La compagnie aérienne low cost AirAsia Japan a annoncé lundi l’arrêt de ses activités, faute de reprise du trafic en raison de la pandémie de Covid-19. Sa sœur en Inde pourrait être rachetée complètement par le groupe Tata Sons, déjà actionnaire de la plupart des transporteurs du pays.
Lancée en 2014 après un premier échec, la filiale japonaise du géant malaisien du vol pas cher AirAsia avait finalement décollé de l’aéroport de Nagoya-Chubu Centrair en octobre 2017. Mais avec une flotte limitée à trois Airbus A320 (un A320neo en commande), elle n’a jamais atteint la masse critique pour concurrencer les Jetstar Japan et autres Skymark. Le 5 octobre 2020, AirAsia Japan a donc mis fin à ses opérations sous code DJ, expliquant sa décision par la crise sanitaire qui a interrompu tous les vols internationaux et réduits ceux sur les lignes intérieures. Les passagers affectés seront contactés par courriel « dans les sept prochains jours ».
AirAsia Japan avait été contrainte de suspendre ses vols en avril en raison de la crise sanitaire. Elle avait relancé en aout des vols vers Sapporo, Fukuoka et Sendai, avant d’y mettre fin un mois plus tard faute de demande ; elle desservait également Taipei. « La pandémie de Covid-19 a laissé un impact économique négatif significatif et durable sur les entreprises et les économies du monde entier et la société n’a pas été épargnée », a déclaré la low cost. « Les restrictions de voyage et les incertitudes qu’elles ont créées ont considérablement réduit la demande de voyages d’affaires et d’agrément, ce qui a entraîné des réductions de vols, des annulations et des immobilisations d’aéronefs. Ces facteurs ont pesé lourdement sur la capacité de l’entreprise à poursuivre ses activités ».
Selon le COO d’AirAsia Japan Jun Aida, cette « douloureuse décision » de cesser les opérations n’a été prise « ni à la hâte ni à la légère », mais après avoir effectué un examen approfondi des activités. « Malgré nos efforts incessants pour soutenir les opérations grâce à des initiatives successives et de grande envergure de réduction des coûts, nous avons conclu que ce serait un exploit extrêmement difficile pour nous de continuer à opérer sans aucune visibilité et la certitude d’une voie de rétablissement post-pandémique ».
Cet arrêt des opérations de la low cost japonaise n’entraine aucun changement pour les autres compagnies du groupe AirAsia, qui reprendront leurs vols vers le pays depuis la Malaisie, la Thaïlande et les Philippines « après la levée des restrictions de voyage et la réouverture des frontières avec le Japon ».
En Inde, le groupe Tata Sons a annoncé hier avoir terminé son évaluation financière d’AirAsia India, coentreprise avec le groupe malaisien dont elle pourrait racheter les parts face à son refus de réinvestir dans la filiale lancée en 2014 à Bangalore. Une annonce qui semble contredire celle samedi du ministre de l’aviation civile Hardeep Singh Puri, selon qui la low cost va elle aussi suspendre ses opérations « car la société mère a des problèmes ». Quatrième compagnie du pays derrière IndiGo, SpiceJet et Air India, la low cost opère une flotte de 30 A320 (avec deux A320neo en commande) mais n’a jamais dégagé de bénéfice. Tata Sons, également impliqué dans Vistara aux côté de Singapore Airlines, évoque depuis l’été une prise de contrôle complète d’AirAsia India.
Aucun commentaire !