La compagnie aérienne low cost easyJet envisage de se séparer de jusqu’à un tiers de ses employés britanniques et de fermer deux bases à Londres et celle de Newcastle, dans un plan d’optimisation du réseau en réponse à l’impact de la pandémie de Covid-19.
Après une reprise timide de ses activités mi-juin, la spécialiste britannique du vol pas cher compte opérer sur 75% de son réseau d’ici la fin aout, avec 30% des capacités initialement programmées. Mais après avoir révélé une perte de 353 millions de livres au premier semestre, easyJet a commencé à négocier « formellement » avec les syndicats sur la « possibilité d’une réduction de 30% de ses effectifs », et l’optimisation de son réseau et de ses bases – celles de Londres-Stansted, Londres-Southend et Newcastle étant visées, même si les aéroports resteront desservis.
Les discussions avec BALPA (pilotes) et Unite (PNC, sol) ne concernent que les employés basés au Royaume Uni, précisait hier easyJet dans un communiqué. Tous ceux « qui pourraient être directement touchés par ces propositions » ont été informés, la low cost leur promettant « un soutien complet pendant cette période difficile » ; elle s’engage en outre à « travailler en étroite collaboration avec les représentants des salariés lors de ces consultations afin de minimiser au maximum les pertes d’emplois ». Selon BALPA, jusqu’à 727 des 2300 pilotes basés dans le pays pourraient être concernés ; un total jugé « excessif » par le secrétaire général Brian Strutton, selon qui la low cost « aura du mal à trouver des pilotes prêts à revenir quand la reprise sera là au cours des deux prochaines années ».
Depuis le début de la pandémie, easyJet rappelle qu’elle a pris des « mesures décisives » pour éliminer les coûts et dépenses non critiques de l’entreprise à tous les niveaux. Mais conformément aux projections de l’IATA, elle pense peu probable d’atteindre avant 2023 « les niveaux de demande du marché observés en 2019 ».
Johan Lundgren, CEO d’easyJet, a déclaré hier : « ce sont des propositions très difficiles à faire, dans une période sans précédent et difficile pour la compagnie aérienne et l’industrie dans son ensemble. Nous nous concentrons sur ce qui est bon pour l’entreprise, sa santé et sa réussite à long terme afin de pouvoir protéger les emplois à l’avenir. Malheureusement, l’environnement de demande plus faible signifie que nous avons besoin de moins d’avions et avons moins d’opportunités de travail pour nos employés ». Ces propositions « ne sont pas le reflet de nos employés de Stansted, Southend et Newcastle, qui ont tous travaillé sans relâche et se sont pleinement engagés à fournir un excellent service à nos clients », a ajouté le dirigeant.
EasyJet gère actuellement onze bases avec 163 Airbus au Royaume-Uni, y proposant 546 routes et transportant plus de 52 millions de passagers chaque année. Depuis le début de la crise sanitaire, elle a bénéficié du chômage partiel et d’un prêt gouvernemental de 600 millions de livres ; elle a en outre levé 419 millions supplémentaires la semaine dernière. Avec pour conséquence le passage en-dessous de 30% du capital des avoirs de la famille de Sir Stelios, qui lui a causé bien des soucis récemment…
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