Le patron de l’Association du transport aérien international (IATA) exhorte les passagers ayant vu leur vol annulé durant la pandémie de Covid-19 d’opter pour un avoir plutôt que le remboursement en espèces du billet d’avion, afin de protéger la trésorerie des compagnies aériennes.
Interrogé le 14 juillet sur BFM Business, Alexandre de Juniac (ex PDG d’Air France-KLM) a expliqué que les compagnies aériennes demandent « à genoux » l’aide de leurs clients affectés par la crise sanitaire : « Nous demandons l’aide des passagers (…), c’est vrai, et nous la demandons à genoux », a déclaré le dirigeant de l’IATA qui rassemble quelque 290 transporteurs assurant 82% du trafic aérien mondial.
L’association essaie d’obtenir de la Commission européenne « le pouvoir de présenter des avoirs pour différer le remboursement », a annoncé M. de Juniac, tout en reconnaissant que sa position est « difficile ». Mais sa priorité est de sauver les trésoreries de ses membres « dans un état complètement apocalyptique », a-t-il rappelé, même si l’activité de l’IATA est « plutôt de chouchouter les passagers et pas de leur poser des difficultés et problèmes, notamment des problèmes financiers ».
Voyages annulés: le secteur aérien demande "à genoux" l'aide des passagers https://t.co/VhdlSsTVdm via @BFMBusiness
— Good Morning Business (@goodmorning_biz) July 15, 2020
Partout dans le monde et en particulier en France où les associations de consommateurs sont allées en justice à ce sujet, la politique de la majorité des compagnies aériennes à cours de ressources pour cause de crise sanitaire a été de ne pas rembourser les billets d’avion annulés, mais de proposer des avoirs sur de futurs voyages d’une validité plus ou moins longues et parfois avec une augmentation de valeur.
La Commission européenne avait rappelé dès le mois de mai au secteur aérien que le remboursement doit rester la règle en matière de voyages ou de vols annulés, tout en encourageant les transporteurs à améliorer leurs avoirs. La low cost easyJet par exemple semblait surprise cette semaine par le nombre de clients ayant opté pour la deuxième solution, supérieur à ce qui était prévu. Mais Bruxelles a tout de même lancé début juillet une procédure d’infraction à l’encontre de dix pays de l’UE dont la France, pour non respect de la règle sur les remboursements.
Selon les dernières prévisions de l’IATA, les compagnies européennes devraient enregistrer une perte nette de 21,5 milliards de dollars en 2020 (contre un bénéfice net de 6,5 milliards en 2019), ce qui pourrait menacer “6 à 7 millions d’emplois liés à l’aviation en Europe“.
Intra-European flights 42%⬆️ in 2wks & 11,028 of yesterday’s 12,793✈️. Fastest recovery is N. Africa, 76%⬆️ with 176✈️ yesterday. These stats & more in @eurocontrol Comprehensive Assessment https://t.co/3jKqNOd08M. @Transport_EU @A4Europe @IATA @CANSOEurope @ACI_EUROPE @eraaorg pic.twitter.com/7YWw7clm72
— Eamonn Brennan (@BrennanEN23) July 15, 2020
Délire a commenté :
16 juillet 2020 - 10 h 45 min
Pourquoi ne pas vouloir proposer le choix entre un avoir bonifié valable 1 an après remboursement sans la bonification ou le remboursement directement ?
PHILIPPE a commenté :
16 juillet 2020 - 11 h 01 min
Faudrait déjà recevoir l’avoir ! Hein, Transavia !!??
Private equity a commenté :
16 juillet 2020 - 12 h 15 min
L’IATA qui avait pour fonction de réguler le transport aérien mondial a rempli son contrat jusqu’a la libéralisation du ciel imposée par l’administration de Jimmy Carter permettant la concurrence à outrance qui a conduit au low cost .
Aujourd’hui IATA n’a plus aucun pouvoir sur rien .
L’annonce demandant aux passagers de renoncer à récupérer l’argent qu’il ont versé ( a que je sache les passagers n’ont pas payé avec des bons ) pour un service inexistant prouve bien qu’ils ne servent plus à rien .
Ces grosses agences mondiales sont appelées a disparaitre ou continuer a ne servir à rien
seb a commenté :
16 juillet 2020 - 12 h 19 min
Madame Air France nous avons bien reçu votre demande d’accepter un avoir. Nous regrettons de ne pouvoir donner une suite favorable n’ayant jamais reçu de votre part le moindre geste commercial pour tous les déboires subies ces dernières années. Nous espérons toutefois vous garder comme compagnie aérienne dans le ciel le plus longtemps possible et vous remercie pour la confiance que vous nous avez accordée.
