La pandémie de Covid-19 continue d’avoir un effet dévastateur sur les finances des compagnies aériennes américaines : Delta Air Lines affiche une perte avant impôt de 6,9 milliards de dollars au troisième trimestre, tandis que United Airlines a vu ses revenus reculer de 78%.
Basée à l’aéroport d’Atlanta, Delta Air Lines a vu ses revenus d’exploitation ajustés diminuer de 79% par rapport au même trimestre l’année dernière à 2,6 milliards de dollars, la demande de voyages aériens « restant sous une pression importante » selon son communiqué. Les revenus des passagers ont baissé de 83% sur une capacité inférieure de 63%. Les flux de revenus autres que les billets se sont « relativement mieux comportés » que les revenus des passagers, le chiffre d’affaires de fidélisation ayant diminué de 60% et ceux du fret de 25%. La perte avant impôts ajustée de 2,6 milliards de dollars exclut 4,0 milliards de dollars d’éléments « directement liés à l’impact de COVID-19 et aux mesures mises en place par la compagnie, y compris les charges de restructuration liées à la flotte, les réductions de valeur liées à certaines participations de Delta et le bénéfice de la subvention de la loi CARES reconnu au cours du trimestre ».
Le total des dépenses d’exploitation, incluant les 4 milliards de dollars d’éléments liés à la crise sanitaire, a diminué de 1,0 milliard de dollars par rapport à l’année précédente. Le total des dépenses d’exploitation ajustées a diminué de 5,5 milliards de dollars, soit 52%, au cours du trimestre de septembre par rapport à l’année précédente, « grâce à la baisse des dépenses liées aux capacités et aux revenus et à une gestion rigoureuse des coûts dans l’ensemble de l’entreprise ». À la fin du trimestre de septembre, Delta disposait de 21,6 milliards de dollars de liquidités
« Bien que nos résultats du trimestre de septembre démontrent l’ampleur de la pandémie sur notre entreprise, nous avons été encouragés par le fait que plus en plus de clients voyagent et nous voyons une voie d’amélioration progressive de nos revenus, de nos résultats financiers et de notre consommation quotidienne de liquidités », a déclaré dans un communiqué Ed Bastian, CEO de la compagnie de l’alliance SkyTeam. « Les mesures que nous prenons maintenant pour prendre soin de nos employés, simplifier notre flotte, améliorer l’expérience client et renforcer notre marque permettront à Delta d’accélérer la reprise post-Covid », a-t-il ajouté.
Même son de cloche chez la rivale United Airlines, basée à Chicago : les revenus globaux ont chuté au T3 de 78% à 2,49 milliards de dollars (-87% au trimestre précédent), aidés par une augmentation de 50% des revenus de son activité de fret. La compagnie affiche une perte de 1,8 milliard de dollars au troisième trimestre de l’année, « suite à une faible demande de vols pendant ce qui est normalement la saison la plus chargée de l’année ». C’était environ 200 millions de dollars de plus que ce qu’il a perdu au deuxième trimestre et au T3 2019 elle avait dégagé un bénéfice d’environ 1 milliard de dollars.
La suppression depuis la fin de l’année dernière de 22.000 postes (13.000 congés et 9000 départs volontaires) a permis à United Airlines de réduire ses dépenses de près de 765 millions de dollars ; les coûts d’exploitation ont reculé de 59% au troisième trimestre. Entre juillet et septembre, United Airlines a dépensé environ 25 millions de dollars par jour ; elle dispose toutefois d’une trésorerie d’une vingtaine de milliards de dollars.
« Nous sommes prêts à tourner la page de sept mois consacrés à développer et mettre en œuvre des mesures extraordinaires et souvent douloureuses, comme la mise en congé de 13.000 membres de l’équipe, pour survivre à la pire crise financière de l’histoire de l’aviation », a commenté dans un communiqué Scott Kirby, CEO de la compagnie de Star Alliance. « Même si l’impact négatif de la COVID-19 persistera à court terme, nous nous concentrons désormais sur le positionnement de la compagnie aérienne vers une forte reprise qui permettra à United de rappeler les employés congédiés et d’émerger comme le leader mondial de l’aviation », a-t-il ajouté.
