Quelque 200 suppressions de postes sont annoncés chez les PNC de la low cost Ryanair en Belgique, tandis que la compagnie aérienne Finnair en annonce 700 et Cathay Pacific 5900 – plus la disparition de la filiale régionale Cathay Dragon.

Les conséquences sur l’emploi de la pandémie de Covid-19 se poursuivent un peu partout dans le monde. En Belgique, d’après le syndicat CNE/ACV Pulse, Ryanair souhaitait supprimer 200 emplois d’hôtesses de l’air et stewards, alors qu’elle n’en prévoyait que 106 il y a un mois (plus 66 pilotes, un nombre inchangé) – soit au total plus de la moitié de ses navigants dans le pays, principalement dans la base à l’aéroport de Charleroi.

Une annonce qui intervient « en pleine première phase de la procédure Renault sur les licenciements collectifs » qui prévoit un protocole d’information aux syndicats, ont déclaré ses membres. Ryanair a selon eux « une fois de plus montré son mépris pour les réglementations belge et européenne en matière de restructuration ». Le syndicat demande donc au gouvernement de « prendre ses responsabilités » afin que Ryanair respecte la loi « comme le font, plus ou moins, toutes les entreprises opérant en Belgique ». La low cost n’a pas réagi à cette annonce.

Chômage en vue chez Ryanair Belgique, Finnair et surtout Cathay Pacific 1 Air Journal

©Finnair

La situation est encore moins bonne en Finlande, où la compagnie nationale Finnair a officialisé environ 700 licenciements dans le cadre de la restructuration annoncée il y a une semaine. Ayant achevé son « processus de coopération » entamé en septembre et qui visait à supprimer jusqu’à 1000 emplois, « à apporter d’autres changements structurels et à mettre en œuvre des licenciements temporaires supplémentaires en raison des impacts de la pandémie », Finnair justifie par les « changements dramatiques » dans la crise sanitaire sa décision de licencier environ 600 employés dans le pays, et 100 autres « à l’étranger ». Les licenciements seront mis en œuvre d’ici la fin du mois de mars 2021.

Toutes les catégories hors pilotes et PNC étaient concernés en Finlande par le processus de coopération, soit 2800 employés environ (sur un effectif total de 6500 personnes). Finnair poursuit en outre les suppressions temporaires de poste affectant « la plupart de ses employés en Finlande. Pour beaucoup, ces licenciements temporaires peuvent durer longtemps car la reprise de l’aviation prendra plusieurs années selon les estimations de l’industrie ».

Chômage en vue chez Ryanair Belgique, Finnair et surtout Cathay Pacific 2 Air Journal

©Cathay Dragon

Mais l’impact de la pandémie est nettement pire à Hong Kong chez le groupe Cathay Pacific : après avoir dévoilé une chute de 98% de son trafic en septembre et des perspectives bien sombres, la compagnie chinoise a officialisé ce mercredi une restructuration qui entrainera la cessation des activités de sa filiale régionale Cathay Dragon, et une réduction des effectifs comme des capacités. Cathay Dragon, filiale régionale à 100% du groupe, « cessera ses activités avec effet immédiat ». L’approbation réglementaire va être demandée pour que ses routes au départ de l’aéroport Chek Lap Kok soient récupérées par Cathay Pacific et la low cost HK Express.

Côté emploi, 5900 postes seront supprimés à travers le groupe (soit 17% des effectifs), dont environ 5300 à Hong Kong même ; le gel des recrutements et « l’attrition naturelle » ont permis de réduire le chiffre de 8500 licenciements initialement envisagé. Les navigants de la compagnie de l’alliance Oneworld basés à Hong Kong seront « invités à accepter des changements dans leurs conditions de service, qui visent à mieux faire correspondre la rémunération à la productivité et à améliorer la compétitivité du marché ». Les réductions de salaire des cadres se poursuivront tout au long de 2021 et un troisième régime de congé spécial volontaire pour les employés au sol sera introduit au premier semestre 2021. Il n’y aura pas d’augmentation de salaire pour 2021 ni de paiement de la prime discrétionnaire annuelle pour 2020 « à tous les niveaux pour tous les employés ». Cathay Pacific offrira des indemnités de départ « qui vont bien au-delà des exigences légales. Elle étendra également les prestations médicales et les droits de déplacement du personnel, ainsi que des services de conseil et de soutien à la transition professionnelle. Il n’y aura aucune compensation avec les cotisations de retraite ».

Cette restructuration « permettra à la société d’assurer son avenir, afin qu’elle puisse protéger autant d’emplois que possible, tout en assumant ses responsabilités envers le hub aéronautique de Hong Kong et ses clients ». Une « nouvelle entreprise plus ciblée, plus efficace et plus compétitive » sera créée, exploitant « les atouts de Cathay Pacific et son expérience client inégalée, tout en tirant parti du potentiel de son transporteur à bas prix HK Express ».

Selon le PDG de Cathay Pacific Augustus Tang, la pandémie mondiale « continue d’avoir un impact dévastateur sur l’aviation et la dure vérité est que nous devons restructurer fondamentalement le Groupe pour survivre. Nous devons le faire pour protéger autant d’emplois que possible et assumer nos responsabilités envers la plaque tournante de l’aviation de Hong Kong et nos clients. Notre priorité immédiate est de soutenir les personnes touchées par l’annonce d’aujourd’hui. Nous sommes profondément attristés de nous séparer de nos collègues talentueux et respectés, et je tiens à les remercier pour leur travail acharné, leurs réalisations et leur dévouement ». Mais malgré tous les efforts, « nous continuons à brûler entre 1,5 et 2 milliards de dollars de Hong Kong (entre 163 et 217 millions d’euros) par mois. C’est tout simplement insoutenable. Les changements annoncés aujourd’hui réduiront notre consommation de trésorerie d’environ 500 millions de dollars de Hong Kong par mois », a précisé le dirigeant.

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©Cathay Pacific