Renouvelant son appel aux gouvernements à aider le secteur du transport aérien, l’Association du transport aérien international (IATA) prévient que l’industrie va dépenser 77 milliards $ durant la seconde moitié de 2020 (près de 13 milliards $ par mois, ou 300.000 $ par minute), et ce en dépit des opérations de redémarrage. Et la lente reprise des voyages aériens fera en sorte que les compagnies aériennes continueront d’épuiser leurs réserves de trésorerie, au rythme de 5 à 6 milliards $ par mois en 2021.
L’IATA a de nouveau demandé le 6 octobre 2020 aux gouvernements de soutenir l’industrie durant la prochaine saison d’hiver par des mesures d’aide additionnelles, « y compris de l’aide financière qui n’ajoutera pas à la dette déjà lourde qui plombe le bilan de l’industrie ». À ce jour, les gouvernements dans le monde ont offert un soutien « de 160 milliards $, comprenant de l’aide directe, des subventions salariales, des allègements de l’impôt des sociétés et des assouplissements fiscaux particuliers à l’industrie, notamment les taxes sur le carburant », rappelle le représentant de quelque 290 compagnies aériennes assurant 82% du trafic aérien mondial.
L’IATA évalue que « malgré des réductions de dépenses légèrement supérieures à 50% au
deuxième trimestre », l’industrie a déjà consommé 51 milliards $ de liquidités, en raison de la chute des recettes de près de 80% par rapport à l’année précédente. Les sorties de fonds se sont poursuivies au cours des mois d’été, et les compagnies aériennes s’attendaient à dépenser 77 milliards $ durant la seconde partie de l’année, et encore 60 à 70 milliards $ en 2021. « On ne s’attend pas à ce que l’industrie retrouve un flux monétaire positif avant 2022 », rappelle l’association.
Looming cash crisis threatens #airlines – industry expected to burn through $77 bn in cash during the 2nd half of 2020.
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— IATA (@IATA) October 6, 2020
Les compagnies aériennes ont également entrepris de « s’aider elles-mêmes » en mettant en place des mesures très étendues de réduction des coûts. Cela comprend l’immobilisation de milliers d’aéronefs, l’élimination de routes et de dépenses non essentielles, et la mise en congé ou la mise à pied de centaines de milliers d’employés « dévoués et expérimentés ».
Se disant « reconnaissant » du soutien des gouvernements, « qui vise à garantir que l’industrie du transport aérien demeurera viable et prête à reconnecter les économies et soutenir des millions d’emplois dans les secteurs des voyages et du tourisme », le PDG de l’IATA Alexandre de Juniac rappelle dans un communiqué que la crise liée à la pandémie de Covid-19 « est plus profonde et plus durable que ce qu’on pouvait imaginer. Et les programmes initiaux de soutien s’épuisent. Aujourd’hui, nous devons de nouveau sonner l’alarme. Si ces programmes ne sont pas remplacés ou prolongés, les conséquences seront terribles pour une industrie déjà mise à mal », a-t-il déclaré.
« Historiquement, les fonds générés durant la haute saison d’été aidaient les compagnies
aériennes à traverser les mois d’hiver plus difficiles. Malheureusement, le printemps et l’été désastreux que nous avons connus cette année ne nous procurent aucun coussin financier. En fait, les compagnies aériennes ont consommé des liquidités tout au long de cette période. Et comme les gouvernements n’ont pas de calendrier de réouverture des frontières sans mesures de quarantaine qui anéantissent les voyages, nous ne pouvons pas compter sur la saison des fêtes de fin d’année pour obtenir de nouvelles liquidités qui nous permettraient de nous rendre au printemps », explique M. de Juniac.