Les deux autres « grandes » américaines, American Airlines et la low cost Southwest Airlines, dévoileront leurs résultats semestriels la semaine prochaine.
private equity a commenté :
16 octobre 2020 - 12 h 11 min
Donald va imprimer quelques milliards de plus pour rester “great again” et se placer en sauveur de l’industrie aéronautique..
PIONEER300 a commenté :
16 octobre 2020 - 17 h 46 min
Douloureux de mettre des milliers de personnes au chromage ,mais tellement satisfaisant de les rappeler éventuellement en ayant divisé leurs salaires par 2 ou 3 Voila l’opportunité qu ‘aura donné la crise aux compagnies aériennes et tout cela avec la bénédiction des gouvernants
Civid arme ultime pour casser les conditions de travail ..pas seulement aux USA
Nom a commenté :
17 octobre 2020 - 13 h 39 min
Satisfaisant pour qui….? Vous croyez que ça fait plaisir à la direction ou aux actionnaires cette situation? Vous pensez sincèrement qu’ils se disent “génial, ils vont bien en baver et on va réduire nos coûts!”….?
Cette conception systématiquement conflictuelle du rapport entreprise/salariés ne joue pas en notre faveur au final.
Le “modèle social français”, gage de stabilité, ne peut plus se financer tel quel. C’était bien lors des 30 glorieuses mais la conjoncture évolue. La société change très vite et la France ne pourra pas vivre constament dans une bulle, il va bien falloir payer la note.
Les conditions devront s’ajuster à la conjoncture, les dix dernières années étaient favorables, il y avait des jobs de pilote à 200 mille euros annuels de part le monde, les 3 prochaines années seront douloureuses, les compagnies vont mettre du temps à être rentables à nouveau. Les cycles dans l’aviation, ce n’est pas nouveau.
Sinon vous avez des idées constructives qui permettraient de passer la crise sans réduire les salaires?
Personne n’a envie de “casser les conditions de travail”, mais vous aurez sûrement remarqué que l’activité économique est au plus mal.
anna stazzi a commenté :
17 octobre 2020 - 16 h 14 min
Satisfaisant pour qui ?
Réduire les coûts dans une entreprise est sain: par la modernisation de l’outil (mais cela exige des investissements), ou bien réduisant les coûts, et le plus simple, c’est un bon coup de rabot aux salaires. Les péquenots gaspilleront moins. Tout le monde y gagnerait.
Amusant de lire que la seule solution qui s’offre à vos yeux est celle de la réduction des salaires. Vrai qu’un ex président avait décrété qu’à 3000 Euros/mois on était riche, et que les retraités étaient des nantis.
L’actuel a décrété qu’aider les pauvres ne les sortait pas de la misère. Donc à quoi bon ??
Pour ne plus payer la note, je suggère que vous abandonniez la Sécu et vos grasses mutuelles et retraites complémentaires, caisses de prévoyance etc.. Au moins vous donnerez un exemple aux péquenots, plutôt que de fanfaronner derrière votre écran, bien calé dans votre SamSufy.
Nom a commenté :
17 octobre 2020 - 17 h 16 min
Je ne sais pas ce qui vous fait croire que je suis bien calé dans un “samsufy”… vous avez l’air débordant d’imagination, c’est bien 🙂
Je ne dis pas que réduire les salaires est la seule solution, mais là pour le moment, il ne m’en vient pas d’autre à l’esprit, et vous, vous proposez des alternatives? (Pas le licenciement quand même?)
Je ne pense pas du tout qu’on est riche à 3000 euros par mois, ma philosophie, c’est d’aller chercher des contrats lucratifs là où ils sont quand la conjoncture est favorable pour bien vivre quand la conjoncture est ce qu’elle est aujourd’hui (aie, un opportuniste, ça ne va pas vous plaire ça…)
C’est vrai que vous, “vous avez des valeurs” comme vous dites, vous êtes intègre.
AIRADDICT a commenté :
18 octobre 2020 - 8 h 56 min
Riche avec 3000 euros par mois… C’est l’héritière de L’OREAL, la fille Bettancourt, qui aurait une crise de rire el lisant ces lignes…
Nom a commenté :
18 octobre 2020 - 13 h 08 min
Ce n’est pas nous qui le disons, mais Hollande qui avait dit ça en 2007 il me semble. Mais je crois que la somme qu’il évoquait était 4000€ net par personne.