La compagnie aérienne Virgin Atlantic Airways a déposé une demande de mise en faillite pour ses activités aux États-Unis, alors qu’elle tente toujours de mettre en place un plan de sauvetage de 1,2 milliard de livres annoncé le mois dernier.
Deuxième transporteur de Richard Branson à vaciller face à l’impact de la pandémie de Covid-19 après Virgin Australia, la compagnie britannique a déposé le 4 aout 2020 une demande de protection contre les faillites au titre du Chapter 15 devant un tribunal de New York. Différente du Chapter 11, cette procédure est un moyen pour les entreprises étrangères de laisser les tribunaux américains reconnaître les efforts de restructuration en cours à l’étranger. Virgin Atlantic, qui possède des équipes à New York et en Géorgie, n’est pas en voie de liquidation ou de faillite : la mesure ne concerne pas ses opérations en Grande Bretagne.
Ayant redécollé fin juillet depuis sa base à l’aéroport de Londres-Heathrow après trois mois clouée au sol, Virgin Atlantic se croyait sauvée après avoir trouvé un programme de refinancement, d’une valeur d’environ 1,2 milliard de livres sterling au cours des 18 prochains mois. Mais elle déclarait la semaine dernière à un tribunal londonien qu’elle se trouvera en manque de liquidité dès le mois de septembre, faute d’accord entre les parties prenantes (dont une « partie substantielle supporte le plan ») et les créanciers. Les négociations portent particulièrement sur les baux de location de ses avions et sur le remboursement des emprunts ; elles empêchent le versement en attente de 170 millions de livres, qui lui permettraient de passer la période.
Selon les avocats de Virgin Atlantic, la compagnie « a pris diverses mesures pour gérer sa liquidité à la lumière des conditions financières et opérationnelles sans précédent auxquelles elle est confrontée ». Ils estiment toutefois qu’une « recapitalisation plus complète est nécessaire pour assurer l’avenir de ses activités et s’assurer qu’elle est en mesure d’honorer ses engagements et besoins de financement au-delà de la mi-septembre 2020 ». Si le mois prochain ses liquidités tombent en dessous de 75 millions de livres, Virgin Atlantic serait forcée de vendre ses créneaux à Heathrow et de mettre fin à ses opérations.
Rappelons que le plan de sauvetage de la compagnie britannique provient uniquement de fonds privés, l’aide d’Etat lui ayant été refusée en raison de sa santé déjà fragile. Son actionnaire Delta Air Lines (49% du capital) a déjà indiqué qu’aucune aide financière n’était à attendre de sa part.
Peter a commenté :
5 août 2020 - 7 h 43 min
J’adore la réaction des états et surtout de Delta… 🙁
Johnny Walker a commenté :
5 août 2020 - 8 h 38 min
La réponse de Delta est moins surprenante car elle même en proie à des difficultés. Mais celle des États est des plus surprenantes
Anna stazzi a commenté :
5 août 2020 - 9 h 50 min
« Santé déjà fragile ».. quel euphémisme ! le buzz ne fait pas tout..
La boutique n’est et n’a jamais été vraiment rentable.
Si les états doivent aider les entreprises, pourquoi devraient-ils soutenir celles mal gérées, sévèrement vacillantes ou celles dont l’avenir prometteur se voit dans le rétro ?
C’est du bon sens que Virgin n’ait pas reçu de soutien de l’état. DL a confirmé la même position.
Nul n’ignore l’offre excédentaire qui prévalait ds l’aérien, la fin de la bulle signe la mise à l’écart des joueurs les plus faibles et en surnombre.
L’éclatement d’une bulle génère une restructuration, dont acte. Virgin est sur le grill.
L’amusant est la pression mise sur Mr Branson, qui passé à d’autres projets attend presque qu’un tiers le libère de VS.
Il n’a manifestement pas envie d’ouvrir sa tirelire pour soutenir l’entreprise.
Le projet VGalactic s’annonce bien plus rentable que transporter des beaufs.