La compagnie aérienne low cost easyJet s’attend en raison de la pandémie de Covid-19 à une perte annuelle avant impôts d’environ 900 millions d’euros, la première de son histoire. Elle va fermer deux bases en Italie, à Naples et Venise, et ne proposera cet hiver que 25% des vols initialement prévus.
Dans son communiqué du 8 octobre 2020, la spécialiste britannique du vol pas cher explique qu’elle prévoit de déclarer une perte globale de groupe avant impôts « comprise entre 895 et 930 millions d’euros » pour l’exercice 2019-2020 qui se termine 30 septembre. Une première historique, même si easyJet souligne que la perte du 4eme trimestre sera inférieure à celle enregistrée au 3eme. Des éléments hors titres d’environ 484 millions d’euros « devraient être comptabilisés au cours de l’exercice, en tenant compte de l’inefficacité de la couverture, du programme de restructuration d’easyJet, de la dépréciation des contrats de location à court terme et des gains provenant des transactions de cession-bail », précise la low cost. Les résultats complets de l’exercice seront publiés le 17 novembre, mais on sait déjà que le conseil d’administration « ne recommandera pas » le versement d’un dividende, compte-tenu de la perte attendue.
Même si easyJet « est entrée dans cette crise dans une position très forte grâce à son bilan solide et à sa rentabilité constante, cette année sera la première fois de son histoire qu’easyJet subira une perte annuelle », a déclaré hier le CEO Johan Lundgren. L’aviation « continue de faire face à la menace la plus grave de son histoire, et le gouvernement britannique doit d’urgence intensifier avec un ensemble de mesures sur mesure pour s’assurer que les compagnies aériennes sont en mesure de soutenir la reprise économique lorsqu’elle se présente ». Au début de l’année, « personne n’aurait pu imaginer l’impact de la pandémie sur l’industrie », a-t-il ajouté.
Mais le dirigeant explique aussi qu’easyJet « s’est adaptée et a relevé les défis » posés par la pandémie en prenant des « mesures décisives » pour minimiser les pertes, renforcer les liquidités et réduire la consommation de trésorerie tout en lancer un programme de restructuration majeur : « tout au long de cette période, nous avons adopté une approche très prudente et conservatrice de la capacité, et cette approche disciplinée nous a permis d’obtenir un meilleur résultat que prévu en termes de consommation de trésorerie au quatrième trimestre ». Johan Lundgren poursuit : cela « nous permettra de continuer à nous concentrer sur des vols rentables pendant la saison hivernale afin de minimiser les pertes et consommation de trésorerie au premier semestre 2021 ».
Après la réduction de voilure annoncée à Bâle-Mulhouse, c’est en Italie que deux bases sont menacées : celle à Venise-Marco Polo sera fermée jusqu’en mars prochain, celle de Naples ayant un peu plus de chance avec une réouverture temporaire pour les fêtes de fin d’année. EasyJet ne prévoit pas de suspension de ligne dans les deux aéroports selon Bloomberg, mais des réductions de fréquences sont attendues. EasyJet propose d’habitude 45 destinations à Venise (dont Paris, Lyon, Nice ou Bordeaux entre autres), et 36 à Naples – dont une reliant les deux villes entre elles.
Sur la base des restrictions de voyage actuelles, easyJet prévoit d’opérer environ 25% de la capacité prévue pour le premier trimestre 2021 qui vient de commencer. La majorité du réseau devrait être desservi avec des fréquences réduites, « en profitant de la dispense européenne » sur la règle de maintien des créneaux horaires pour « mieux faire correspondre notre capacité à la baisse de la demande qui existe actuellement ». La low cost restera concentrés sur les vols « générateurs de cash » pendant la saison d’hiver, afin de minimiser les pertes du semestre qui vient de débuter. « Mais nous conservons la flexibilité nécessaire pour augmenter rapidement la capacité lorsque nous constatons un retour de la demande et que les niveaux de réservation anticipée pour l’été 21 sont en ligne avec les années précédentes », souligne le CEO.
On retiendra enfin les statistiques de trafic annoncées par easyJet pour le dernier trimestre : en juillet, aout et septembre 2020, elle a accueilli au total 9,369 millions de passagers, avec un coefficient d’occupation moyen de 76,3% (en diminution constante sur les trois mois, à 83,9%, 76,1% et 71.6% respectivement). La capacité moyenne proposée était à 38% de ce qui était prévu.
July | August | Sept, | Q4 2020 | |
Number of flights | 13,992 | 30,849 | 21,692 | 66,533 |
Peak operating aircraft | 147 | 214 | 184 | 214 |
Passengers (millions) | 2,183 | 4,313 | 2,873 | 9,369 |
% of planned capacity flown | 24% | 52% | 39% | 38% |
Load factor | 83.9% | 76.1% | 71.6% | 76.3% |
alex a commenté :
9 octobre 2020 - 8 h 16 min
easyjet ne vole même pas a Florence…. ne serait-ce pas Naples?! :-O
daisy a commenté :
9 octobre 2020 - 9 h 37 min
je lis ça de la part de sir Hadjiioannou sur Newmoney est ce vrai?
“Airbus a été condamné par la Cour suprême du Royaume-Uni pour avoir corrompu des dirigeants de compagnies aériennes du monde entier ,dont Easyjet,qui ont été contraints d’acheter plus d’avions qu’ils ne le devraient – détruisant ainsi la valeur pour les actionnaires des compagnies aériennes.”
Verdi a commenté :
5 novembre 2020 - 6 h 58 min
Curieux je pensais que les low-cost étaient plus rentables , efficaces…que les Compagnies nationales (sans cesse critiquées)
Et bien non, mais même si je ne me réjouis pas de cette situation (encore heureux) cela prouve que le billet a 29 € est une ineptie