Le syndicat de pilotes SNPL ALPA France s’en prend aux sociétés de placement utilisées en particulier par la compagnie aérienne low cost Buzz, filiale polonaise du groupe Ryanair, accusées de pratiques inadmissibles en cette période de pandémie de Covid-19.
Le premier syndicat français de pilotes a expliqué le 11 juin 2020 avoir « pris connaissance de pratiques inacceptables de la part de compagnies cherchant à profiter de cette crise sans précédent, touchant de plein fouet le secteur aérien ». Son communiqué cite l’exemple d’un « questionnaire envoyé par une société de placement (Brookfield Aviation) en pleine crise demandait aux pilotes quelles baisses de rémunération ils étaient prêts à accepter pour continuer à pouvoir exercer leur métier. Il leur était même demandé s’ils étaient prêts à travailler gratuitement ». « Nous pensions alors avoir touché le fond », poursuit le SNPL, mais depuis une autre compagnie « réussit à faire mieux dans l’inadmissible ».
Il s’agit de Buzz, une des compagnies du groupe Ryanair (ex Ryanair Sun). « Ses pilotes sont tous sous un statut de “contractor” au travers d’une agence de placement, Warsaw Aviation, pratique des faux-indépendants considérée au niveau européen comme étant déjà plus que discutable. Les pilotes travaillant sous ce statut disposent tout de même d’un revenu minimum forfaitaire calculé à partir d’une grille de rémunération horaire fondée sur l’expérience du pilote », explique le SNPL.
« Comme la plus grande partie des travailleurs de l’ensemble du réseau Ryanair, dès le début de la crise de la COVID, les pilotes travaillant pour Warsaw Aviation se sont vus imposer, au travers d’un chantage à l’emploi, une baisse de leur rémunération minimum garantie, comprise entre 10 et 20% ». Mais ne se limitant pas à cette baisse de leurs revenus, « et bien entendu sans aucune concertation préalable », Warsaw Aviation a d’après le syndicat « également décidé de revoir, de manière unilatérale et non écrite, les critères d’expériences de la grille “tarifaire”, occasionnant ainsi une baisse de rémunération supplémentaire, et ce, avec effet rétroactif sur plusieurs mois. Les pilotes de cette compagnie se retrouvent donc dans une situation ubuesque : ils doivent rembourser des sommes à Warsaw Aviation au titre des mois précédents, en plus des baisses multiples de leurs rémunérations ».
Le SNPL se dit « une nouvelle fois abasourdi par les méthodes utilisées et imposées aux pilotes, qui ne servent malheureusement qu’à alimenter une guerre des prix totalement irréaliste et insoutenable pour l’ensemble du secteur. Alors que la solidarité et la responsabilité de tous sont nécessaires pour traverser cette crise sans précédent, certaines compagnies ne perdent pas une occasion de s’en servir comme prétexte pour imposer toujours plus de “casse sociale”, en s’attaquant encore et toujours aux conditions de travail des navigants. Ces pratiques de dumping social ne devraient être acceptées par aucun Etat européen. Une réponse coordonnée à l’échelle européenne est indispensable pour les faire cesser ». Le SNPL France ALPA demande donc au gouvernement de « porter la voix des pilotes au niveau européen afin que soit interdite cette pratique d’embauche de pilotes sous statut “d’indépendant” ».
Pas de réaction officielle à cette tribune, mais le CEO de Buzz Michał Kaczmarzyk déclarait il y a deux jours au site Prague Morning que dans cette période « où d’autres compagnies aériennes recherchent un soutien de l’État pour éviter l’effondrement, Buzz fournira des tarifs et des services fiables » avec ses 47 Boeing 737-800 – en l’occurrence à Prague, où elle souhaiterait débarquer et lancer des lignes vers les Canaries ou le Maroc, et l’année prochaine vers l’Espagne, l’Italie ou la Grèce.
Rappelons au passage qu’en France, l’association APNA aide les pilotes à trouver un emploi ou une formation en attendant que le secteur redémarre ; son formulaire de recensement est disponible ici.
flydreamer a commenté :
12 juin 2020 - 9 h 32 min
Pourquoi s’occuper et s’intéresser à ce qui se passe ailleurs ? N y a t-il pas suffisamment à faire en France ?
Et si en retournant la situation, ces étrangers s’en prenaient aux salaires faramineux de certains pilotes du SNPL et ALPA France…
Personne ne force personne et ils assument eux mêmes leurs conditions de travail et en connaissance de cause. Vous donnez une description comme si ces pilotes qui travaillent pour cette compagnie, sont ignares : ” lecture très bien, mais ne comprennent pas ce qu’ils lisent”
À chacun de balayer devant sa porte.