Harry CANTONEY a commenté :
16 juillet 2020 - 12 h 39 min
Comment peut-on définir cette nouvelle prise de parole de Mr de Juniac ?
Manger son chapeau ou mettre de l’eau dans son vin ?
Depuis le début de la crise Covid19, il n’avais jamais été question, de la part des Compagnies aériennes de “proposer” un avoir comme le suggère l’article.
Non, l’avoir était imposé ! Avec une période de validité plus ou moins longue au gré de chacune d’entre elles. le tout, sans garantie bien évidemment…
Contrairement aux agences de voyage qui sont contraintes d’obtenir une garantie sur leurs activités avant de pouvoir exercer, IATA s’est toujours opposé à la mettre en place et aucun législateur à ce jour, ne l’y a contraint.
Alors rien de plus facile d’utiliser l’argent que le client à réglé il y a plusieurs mois, pour une prestation qui n’a jamais été exécutée, afin de faire face à des dépenses d’aujourd’hui, assortie d’une promesse de remboursement plus tard, si le dépôt de bilan de règle pas le problème avant…
Bernard Madoff ne s’y prenait pas autrement.
L’article 8 du règlement CE261/2004 fait obligation aux compagnies aériennes de rembourser le client, en cas d’annulation (pour circonstance extraordinaire) dans les 7 jours. IATA n’en a eu que faire depuis mars 2020. S’agissant d’un règlement européen, les états n’ont pas pu adapter leurs règlementations nationales (ex la France) pour avantager les Compagnies au détriment des consommateurs autant qu’ils l’auraient souhaité.
La Commission Européenne a du se prononcer à plusieurs reprises pour rappeler l’illégalité d’une telle pratique. Maintenant que des Associations de Consommateurs attaquent en justice, il y a soudain le feu au lac. Certaines compagnies comment à rembourser, d’autres annoncent qu’elles vont bientôt le faire, et Mr de Juniac supplie “à genoux”, sans aucun scrupule ni remord d’aucune sorte !
Nota :
Il conviendrait de bien marquer la différence entre l’obligation de rembourser des compagnies aériennes qui fait partie des dispositions du Règlement CE261/2004. Ces dispositions ne peuvent pas être modifiées, amendées, différées par un des états membres. C’est pourquoi la France n’a pu qu”intervenir” auprès de la Commission Européenne pour solliciter une modification de cette procédure de remboursement obligatoire. La Commission a toujours répondu “Niet” et a constamment rappelé que le refus de remboursement était illégal.
Il en va autrement avec l’obligation de remboursement des voyages à forfaits de la part des voyagistes. Il s’agit là d’une disposition issue d’une Directive Européenne qui est transposée dans le code du Tourisme Français. Début mars, il a suffit au gouvernement français de prendre une ordonnance qui a modifié jusqu’au 15 septembre l’article du code du tourisme qui faisait obligation aux AGV de rembourser sous 14 jours. A partir de ce moment, les AGV se sont mis, comme les compagnies aériennes à émettre des avoirs en lieu et place des remboursements.
C’est pourquoi, comme le signale l’article “Bruxelles a lancé début juillet une procédure d’infraction à l’encontre de 10 pays de l’UE”.
Mais là, il s’agit de relever que 10 pays ont modifié leurs législations nationales qui ne respectent plus les dispositions d’une Directive UE qui concernait le tourisme.
Cette action étant distincte de l’obligation (semblable…) de remboursement de la part des Compagnies aériennes.
A la suite de l’action de Bruxelles, les Associations de Consommateurs ont introduit une action devant le Conseil d’Etat.
Private equity a commenté :
16 juillet 2020 - 13 h 24 min
Mr DE Juniac fait partie de l’elite. Il devrait se taire, il pourrait vivre heureux en restant caché.
Venir dire au petit peuple de renoncer à son argent volé par les Cies alors qu il se verse un salaire de ministre c est écœurant.
