Le PDG de la compagnie aérienne Air Tahiti Nui dénonce une distorsion de concurrence par rapport à Air France mais aussi French bee, qui ont accès au financement de l’indemnisation de l’activité partielle. Il demande au gouvernement français de rétablir des règles identiques pour tous les acteurs, y compris en Polynésie, et de participer à une augmentation de capital pour reconstituer les fonds propres de sa compagnie au moment de la reprise
Contrairement à ses deux concurrentes basée dans l’hexagone, la compagnie tahitienne basée à l’aéroport de Papeete-Faa’a n’a pas accès à la prise en charge par l’Etat français du chômage partiel. Son PDG Michel Monvoisin dénonce dans La Tribune ce qu’il considère comme une concurrence déloyale, l’ensemble du secteur aérien traversant la même crise liée à la pandémie de Covid-19 : le chômage partiel est indemnisé à 100% en métropole jusqu’à 4,5 fois le SMIC contre « 5% de sa masse salariale » via les aides locales pour Air Tahiti Nui – aides qui relèvent de la compétence du territoire.
« Quand le chômage partiel est pris en charge par l’Etat, c’est une subvention puisque cela permet d’alléger les charges des entreprises. L’Etat l’a fait pour les compagnies françaises qui ont leur siège en métropole mais pas pour les autres comme Air Tahiti Nui ou Aircalin » en Nouvelle Calédonie, assure le dirigeant. « Nous, nous avons payé nos salaires. Et quand Air France et French Bee nous concurrencent, ils le font en bénéficiant de subventions que nous n’avons pas. Il y a clairement une distorsion de concurrence », ajoute-t-il.
Pour le PDG d’Air Tahiti Nui, qui voudrait bien « se battre à armes égales », le prêt garanti par l’Etat (PGE) de 66 millions d’euros obtenu par la compagnie aérienne sert à financer les salaires et « les pertes futures », quand ceux accordés à Air France par exemple sont utilisés « pour la relance ». Il souligne toutefois que la trésorerie d’ATN est « bonne », « puisque nous pouvons tenir 24 mois », mais explique que le bilan « plombé » par l’endettement rendra plus compliquées les négociations avec les bailleurs de fonds ou les sociétés de leasing quand la reprise du transport aérien sera là.
Michel Monvoisin souhaite donc que l’Etat français mette en place « un mécanisme de subvention avec la prise en charge du chômage partiel », ou au moins étudie une augmentation de capital directe ou via des entités telles que la BPI (Banque publique d’investissement). Cette augmentation de capital est en effet impossible à Tahiti, où le gouvernement atteint déjà la limite légale de 85% du capital. Le dirigeant estime à entre 75 et 100 millions d’euros les besoins d’ATN pour « reconstituer nos fonds propres ».
D’autant que les pertes pour l’année 2020 devraient atteindre 80 millions d’euros, alors que la compagnie tahitienne avait dégagé l’année dernière un bénéfice de 1,5 millions d’euros, rappelle La Tribune : Air Tahiti Nui ne prévoit pas un retour à l’équilibre financier avant 2023, et prévoit un plan de départs volontaires portant sur 115 des 740 employés, qui fera baisser la masse salariale de 20 à 25% à partir de janvier 2021.
ALExxx a commenté :
6 octobre 2020 - 8 h 56 min
Tahiti est une Collectivité d’outre-mer, donc différent d’un département francais.
Quand on veut une certaine indépendance on assume …
Par ailleurs il y a eu un pret de l’Etat de 66 millions et “la trésorerie d’ATN est « bonne », « puisque nous pouvons tenir 24 mois »,”donc pas de quoi faire pleurer
FUIXXX a commenté :
6 octobre 2020 - 9 h 37 min
Tahiti est FRANÇAISE donc on assume…
Pourquoi deux poids deux mesures?
LIBERTÉ, ÉGALITÉ, FRATERNITÉ… ça aussi c’est Français… quand ça arrange…
Informez vous... a commenté :
6 octobre 2020 - 10 h 06 min
Tahiti est française, c’est vrai, et certains aspects relèvent de la souveraineté nationale ( défense, représentation internationale, principes juridiques de base…etc…)
Mais Tahiti ( la Polynésie Française dans son ensemble) est un ” Territoire d’Outre-Mer”, dit TOM, et par comparaison avec les Département d’OM jouit ( comme la Calédonie) de pouvoirs de décision autonome : une monnaie locale ( meme si liée en taux de change fixe à l’Euro), une autonomie décisionnelle en terme de finances ( y compris les rentrées fiscales donc les impôts des particuliers et des entreprises) et sociales ( les couvertures sociales -maladies, chômage…etc…-) , et les cotisations employés/employeurs qui vont avec, relèvent du droit local, et non pas de Paris..