Rien ne change a commenté :
12 juin 2020 - 10 h 02 min
Vous êtes du genre à vous plaindre qu’un billet à 9,99 Euros est trop chère, surtout pour payer ces nantis de pilotes. Ce qui se passe ailleurs à une incidence sur ce qui se passe ici car quand vous allez monter dans un avion de cette compagnie avec votre billet à 9,99 Euros vous allez cautionner ces pratiques que vous même ne souhaiteriez pas qu’on les appliquent à vos enfants. Vous serez alors complice de ce système que vous défendez indirectement pour préserver votre propre intérêt de pouvoir voyager pour 9,99 euros.
RIEN NE CHANGE a commenté :
12 juin 2020 - 14 h 43 min
Non, plutôt du genre à se plaindre des tarifs exorbitants d’Air France.
Heureusement que les low cost sont arrivés pour faire baisser les tarifs et mettre fin à des billets à 200€ l’aller simple en court courrier.
Les billets à 9,99€ ne represente qu’une petite partie des sièges, vous le savez très bien.
La moyenne est plutôt autour de 40€.
Je vous invite à lire les rapports financier de Ryanair.
lolo94 a commenté :
12 juin 2020 - 17 h 59 min
complètement d’accord!
Sam a commenté :
12 juin 2020 - 10 h 49 min
Laissons de côté la haine anti pilotes, saigneurs du ciel etc….
Croyez vous vraiment que personne ne force ces salariés à accepter des conditions inadmissibles « en connaissance de cause « ?
Si on suivait votre raisonnement, on pourrait supprimer le smic et tout le code du travail. Chacun serait « libre » ou pas d’accepter ou de refuser un travail, sans filet social bien entendu.
Ces pilotes sont effectivement contraints par le système lui-même à accepter des conditions indignes. Bien sûr, ils sont libres de démissionner, mais je pense que vous savez que maintenir une qualification sur B 737 coûte très cher. Sachant que les conditions ne sont pas favorables à la recherche d’un nouvel emploi, les relations direction/ salariés sont totalement déséquilibrées. Ils sont donc « coincés «. Les patrons de ces entreprises en profitent, non pas pour sauver leur entreprise, mais pour maximiser leurs profits.
Si une autorité régulatrice n’y met pas bon ordre, on se retrouve donc dans la configuration du renard libre dans le poulailler libre…..
Quelle que soit votre fonction, ou votre activité, vous n’êtes pas à l’abri.
Taquet a commenté :
13 juin 2020 - 13 h 23 min
Le plus grand des pouvoirs est dans les mains des consommateurs donc ne prenons plus ces compagnies esclavagistes qui de plus sont d un intérêt relatif pour le coût du voyage
Européen déconvaincu a commenté :
12 juin 2020 - 9 h 54 min
Si ça n’avait pas été Buzz ou Ryanair, d’autres auraient fait la même chose. Symbole d’un libéralisme débridé, dans une Europe bien incapable de produire des réglementations efficaces. La peine est double, non seulement on vous impose des conditions minables, et en plus vous ne pouvez pas protester. Quand en plus le marché ne vous laisse plus le choix de faire autre chose, ça ressemble assez bien à de l’esclavage… La crise du COVID ne fera qu’accélérer cette brutalité, il mieux vaut un navigant exploité qu’un navigant au chômage. Pauvre monde….
AN 124 a commenté :
12 juin 2020 - 10 h 49 min
Le SNPL et autre(s) ALPA sont bien mal placés pour jouer les moralisateurs de pacotille, eux qui tirent leur”légitimité” et leurs privilèges exorbitants, je pèse mes mots de l’argent public déversé sous forme de prêts dont chacun sait qu’il ne seront pas remboursés…… N’oublions pas qu’il s’agit de nos impôts servant a protéger une petite caste dont l’immense majorité des francais n’utilisera pas les services. Alors oui RYAN AIR EASY JET et autres VUELING et VOLOTEA ont un modèle social contestable mais du moins cela permet-il a un grand nombre d’européens de se déplacer en avion, tout cela sans injection d’argent public. AF et d’autres peuvent-ils en dire autant? La réponse est dans la question. Elles qui qui ne doivent leur survie, artificielle, qu’a une injection massive d’argent public, autant dire que l’on taxe tous les francais! A méditer…. avec modération….
