La Maison Blanche voulait suspendre tous les vols des compagnies aériennes chinoises vers les Etats-Unis à partir du 16 juin, arguant de la réciprocité alors que les transporteurs américains n’ont toujours été autorisés à relancer leurs opérations vers la Chine. Le feu vert de Pékin est tombé ce jeudi matin.
Annoncée hier pour le 16 juin 2020 par le DoT (département des transports), la mesure de rétorsion était justifiée par le fait que Delta Air Lines et United Airlines « ont demandé à reprendre leurs services à partir du 1er juin », après avoir comme American Airlines suspendu leurs routes en février en raison de la pandémie de Covid-19. La « défaillance du gouvernement chinois à approuver leurs demandes » est donc une violation de l’accord aérien entre les deux pays, a expliqué Washington, d’autant qu’Air China, China Eastern Airlines, China Southern Airlines et Hainan Airlines ont continué à desservir les Etats-Unis durant la crise sanitaire (Xiamen Air et Sichuan Airlines auraient également été affectées). Les de charter de rapatriement vers la Chine auraient également été interdits la semaine prochaine.
Mais douze heures après cette déclaration, le régulateur de l’aviation civile chinoise CAAC a publié un texte annulant la mesure prise le 26 mars dernier, qui basait les possibilités de dessertes de la Chine sur les fréquences proposées les deux semaines précédentes – après donc la suspension des vols des trois transporteurs américains. A compter du 8 juin, toutes les compagnies étrangères (les USA ne sont pas nommément cités) pourront donc augmenter leurs fréquences vers la Chine, quelque ait été leur présence dans le pays à la mi-mars. Un vol par semaine sera autorisé initialement, avec possibilité d’en ajouter un second « si aucun passager n’est testé positif au coronavirus pendant trois semaines consécutives » (dans le cas contraire, la ligne sera suspendue pour une semaine ; et six dix passagers sont positifs, ce sera le cas pendant un mois).
On ne s’étendra pas sur les raisons poussant Donald Trump à augmenter la pression sur la Chine ; mais le marché aérien entre les deux pays concernait plus de 8,5 millions de passagers en 2018 (les dernières statistiques officielles publiées aux USA), et en janvier dernier quelque 325 vols traversaient le Pacifique chaque semaine. Le premier acteur de ce marché est Air china devant United Airlines, CEA, CSA et Delta.
Aux dernières nouvelles, Delta Air Lines prévoyait de reprendre ses vols vers Shanghai « si possible la semaine prochaine », tandis que United Airlines évoquait des vols vers la Chine « dès qu’ils seront autorisés » (un Newark – Shanghai et un San Francisco – Pékin ont déjà été annoncés pour le 15 juin).
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