Magnifique costume, même fournisseur
Que François Fillion ?
poseidon a commenté :
16 juillet 2020 - 16 h 35 min
c’est pas compliqué si tu imposes le remboursement…
bin les companies pas aidées font toutes faillittes..
et les 3/4 verront pas leur pognon…
quand aux companies nationales aidées par leurs état..
c’est simple çà sera pas 10 milliards d’aides mais 20!!!
c’est comme si vous retirez tous en meme temps votre pognon de la banque..
la banque fermera et vous verrez jamais votre pognon..
c’est facile à comprendre..
gardez votre avoir…
vous voyagerez en 2021… gratos…
Reponse a commenté :
16 juillet 2020 - 17 h 39 min
En réponse à Poseidon :
Certes obliger les compagnies à rembourser risque de les mettre en faillite. Cependant, demander un avoir possède le gros désavantage de devoir voyager avec la même compagnie, et de devoir se plier à ses tarifs futurs. Pour m’être renseigné, mon billet acheté en solde à 500€ en novembre 2019 pour voyager en avril 2020 n’est pas échangeable contre un billet à 800€ pour la même destination en septembre ou octobre 2020 (alors qu’on est dans tout les cas hors saison). J’aurais dû compléter de ma poche les 300€ de différence, avec mon “avoir”.
Donc non, ce n’est pas gratos, c’est un coût supplémentaire que certains ne peuvent pas se permettre.
FL350 a commenté :
16 juillet 2020 - 18 h 26 min
D’où la nécessité de mettre en place une garantie financière du transport aérien de passagers, qui serait chargée d’indemniser chaque passager dans une telle situation.
Les grosses compagnies ne voulaient pas en entendre parler, sous le prétexte que les dépôts de bilan ne concernaient que les petites compagnies, pour lesquelles elles ne voulaient pas cotiser.
On voit ce qu’il en est aujourd’hui ! C’est encore plus “facile à comprendre” !
Rame a commenté :
16 juillet 2020 - 18 h 55 min
Ah De Juniac, il implore à genoux mais quand il voulait virer à gogo chez AF le sort de ses employés ne semblait guère l’intéresser.
private equity a commenté :
16 juillet 2020 - 21 h 38 min
Il veut juste garder son poste qui est “sa pré-retraite dorée”.
Vu son salaire, ça ne va pas le tuer de se mettre à genou 5 secondes
anna stazzi a commenté :
16 juillet 2020 - 21 h 34 min
Ha ha ha !
Les compagnies ont joué au casino et perdu.. toutes cigales, peu de fourmis. La bulle était trop grosse.. et aucune n’a cru en sa fin.
Monsieur Alexandre de J accepterait-il que son salaire ou ses jetons de présence bien gras lui soient versés en billets de Monopoly ? Ou en bons d’achat? Voire en tickets comme du temps de l’URSS ?
Probablement pas. Il aurait bien raison.
Pourquoi exiger, supplier ? que les chers pax acceptent pareille mascarade ?
Ce faisant, il prouve n’avoir pas saisi que la fête était terminée, et que lampions et cotillons étaient rangés pour qques années.
Avec pareille approche, l’addition n’en semblera que plus violente, comme s’il en était besoin.
Y a des gars pour qui redescendre sur Terre risque d’être douloureux..
flydreamer a commenté :
17 juillet 2020 - 3 h 19 min
“Pas de bras, pas de chocolat ! “
EPL 1986 a commenté :
17 juillet 2020 - 9 h 55 min
Monsieur de Juniac n’a aucune raison de se taire en restant caché…il dirige l’IATA ne vous en déplaise.
Il faut partie de l’élite car il a suivi le cursus pour y arriver et de ce fait, porte des costumes nécessaires à sa fonction de représentation.
Le réflexe pavlovien du petit franchouillard envieux est plutôt risible…
Wind Surf a commenté :
17 juillet 2020 - 18 h 45 min
Le transport aérien est entré dans la pire crise de son histoire, périodes de guerre exceptées.
Dans un pays démocratique les lois prévoient la suspension, pour une période limitée, de certaines obligations lors de situations extrêmes. Quelqu’un peut-il citer, pour le transport aérien, une situation pire qu’aujourd’hui ?
La directive européenne et les lois nationales qui en découlent ne prévoient rien pour les situations extrêmes. Cela démontre l’incompétence des bruxocrates, leur mépris des entreprises et des citoyens européens, leur démagogie au détriment de ceux qui produisent.
Mme Vestager vient encore de se distinguer en recevant une baffe monumentale dans l’affaire Apple-Irlande. Ses services bruxocratiques ont été infoutus de rédiger une plainte tenant la route devant la justice européenne.
IATA existe depuis longtemps. Comme toute organisation elle a des qualités et des défauts. Aujourd’hui, elle est le bouc émissaire de l’incompétence bruxocratique.
Détracteurs de IATA, seriez-vous capables de faire un centième de ce que cette organisation a fait depuis des dizaines d’années ?
Voulez-vous couler des dizaines de compagnies et mettre des milliers de salariés au chômage ?
Que serait le transport aérien si IATA n’avait pas existé ?