La compagnie aérienne Air France a confirmé la reprise à la rentrée de sa ligne entre Paris-Orly et Pau, suspendue par la pandémie de Covid-19 et menacée à terme par le plan Vesta de restructuration du réseau intérieur. Les négociations sur l’emploi au sol ont débuté, 2630 postes étant concernés, tandis que côté écologie AF a retenu la solution SkyBreathe pour réduire sa consommation et ses émissions.

Un mois après la réouverture de ses portes, l’aéroport de Pau-Pyrénées a annoncé le 9 juillet 2020 la reprise le 31 aout des vols air France depuis Paris-Orly. Trois vols quotidiens seront alors proposés (deux le samedi), en plus des trois opérés depuis l’aéroport Charles de Gaulle. Entre Pau et Lyon-Saint Exupéry, les vols seront proposés à la rentrée au rythme de « 2 à 3 vols quotidiens (sauf samedi), donnant accès à de nombreuses destinations en correspondance » ; depuis le 10 juin, HOP opère sur cette route jusqu’à 6 fois par semaine. L’aéroport palois souligne que ce programme de vols « se rapproche » de la desserte dont il bénéficiait avant la crise sanitaire.

Le Orly – Pau ne disparaitra donc pas, contrairement au Orly – Clermont-Ferrand dont l’arrêt a été annoncé cette semaine suite à la décision d’Air France de réduire son réseau intérieur de 40%, dans le cadre du plan Vesta de restructuration qui sera présenté fin juillet.  

Air France a d’autre part lancé hier les négociations avec les syndicats sur les modalités de départ du personnel au sol, qui concerne plus de la moitié des 6560 suppressions de postes annoncées (plus 1020 chez HOP). La direction vise selon FO « une organisation des métiers au sol avec 20.250 CDI (en équivalent-temps plein) fin 2022 » : le syndicat évoque un nombre de départs nécessaires « à 705 au Hub, à 220 au Global Cargo ou, encore, à 129 à la DGSI (Direction générale des systèmes d’information). Le court-courrier est très impacté, avec 835 départs programmés au total. Ainsi à Orly, les effectifs sont appelés à baisser de 893 à 644 (-28%) ». La fermeture des agences physiques concerne 150 emplois, sans oublier l’impact du plan sur les escales de province.

Air France table pour le sol sur le non-remplacement de 1940 départs naturels sur la période ; 2630 postes sont visés par un projet de PDV-PSE (plan de départs volontaires-plan de sauvegarde de l’emploi) destiné à « accompagner les réductions d’emploi en privilégiant le volontariat » et de la « mobilité interne ». A priori sans départs contraints, mais si dans l’activité court-courrier les départs volontaires ne sont pas suffisants et les mobilités géographiques refusées par les salariés, il pourrait y avoir des licenciements secs, une première chez la compagnie nationale française. « Une nouvelle fois, l’Air France d’en bas pâtit le plus de la restructuration », constate le secrétaire général de FO-AF Christophe Malloggi, qui suggère la création d’une « assistance Transavia en escale effectuée par le personnel au sol AF » pour en adoucir l’impact.

Air France : Orly-Pau, négociations et environnement 1 Air Journal

©AFI KLM E&M/Patrick Delapierre

Côté écologie, une des conditions posées par le gouvernement à l’aide d’Etat de 7 milliards d’euros, la compagnie de l’alliance SkyTeam a annoncé hier s’être associée à OpenAirlines, premier fournisseur mondial de solutions d’éco-pilotage des avions. Dans le cadre de cet accord, OpenAirlines « analysera chaque jour les données de milliers de vols opérés par la compagnie. Sa solution SkyBreathe®, développée en partenariat avec Transavia France, compagnie du groupe Air France, évaluera de façon détaillée les économies potentielles de carburant et proposera des recommandations pour maximiser l’efficacité opérationnelle d’Air France et réduire ses émissions de CO2 ».

Avec cette nouvelle initiative, la compagnie aérienne « poursuit ses engagements pour réduire son empreinte environnementale à travers le renouvellement de sa flotte, l’optimisation des opérations au sol ou en vol, l’utilisation de biocarburants ou son partenariat avec la Fondation Solar Impulse, visant à développer des solutions innovantes pour une aviation durable. Air France s’est fixé pour objectif de réduire de 50% ses émissions de CO2 par passager / km d’ici 2030 par rapport à 2005 ».

« Nous félicitons toutes les compagnies aériennes qui vont au-delà des objectifs collectifs de l’industrie et ce nouvel accord montre le leadership d’Air France dans l’engagement en faveur du climat », a déclaré dans un communiqué Alexandre Feray, PDG et fondateur d’OpenAirlines. « Déjà numéro 1 au classement Dow Jones Sustainability Index (DJSI), le groupe Air France-KLM est reconnu comme un leader de la performance environnementale. Nous sommes honorés qu’Air France nous ait choisis pour contribuer à sa relance verte et réduire davantage ses émissions de CO2. Alors que nous travaillons tous à reconstruire notre industrie, fortement impactée par la crise du Coronavirus, nous poursuivrons notre engagement indéfectible à aider les compagnies aériennes à réduire leurs coûts et leur empreinte carbone ».

Améliorer l’impact environnemental « est une priorité absolue chez Air France, et l’une des actions les plus efficaces pour réduire les émissions de CO2 des avions, au-delà de la modernisation de notre flotte, est d’optimiser les opérations – au sol et pendant le vol – pour rendre nos procédures plus vertes », a ajouté Jean Fernandez, directeur général adjoint des opérations aériennes d’Air France. Qui rejoint ainsi la grande communauté de compagnies aériennes ayant déjà adopté SkyBreathe pour améliorer leur efficacité énergétique, avec notamment Norwegian Air Shuttle, Malaysia Airlines, Cebu Pacific, GoAir, Atlas Air « et d’autres grandes compagnies aériennes ».

Air France : Orly-Pau, négociations et environnement 2 Air Journal

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