Alors oui, Tahiti est Française, mais par beaucoup d’aspects, il n’y a pas EGALITE de traitements des particuliers et des entreprises entre ici et là-bas…Et vous savez pourquoi: pvrcequ’il y a là-bas LIBERTE de décider sur beaucoup d’aspects…
Et pourquoi la Métropole vit avec ça? Parce qu’il y à FRATERNITE de base entre Metro et la Polynésie ( comme le Calédonie, dont les résultats des deux derniers referendums sur l’indépendance le confirment)… Tout ça est très bien ” assumé”, et c’est au non de tout ça qu’il y a entre légalement la Metro et Tahiti ” deux poids deus mesures” comme vous dites… tout comme sur beaucoup de points, y compris la laïcité et la couverture sociale-maladie par exemple, , il y a aussi depuis 1919 “deux poids deux mesures” entre l’ Alasace+ le département de la Moselle ( immat:55) et “la France l’Intérieur” comme on dit chez nous… au cas où vous l’ignoriez…Et pourtant nous sommes Français aussi dans l’Est…
Nico a commenté :
6 octobre 2020 - 12 h 57 min
Bien répondu!
realVision a commenté :
6 octobre 2020 - 9 h 17 min
Il ne revient pas à l’État d’assumer le chômage partiel pour Air Tahiti Nui car cette compétence est exclusive au gouvernement polynésien. Si ce PDG n’est pas content, il devrait s’en prendre à son gouvernement local, et non à l’État qui n’a absolument rien à voir dans ce dossier.
De plus, on parle d’une compagnie qui a préféré acheter Boeing et a bénéficié de la défiscalisation exceptionnelle pour l’achat de ses avions. Elle a amplement bénéficié d’aides de l’État sans même acheter français.
Si elle veut les mêmes avantages que les compagnies situées dans un département pour lequel l’État exerce cette compétence, rien ne l’empêche d’y déménager son siège social et ses salariés.
RafaleM a commenté :
6 octobre 2020 - 9 h 23 min
C’est l’hôpital qui se fout de la charité, le gouvernement tahitien détient 85% d’ATN et ils viennent pleurer ?
Air France ne reçoit aucune subvention de la part du gouvernement tahitien, peut être qu’ils pourraient allé mendier de l’argent vers Tahiti, puisque ça ressemble à de la concurrence déloyale de la part d’ATN cette fois ci.
Bizarre...bizarre... a commenté :
6 octobre 2020 - 9 h 25 min
Le PDG de ATN, basée dans un TOM à la fiscalité autonome , veut ” se battre à armes égales” avec les compagnies concurrentes basées en Métropole: mais il ne trouve rien à redire quand “sa” compagnie relève des règles locales sur l’impôt sur les sociétés notoirement inférieur à celui payé par les compagnies basées en Metro…il ne trouve rien à redire non plus quand ” sa ” compagnie relève d’un système social local qui se traduit pour ATN par des cotisations employeurs très très inférieures à celles payées par la concurrence basée en Metro…:c’est ça pour lui ” se battre à armes égales”?
L’oeil droit de ce PDG ne regarde pas dans la même direction que son oeil gauche, dirait-on, et , conséquemment, il ne voit pas la même chose…
Concordance a commenté :
6 octobre 2020 - 10 h 13 min
Salut,
où et quand est prise la photo d’illustration de l’article? Quel est l’appareil à gauche qui semble décoller?
bencello a commenté :
6 octobre 2020 - 11 h 02 min
La photo est prise à CDG et c’est le concorde F-BVFF fixé là depuis 2005 en position de décollage mais qui ne bougera plus …
Concordance a commenté :
6 octobre 2020 - 11 h 19 min
Je me disais aussi 🙂
Merci!
Jean Fikkl a commenté :
6 octobre 2020 - 11 h 25 min
Bonjour,
C’est un Concorde exposé en statique depuis de nombreuses années (depuis 2005 il me semble) déjà à l’aéroport CDG. C’est le F-BVFF (vous pouvez taper ça sur Google) !
Oscar Temaru a commenté :
6 octobre 2020 - 12 h 50 min
Les jérémiades de Michel monvoisin sont lassantes. Il n’est toujours pas au courant que la Polynésie a son propre gouvernement ? Les mesures de métropole ne s’appliquent pas forcément aux TOM, n’en déplaise à ce cher monsieur.
Nico a commenté :
6 octobre 2020 - 12 h 55 min
La Polynésie a voulu être un territoire et non un département! Donc les lois ne sont pas les mêmes! Fallait réfléchir!
JEF85 a commenté :
6 octobre 2020 - 20 h 26 min
Et les abattements fiscaux dont TAN beneficie ,? Ok mêmes aides mais même régime fiscal pas sûr que TAN y gagne…..