Boeing va indemniser le groupe allemand TUI pour les pertes liées à l’immobilisation au sol des 737 MAX et l’arrêt de leurs livraisons, probablement autour de 200 millions de dollars. La certification controversée du monocouloir remotorisé conduira le chef de la FAA devant le sénat le 17 juin.

Si aucun montant n’est mentionné dans son communiqué du 3 juin 2020, l’accord étant confidentiel, TUI Group explique que la compensation couvre « une partie importante de l’impact financier, ainsi que des crédits pour les futures commandes d’avions » ; elle sera payée au cours des deux prochaines années. L’année dernière, le groupe estimait cet impact entre 220 et 245 millions d’euros si les MAX restaient cloués au sol jusqu’en septembre 2020. lors de leur interdiction de vol en mars 2019, suite à deux accidents mortels ayant fait 346 victimes chez lion Air puis Ethiopian Airlines, le groupe avait reçu quinze 737 MAX 8 pour ses cinq compagnies aériennes en Allemagne, en Belgique, au Royaume uni, aux Pays Bas et en Scandinavie, huit autres devaient être livrés avant la fin de l’année (sur une commande totale de 76 MAX 8 et MAX 10 passée depuis mai 2013). 

Boeing et le voyagiste allemand ont en outre trouvé un accord sur les reports de livraisons des MAX : « moins que prévu » seront livrés « au cours des prochaines années », et d’ici deux ans « moins de la moitié » des appareils attendus seront livrés – sans plus de détail. TUI précise que les calendriers de paiement associés « ont été adaptés en conséquence ». En moyenne par rapport à la programmation initiale, les livraisons de 737 MAX seront retardées « d’environ deux ans », ce qui « réduira considérablement les besoins en capital et en financement » de TUI – qui compte réduire les flottes de ses compagnies aériennes suite à la pandémie de Covid-19, et supprimer 8000 emplois.

Le CEO de TUI Group Fritz Joussen a déclaré : « Nous sommes parvenus à un accord équitable qui renforce notre relation de longue date avec Boeing. L’accord donne à TUI une compensation pour une grande partie des coûts engagés en raison de la mise à la terre du 737 MAX. Le nouveau calendrier de livraison nous donne une flexibilité considérable car nous aurons moins de nouveaux avions livrés dans les prochaines années. Cela permet à TUI d’adapter rapidement la croissance de sa flotte à l’environnement du marché actuellement difficile ».

La nouvelle a fait remonter le cours de l’action de Boeing, tout comme le fait que la société de leasing japonaise SMBC Aviation Capital avait reporté les livraisons de 61 737 MAX – et non annulé ses commandes.

La certification du 737 MAX par la FAA sera de nouveau l’objet le 17 juin d’un examen public, l’administrateur du régulateur américain Steve Dickson étant convoqué au Sénat. Le Comité au Commerce a expliqué qu’il « témoignera sur les problèmes liés à la conception, au développement, à la certification et au fonctionnement » du monocouloir, dont le système anti-décrochage MCAS est impliqué dans les deux crashes. L’implication de Boeing dans le processus de certification sera de nouveau examinée, après un rapport des Députés ayant conclu en mars à un examen « grandement insuffisant » de la part de la FAA – et la publication en janvier d’e-mails d’employés décrivant un avion « conçu par des bouffons, qui, en retour, sont supervisés par des singes ».

Boeing, qui vient de relancer la production du MAX, n’a pas fait de commentaire.

Boeing 737 MAX : accord avec TUI et FAA au Sénat 1 Air Journal

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