L’aéroport de Londres-Heathrow a enregistré durant les neuf premiers mois de l’année une perte avant impôts de 1,517 milliard de livres sterling (1,67 milliards d’euros), en raison de la pandémie de Covid-19 et de sa gestion par les autorités. Et il est passé pour la première fois au troisième trimestre derrière le trafic passager de Paris-CDG, avec une chute de 68,9% du trafic depuis le début 2020. Toutes ses prévisions sont revues à la baisse.
Première plateforme européenne depuis des lustres, l’aéroport londonien ne peut que constater les dégâts de la crise sanitaire sur les résultats financiers des neuf premiers mois de 2020 : chiffre d’affaires en baisse de 58,7%, EBITDA ajusté (bénéfice avant impôts et taxes) à 259 millions de livres en recul de 82,2%, trésorerie générée par les opérations à -85,3% – mais aussi une dette en hausse de 5,4% à 13,08 milliards de livres. Au seul troisième trimestre, le chiffre d’affaires a chuté de 72% à 239 millions de livres, et l’EBITDA ajusté est tombé à 37 millions de livres.
Mais c’est la perte de numéro 1 en Europe qui retient l’attention : le Royaume-Uni « cède son avantage concurrentiel à ses rivaux européens », souligne le gestionnaire d’Heathrow dans son communiqué. Pour la première fois, Paris-Charles de Gaulle a dépassé la plateforme londonienne comme plus grand aéroport d’Europe, et derrière Amsterdam-Schiphol et Francfort ne sont pas loin après une chute de trafic de 84% au seul troisième trimestre. « Les trois rivaux continentaux ont mis en œuvre des régimes de tests sanitaires », rappelle Heathrow, le gouvernement britannique n’ayant fait « qu’annoncer son intention d’introduire des tests pour les passagers des pays à haut risque d’ici le 1er décembre » pour aider au redémarrage de l’économie britannique.
Les prévisions de trafic de l’aéroport sont également revues à la baisse : le nombre de passagers devrait désormais être de 22,6 millions en 2020 et de 37,1 millions en 2021, par rapport à celles de juin qui espéraient encore 29,2 millions cette année et 62,8 millions l’année prochaine (contre 81 millions en 2019). Une revue à la baisse causée par la deuxième vague du coronavirus « et la lenteur des progrès dans l’introduction de tests par le gouvernement britannique pour rouvrir les frontières avec les pays à haut risque ».
Le directeur général de Londres-Heathrow John Holland-Kaye a déclaré : « la Grande-Bretagne prend du retard parce que nous avons été trop lents pour adopter les tests des passagers. Les dirigeants européens ont agi plus rapidement et maintenant leurs économies en récoltent les bénéfices. Pour la première fois, Paris a dépassé Heathrow en tant que plus grand aéroport d’Europe, et Francfort et Amsterdam gagnent rapidement du terrain. Faisons à nouveau de la Grande-Bretagne un gagnant ».
Et d’espérer : « la mise en place de tests Covid avant le départ, et le partenariat avec nos alliés américains pour ouvrir un pont aérien pilote vers les USA, relanceront notre reprise économique et redonneront au Royaume-Uni une longueur d’avance sur nos rivaux européens ».
Bencello a commenté :
28 octobre 2020 - 18 h 09 min
Mince alors, il faut lire les rapports britanniques pour se rendre compte que par chez nous, nos dirigeants ont été comparativement moins mauvais…
C’est dire les “compétences” de Bojo et de toute sa clique.
Dire qu’on nous parlait de saturation il y a moins d’un an encore.
Qui aurait cru il y a quelques mois que CDG aurait dépassé Heathrow…
Wrangel a commenté :
29 octobre 2020 - 11 h 34 min
Bonjour
Attention au français : ” le trafic passagers de Paris CDG ” ne mérite-t-il pas un S ? Idem dans l’article ” Boeing 747 : musée pour British Airways, coincés pour Lufthansa ” où ” Son dernier vol passager avait relié Miami à l’aéroport de Londres-Heathrow le 6 avril dernier. ” s’est-il effectué avec un SEUL passager ?
Belle journée.