Les compagnies aériennes auront besoin de 70 à 80 milliards de dollars d’aides supplémentaires de la part des gouvernements pour survivre à la crise du Covid-19 qui épuise leurs trésoreries, a indiqué hier Alexandre de Juniac, directeur général de l’Association internationale du transport aérien (IATA), au Paris Air Forum organisé par le journal La Tribune.
Il a chiffré entre 70 milliards et 80 milliards de dollars (59 à 67,5 milliards d’euros) l’aide supplémentaire nécessaire à l’industrie aérienne, une enveloppe qui viendrait s’ajouter aux 160 milliards de dollars versés depuis le début de la crise sanitaire par les gouvernements.
“Nous leur sommes d’ailleurs extrêmement reconnaissants d’avoir injecté 160 milliards de dollars dans le secteur… Ce que nous leur disons pour passer cette période difficile, c’est que pour les prochains mois, les besoins de l’industrie devraient être évalués à 70 à 80 milliards de dollars d’aides supplémentaires. Sinon des compagnies ne survivront pas“, a déclaré Alexandre de Juniac. Et d’ajouter : “Plus la crise dure, plus les risques de faillites se précisent“. Selon lui, “près de 40” compagnies aériennes sont “en très grande difficulté ou en procédure de sauvegarde ou de faillite“.
Interrogé sur une consolidation du secteur, le patron de l’IATA constate qu’il faudrait pour cela “que les compagnies aient les moyens de se racheter les unes les autres” alors qu'”elles sont en mode survie“. À terme, il juge cependant “probable” qu’il y ait “moins d’acteurs, du fait des faillites, et que ces acteurs soient un peu plus petits, parce qu’ils auront été obligés de se délester d’une grande partie de leur flotte ou de fermer des routes, ou d’avoir des programmes de vols plus limités“.
Selon l’IATA, les pertes subies cette année par le transport aérien seront plus lourdes que l’estimation actuelle de 87 milliards de dollars pour s’approcher des 100 milliards de dollars en raison de la crise sanitaire qui perdure. L’association s’attend à une lente reprise de l’activité avec un retour du trafic à un niveau d’avant-crise seulement en 2024.
private equity a commenté :
21 novembre 2020 - 13 h 58 min
Alexandre de Juniac, ne devrait pas être si modeste vu que les Etats distribuent des milliards à gogo dans tous les secteurs pourquoi ne demander que 80 milliards?
Allez courage Alexandre, demande 1000 milliards, on sait jamais, ça peut fonctionner sur un malentendu 🙂
FL350 a commenté :
21 novembre 2020 - 16 h 19 min
Pour les économies, Alexandre Juniac (et non de Juniac, même si “ça fait mieux”, la noblesse d’empire n’a pas de particule) devrait d’abord commencer par son salaire, pour donner l’exemple : mais en bon énarque, il n’en sera évidemment rien.