 millions.
La croissance du chiffre d’affaires dépassant l’augmentation des coûts alors même que les volumes de vols se sont redressés « illustre notre approche équilibrée de restauration des capacités, dans la mesure où nous cherchions à trouver un équilibre entre le nombre de passagers et notre performance financière, ainsi que les résultats de nombreuses initiatives d’optimisation et un contrôle strict des coûts », a déclaré dans un communiqué l’adjoint au CEO chargé des finances Andrey Chikhanchin. Compte tenu des « nombreux défis opérationnels et économiques auxquels le secteur de l’aviation est actuellement confronté, notre restauration progressive du trafic de passagers, tirée principalement par le segment domestique, se fait de manière financièrement prudente », a-t-il ajouté.
Si tous les segments commerciaux clés ont affiché une performance améliorée au troisième trimestre, les résultats de la Pobeda méritent selon la compagnie de l’alliance SkyTeam « une attention particulière en tant que pratiquement la première compagnie aérienne et le seul grand transporteur au monde à augmenter le nombre de passagers au troisième trimestre 2020, avec un trafic en hausse de 12,0% d’une année sur l’autre » et un coefficient d’occupation à 95%. Fort de ces « solides résultats opérationnels », le segment low cost du groupe « a réalisé de solides performances financières, affichant un bénéfice net au troisième trimestre et aux neuf premiers mois de 2020, soulignant ainsi sa solidité et la résilience de son modèle économique ».
Rappelons que le groupe avait en juillet dernier placé Pobeda au centre de sa stratégie à l’horizon 2028, quand la low cost devrait accueillir entre 55 et 65 des 130 millions de passagers espérés. Aeroflot se concentrera de son côté sur le long-courrier avec pour objectif un classement « cinq étoiles » (Skytrax lui en attribue quatre).
La saison hivernale jusqu’à la fin premier trimestre 2021 « restera difficile pour toutes les compagnies aériennes, qui continuent d’opérer dans un environnement de restrictions en plus de la baisse saisonnière traditionnelle de la demande », a prévenu Andrey Chikhanchin. Le groupe continuera de poursuivre une approche prudente du déploiement de la capacité, ainsi que des ajustements saisonniers. « Nous avons pu renforcer nos liquidités grâce à notre appel public à l’épargne secondaire et à nos facilités de crédit garanties : cela donne à Aeroflot Group les ressources dont il a besoin pour remplir ses obligations financières envers ses partenaires, et restaurer les volumes opérationnels une fois que les marchés démarreront leur reprise ». Le groupe russe espère que cela se fera sentir « peut-être » à partir d’avril prochain.
©Pobeda
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