La compagnie aérienne SAS Scandinavian Airlines a enregistré au troisième trimestre une perte nette de 228 millions d’euros, la pandémie de Covid-19 et les restrictions de voyage ayant entrainé un effondrement de son trafic passager et de son chiffre d’affaires.
Dévoilés ce 25 aout 2020, les résultats financiers de la compagnie scandinave pour la période mai-juillet sont sans surprise : alors qu’elle avait dégagé l’année dernière un bénéfice net de 12 milliard de couronnes suédoises (SEK), elle affiche au T3 2020 une perte nette de 2,37 milliards SEK. Le nombre de passagers ayant voyagé avec SAS Scandinavian a chuté de 86%, et le chiffre d’affaires total de 81%. « Malgré nos mesures immédiates de réduction des coûts pour nous adapter à une nouvelle réalité, la réduction des coûts de 67% n’a pas compensé la forte baisse des revenus », a souligné dans un communiqué le PDG Rickard Gustafson. « Le résultat a été positivement impacté par 840 millions de SEK en raison du raffermissement de la couronne suédoise, principalement par rapport au dollar américain. Cependant, à l’instar d’autres compagnies aériennes, l’évolution négative des évaluations des avions a nécessité une dépréciation de 1040 millions de SEK sur certains actifs aéronautiques », a précisé le dirigeant.
La compagnie de Star Alliance affiche toutefois un optimisme prudent : la demande continue de « revenir lentement, conformément au plan de montée en puissance présenté au deuxième trimestre ». Au cours du T3, la demande s’est concentrée sur les voyages intérieurs et les destinations estivales européennes attrayantes. En juillet, SAS a effectué 8700 vols, soit environ 25% des capacités disponibles de l’année précédente. Au cours du quatrième trimestre, elle continuera « d’accélérer la production », et prévoit d’atteindre à la fin octobre « 30 à 40% » des capacités disponibles en 2019.
La demande future « reste incertaine et dépend fortement de l’assouplissement des restrictions de voyage ainsi que de la confiance et de la volonté des passagers de voyager », prévient toutefois SAS Scandinavian. Selon qui il est difficile de prédire comment la demande évoluera au cours de l’automne et de l’hiver à venir « en raison du changement de comportement des clients » qui réservent moins longtemps à l’avance. Le CEO prévoit actuellement que « la phase de montée en puissance de l’industrie du transport aérien pourrait durer jusqu’en 2022 » avant que la demande puisse atteindre des niveaux « plus normalisés », avec un retour aux niveaux d’avant la crise sanitaire « quelques années plus tard ».
En attendant, SAS Scandinavian a vu sa recapitalisation approuvée par le gendarme européen de la concurrence. Et elle continue de progresser avec son plan d’affaires révisé, qui repose sur quatre éléments de base: « être la compagnie aérienne préférée des voyageurs fréquents en Scandinavie ; passer à une flotte monotype hyper moderne ; établir un modèle opérationnel pleinement concurrentiel ; et atteindre le leadership mondial de l’aviation durable ». Près de 4000 licenciements (sur environ 5000 au total) ont maintenant été conclus, des accords de travail locaux étant en cours de renégociation. Un « dialogue constructif » avec Airbus a permis de différer la livraison de huit A320neo et deux A350-900, « alignant mieux les livraisons de nouveaux avions avec le retour attendu de la demande » (la flotte tout-Airbus devrait être une réalité en 2023).
Si des mesures commerciales ont été mises en place pour « garantir à nos clients l’expérience de voyage la plus sûre possible et continuer à proposer un programme attractif » aux voyageurs à destination, en provenance et à l’intérieur de la Scandinavie, SAS Scandinavian dit « regretter » que de nombreux clients attendent toujours le remboursement des vols annulés. « Je tiens à souligner que nos clients qui ont droit à des remboursements seront remboursés, et nous avons augmenté notre capacité à gérer le grand nombre d’annulations dans ces circonstances sans précédent », affirme le PDG.
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