« Il faut un soutien gouvernemental pour l’ensemble du secteur. La crise s’est répercutée dans toute la chaîne de valeur des voyages, incluant nos aéroports et nos partenaires des infrastructures de navigation qui dépendent des niveaux de trafic d’avant la crise pour maintenir leurs activités. Des hausses des tarifs imposés aux utilisateurs afin de combler les écarts constitueraient le départ d’un cycle vicieux et impitoyable de pression sur les coûts et de décroissance. Cela prolongerait la crise pour la portion de 10% de l’activité économique mondiale liée aux voyages et au tourisme », estime M. de Juniac.
Les consommateurs ne seront « guère intéressés à des augmentations de coûts » : dans un récent sondage de l’IATA, quelque deux tiers des voyageurs indiquaient qu’ils retarderaient leurs voyages jusqu’à ce que l’ensemble de l’économie ou leurs finances personnelles se stabilisent. « Augmenter le coût des voyages en cette période critique retarderait la reprise des voyages et compromettrait les emplois », conclut M. de Juniac.
Selon les plus récentes données du Groupe d’action sur les transports aériens, le grave
ralentissement de cette année, combiné à une faible reprise, menace 4,8 millions d’emplois dans l’ensemble de l’industrie aérienne. Et comme chaque emploi en aviation en soutient plusieurs autres dans le reste de l’économie, l’impact à l’échelle mondiale menace potentiellement 46 millions d’emplois et des activités économiques de 1800 milliards $, conclut l’IATA.
Leo a commenté :
7 octobre 2020 - 10 h 05 min
Non mais ils veulent des aides et encore des aides pour un secteur qui ne sera plus comme avant. Faut vous réveiller la…. Il faut urgemment tout redimensionner. La question étant on fait quoi de tous ces avions en trop 🙂
private equity a commenté :
7 octobre 2020 - 10 h 55 min
Les paris sont ouverts …
Je parie qu’après le covid19 tout reviendra comme avant a la vitesse grand V.
Rire a commenté :
7 octobre 2020 - 10 h 59 min
Il sera comme avant lorsque le Covid aura disparu. Vive la démocratisation du transport aérien. Vive le transport aérien.
N’en déplaise aux escrologistes ultra polluant qui préfère taper sur 2% de la pollution mondiale au lieu de regarder la mode, les centrales à charbon allemande ou internet
Nom a commenté :
7 octobre 2020 - 11 h 19 min
Eu égard aux situations dramatiques que vivent quantité de familles qui dépendent de l’aéronautique, le petit « 🙂 » est vraiment inadéquat. C’est soit juste très con, soit provocateur et très con aussi.
Et ne vous en déplaise, le transport aérien reprendra comme avant, ça prendra du temps mais il est très naïf de penser que « rien ne sera plus comme avant »….ou « qu’il y a un monde d’avant et un monde d’après ». C’est juste une réaction pas très réfléchie, sous le coup de l’émotion, quand on a pas beaucoup de vécu et qu’on ne sait pas se projeter.
On a tellement souvent entendu ce genre d’expression débile relayée par les médias pour choquer les foules (après le 11 septembre, Fukushima, Les attentats en France, le tsunami, les gilets jaunes, etc…). Et au final, le monde continue sur sa lancée.
Fred.F a commenté :
7 octobre 2020 - 15 h 51 min
je partage totalement cet avis et je déplore les réaction de satisfaction de ceux ou celles qui sourient et jubilent béatement de la situation dramatique que certaines familles traversent en ce moment à cause de cette crise. Car oui les amis, l’Aérien ce n’est pas “QUE” des avions qui volent et dérangent les oreilles ou le nez de certains…. L’aérien c’est toute une myriade d’industries rattachées qui nourrit peut-être même certains de nos amis… que chacun de nous saura évidemment aider sans réserve pour compenser leur manque à gagner !