An 225 a commenté :
12 juin 2020 - 11 h 56 min
C’est quoi les “privilèges exorbitants »? Vous n’en parlez pas .
Si le gouvernement français a choisi d’aider les compagnies françaises c’est qu’en temps normal il s’y retrouve plus que bien. En temps normal ce sont les compagnies françaises qui , via une ribambelle de taxes en supplément de celles dues normalement par une entreprise française , injectent des centaines de millions d’euros tous les ans dans le finances de l’état et donc allègent vos impôts …
De ça vous ne parlez pas non plus an124….
Du coup je ne médite pas mais je suis plus que dubitatif.
Européen Déconvaincu a commenté :
12 juin 2020 - 12 h 04 min
“Alors oui RYAN AIR EASY JET et autres VUELING et VOLOTEA ont un modèle social contestable mais du moins cela permet-il a un grand nombre d’européens de se déplacer en avion”
Hum, pas sûr qu’on fasse avancer la société avec ce genre de raisonnement… Donc rogner la base des acquis sociaux des travailleurs pour le bien des consommateurs ne vous dérange pas? Mais les consommateurs ne sont-ils pas travailleurs également? A méditer…
Neuneuland a commenté :
14 juin 2020 - 0 h 17 min
Vous n’avez pas compris que Ryanair se fait payer par les régions donc vos impôts?
Air France ne coûte rien à l’état depuis les années 90, date de la dernière recapitalisation.
Donc avant de débiter des stupidités plus grosses que vous, réfléchissez ou renseignez vous
poseidon a commenté :
12 juin 2020 - 10 h 22 min
europe libérale et ou aprés les ouvriers qui ont disparu à cause des délocalisations.
désormais c’est le tour des cadres.
donc évidemment embauche de pilote de l’est prés à bosser pour des cacahouettes.
on est dans le meme systéme que les travailleurs détachés de l’est qui ont remplacé les migrants trop cher dans le batiment..
smic mais avec charges polonaise soit 1400 balles au lieu de 2000..
le meme systéme ou psa fait venir des polonais plutot que rembaucher des intérimaires..
bon la c’est la france d’en bas tout le monde s’en fout..
les cadres se croyant intouchable..
ils ont tord..
quand tu payes tes pilotes 1000 balles!!au lieu de 10 000..
tu peux faire pareil pour tes cadres..
grace au télétravail..
faire bosser des polonais ou des chinois à 500 balles au lieu de 5000..
oui le covid permet à certain de rendre bien plus low cost vos emplois..
et désormais c’est les cadres la cible..
ya plus d’usine en france..
c’est le tour du tertiaire à morfler..
voyageur a commenté :
12 juin 2020 - 11 h 40 min
le pire de tout cela est qu’il y a toujours des personnes qui csutionnent cette compagnie et qui continuerons a voyager avec eux…
PAUL a commenté :
12 juin 2020 - 14 h 49 min
Le vieux modèle n’est pas mieux:
-des prix exorbitants pour permettre de payer à prix fort des pilotes privilégiés.
Une aviation résérvé aux riches pour payer des riches.
Non merci
daisy a commenté :
13 juin 2020 - 8 h 48 min
les pilotes ne sont pas des chauffeurs de bus avec tout le respect que je leur dois,et c est quoi cette idée de riches? vous êtes vraiment en retard ou bien figé dans vos représentations sous sociales
Icebob a commenté :
14 juin 2020 - 0 h 22 min
Parce que le prix élevé des billets est dû aux salaires des pilotes?
Faites le calcul: coûts du PN =15% du coût de l’heure de vol…
PN=PNT+PNC
Donc diviser le salaire par deux des pilotes ne ferait gagner que 3,5%…
Et il y en a qui continuent à sortir des énormités pareilles?
Atplhkt a commenté :
12 juin 2020 - 16 h 57 min
Vite vite
Cherchons le rapport des investors
pnc 27 a commenté :
13 juin 2020 - 5 h 59 min
Arrêtez avec vos grandes déclarations moralisatrices !!!!
Pour rappel, nous sommes 77 millions en France, vous comme moi sommes des fins connaisseurs du secteur aérien et condamnons les pratiques de certaines compagnies, mais combien parmi le voyageur lambda connait les rouages de l’aérien et les pratiques des compagnies Low Cost ?