Monde d’avant et monde d’après…. pfffff. On se croirait dans un prêche d’incantation. Le monde d’après où tout le monde partage, donne, vit sans polluer, sans voiture, sans avion, sans culture, sans pantalon lol… ben commençons alors par stopper de faire des enfants ce qui aura aussi le mérite de préserver un peu cette planète qui dans 50 ans devra gérer 10 milliards d’humains (et vos enfants d’aujourd’hui ne seront peut-être pas les humains les moins pollueurs de demain). Donc certains voient l’écologie en arrêtant les avions, d’autres sans bateaux, d’autres sans centrales, d’autres sans vaches qui dégazent trop de méthane…bref !
Rame a commenté :
7 octobre 2020 - 16 h 04 min
Vous affirmez que le “transport aérien reprendra comme avant”, bon déjà personne ne le sait. Ni vous, ni moi et dans n’importe quel sens. Ensuite vous citez un paquet de situation “après le 11 septembre, Fukushima, Les attentats en France, le tsunami, les gilets jaunes, etc…). ” pour dire que tout a repris comme avant. Vraiment ?
Vous trouvez que prendre l’avion avant le 11 septembre et après c’est la même chose ? Au niveau des contrôle de sécurité les exigences ont considérablement augmenté et d’ailleurs elles ne cessent d’augmenter. Cela ne nous empêche pas de prendre l’avion, mais ce n’est plus comme avante t de loin. Pour Fukushima c’est la même. Quoi qu’on en pense la frilosité sur le nucléaire est bien plus grande, et c’est après cet accident nucléaire particulièrement grave que l’Allemagne a décidé de sortir du nucléaire. Et on pourrait faire de même pour l’ensemble de vos exemples. Donc attention à ne pas être trop péremptoire “quand on a pas beaucoup de vécu et qu’on ne sait pas se projeter.” car pour ce qui va advenir par la suite, affirmé “tout va revenir comme avant” n’est pas plus réfléchi que dire “tout va changer de fond en comble.
Nom a commenté :
7 octobre 2020 - 19 h 50 min
Evidemment, le transport aérien reprendra comme avant car (arrêtez moi si je me trompe) mais les besoins en déplacement d’une population mondiale qui augmente sans cesse seront les mêmes que fin 2019, le cout du transport sera peu ou prou le même qu’en 2019 (sauf si soudainement, le prix du baril était multiplié par 5).
Sinon, qu’est ce qui peut faire que le transport ne reprenne pas comme avant? J’ai hâte de vous lire.
Ne voyage-t-on pas plus qu’en 2001?
Donc, au dela des procédures qui ont été mises en place post 11 septembre, je vous le confirme, c’est la même chose, les gens voyagent même encore plus.
Pour Fukushima, la production nucléaire a bien tendance à stagner mais cette orientation n’a pas attendu le drame japonais. Le cas de l’Allemagne (qui n’est pas pro nucléaire) n’a rien à voir avec Fukushima.
Quant aux attentats, aux gilets jaunes, je ne demande qu’à lire vos arguments mais je ne vois pas la différence entre “le monde d’avant” et “le monde d’après”
Je regrette d’être péremptoire, selon vous, mais si vous avez de solides arguments qui me démontre que je me trompe, je serai ravi de vous lire.
atplhkt a commenté :
7 octobre 2020 - 11 h 38 min
@ LEO
En mode YAKA et FOKON votre commentaire est un parfait exemple de méconnaissance du sujet et de démagogie puérile.
Ignorez-vous que “l’informatique” pollue plus que l’aéronautique (par exemple) :
https://www.atlantico.fr/pepite/3577151/l-ordinateur-pollue-plus-que-l-avion-
Pioneer300 a commenté :
17 octobre 2020 - 19 h 41 min
Pas grave si les trésoreries s épuisent puisque pour anticiper une éventuelle reprise ,une taxe supplémentaire est dans les tuyaux grâce à la forte pousse ecolo qui voit la du pain béni pour affaiblir un peu plus l aérien
Le jour où le chômage aura exploser a force de taxer c est vrai qu il ne nous rester a guère que quelques sous pour nous payer une bicyclette ,qu’elle belle perspective que celle de n avoir pour horizon que notre petit pré carré