En effet, au même titre qu’un consommateur de base peut trouver un produit alimentaire à -70% dans une grande surface et l’acheter en pensant faire une bonne affaire, comment voulez vous qu’il puisse savoir ce que cache un billet d’avion à 9.99 euros chez Ryanair ou Volotéa !!!
Et oui, c’est triste mais il est juste IMPOSSIBLE d’attendre après un simple consommateur de changer son mode de consommation en lui demandant de rechercher au préalable quels sont les conditions salariales et fiscales d’une compagnie aérienne…
Tiens faisons un test, ça va être marrant … Chacun d’entre vous, demandez demain à un passant dans la rue quel critère il aurait et quelle recherche il ferait lorsqu’il choisit une compagnie aérienne.
J’attends vos retours mais je parie qu’ils répondront tous :
– Le prix
– Si la compagnie a rencontré des problèmes (crash ou incidents)
– Les avis sur le net
Pour le reste, généralement, le voyageur de base s’en contre fiche et n’ira pas voir plus loin que ça !!! Désolé de vous décevoir mais c’est la triste réalité !!!
Alors de là à s’attendre qu’un voyageur lambda fasse des recherches complexes sur le dumping social ou sur la fiscalité ou sur les mauvaises pratiques des compagnies Low Cost, Il risque d’avoir énormément d’eau qui couleront sous les ponts !!!
gerald MERCIER a commenté :
13 juin 2020 - 10 h 09 min
Tout le monde veut acheter des produits pas chers en conservant son emploi et son salaire.
Tout le monde veut gagner plus et dépenser moins.
Acheter 1 billet d’avion à 10 euros c’est formidable;mais il faut réfléchir que nos salaires et ceux de nos enfants suivront la meme pente descendante.A quoi bon faire des études si on n’a pas l’espoir de gagner plus.Pas la peine de faire des efforts…..
Blaireau a commenté :
13 juin 2020 - 12 h 56 min
Les cadres qui viennent de découvrir le télétravail ont du souci à se faire.
Pourquoi payer un cadre français à rester chez lui faire à son travail alors qu’un polonais, un marocain ou un indien feront tout aussi bien pour 10 fois moins cher. La maîtrise de la langue française n’est plus un problème, l’anglais est de mise partout.
On a délocalisé les ouvriers, puis les techniciens, bientôt les cadres qui se croyaient intouchables et irremplaçables.
Mais comme ça permettra de laminer indirectement les pilotes de ligne, et en partie les nantis d’Air France, certains cautionnent.
Je leur pose alors cette question, vous conseillez quoi à vos enfants pour leurs études et leur avenir ??
Mon fils rêvait de faire pilote, je lui conseille de faire autre chose. De préférence un boulot indispensable, médecin, militaire, prof, juge…
Tant pis sour ses rêves…
stop a commenté :
13 juin 2020 - 13 h 24 min
Il faut cesser de tenter de manipuler les esprits en mettant toutes les low costs dans le même panier. Rien à voir entre les conditions de travail des salariés d’Easyjet et ceux de Ryanair.
Just Biou a commenté :
13 juin 2020 - 17 h 03 min
Wouaoh !
Que de réactions. Après d’innombrables commentaires pendant des mois sur Ryanair et consorts tout à coup la bulle explose, le voile se déchire.
On découvre que pour voyager à 9,99 € il faut saigner à blanc le personnel (sans trop toucher au salaire des pilotes, il ne faudrait quand même pas exagérer).
J’ai payé mon Paris / Marrakech 9,99 € c’est déjà assez cher, je ne vais pas, en plus, m’occuper des salaires du personnel.
Bien sûr, les billets à 9,99 € sont en nombre limité (4 ? 5 ?). Finalement, il ne reste plus que de la dispo à 99,99 euros, je paie les frais de Carte Bleue, la CAB, le bagage en soute, le café à bord, etc. Finalement, j’arrive à 190 balles. C’est marrant, sur Air France ils sont à 200 €. Est-ce que, par hasard, Ryanair m’aurait prix pour un gogo avec leur publicité à deux balles ????
Toute ma sympathie au SNPL qui tombe des nues et découvre que les limites du chantage sont bien plus éloignées que ce qu’il pensait.
FL350 a commenté :
15 juin 2020 - 16 h 48 min
On pourrait dire que les passagers ont le niveau de sécurité qu’ils ont les moyens de s’offrir, mais lorsqu’une compagnie telle qu’Air France fait appel à des avions poubelles de compagnies douteuses pour remplacer leurs propres vols, on a le droit de payer le prix fort, voire même très très fort, pour des prestations de m…. sur des avions de m….