Quelque 2300 pilotes de la compagnie aérienne Air France auront repris les commandes d’ici la fin juin, après passage sur simulateur de vol. Son dernier Airbus A380 devrait partir vers Tarbes mercredi.
Avec la reprise progressive de l’activité d’Air France, qui devrait atteindre d’ici fin juin environ 15% de la capacité habituellement déployée à cette période, environ 2300 de ses 4000 pilotes seront aux commandes des avions actuellement en service, soit 75 appareils sur un total de 224. Pour les pilotes qui n’ont pu voler durant la pandémie de Covid-19, la compagnie explique dans un communiqué qu’elle a mis en place « un important dispositif de réintégration des cockpits afin de garantir le plus haut niveau de sécurité à bord de ses vols ». L’objectif de ce dispositif de retour progressif dans les avions est de maintenir les compétences des « pilotes extrêmement qualifiés au plus haut niveau ».
Cela passe, entre autres, par des entrainements dans l’un des 16 simulateurs d’Air France pour tous les pilotes qui n’ont pas volé récemment, « par la mise à disposition d’un kit de formation, par le suivi de modules de formation spécifiques et par un accompagnement personnel, encadré par l’un des 470 instructeurs, tout au long de cette période transitoire ». Ces séances de réentraînement en simulateur permettent de revoir les procédures en complément du travail personnel de révision des pilotes – entretien des connaissances, check-list, réglementation spécifique du réseau, etc. Pour « davantage de sécurité », Air France a « relevé ses standards » en instaurant une séance de 2h30 à 3h30 de simulateur supplémentaire, en complément des quatre séances annuelles obligatoires. Et la compagnie va au-delà, en passant de trois à cinq le nombre d’atterrissages et décollages exigés sur une période de 90 jours.
Jean Fernandez, Directeur général adjoint en charge des Opérations Aériennes d’Air France, souligne : « Dans ce contexte exceptionnel où la plupart de nos avions restent toujours cloués au sol, nous avons gardé un lien permanent et fort avec nos pilotes. Nous gardons à l’esprit que la priorité pour nos clients est la sécurité des vols, pour nous c’est un impératif absolu. Nous sommes prêts, tout est mis en œuvre pour un retour dans les meilleures conditions possibles et pour garantir un voyage en toute sécurité. Pilote, c’est un métier de passionné au service des clients ».
Le choix de ces passages par simulateur n’est pas universel : la low cost Ryanair par exemple a préféré opérer des « vols fantômes » pour préparer ses pilotes à la reprise du trafic commercial en juillet (elle visait le mois dernier 40% de ses capacités habituelles). La plupart de ses monocouloirs effectuent ainsi un vol à vide au moins tous les quatre jours, avec juste quelques minutes passées dans le ciel ; avec l’avantage supplémentaire de réduire le temps de maintenance nécessaire aux avions parqués trop longtemps. Selon Simple Flying, Asiana Airlines en Corée du Sud envisagerait la même manœuvre pour les pilotes de ses Airbus A380 cloués au sol, faute de disposer de simulateur adéquat (et de pouvoir envoyer les pilotes à l’étranger, fermeture des frontières oblige).
Côté superjumbo justement, le dernier d’Air France (F-HPJH) devrait quitter mercredi sa base à l’aéroport de Paris-CDG pour les installations de Tarmac Aerosave à Tarbes, où le F-HPJI s’était posé jeudi dernier. La compagnie de l’alliance SkyTeam avait confirmé en mai le départ accéléré des neuf derniers A380 de sa flotte, initialement programmée pour la fin 2022. Elle parlait alors d’un départ qui « s’inscrit dans la stratégie de simplification de la flotte du groupe Air France-KLM visant à rendre la flotte plus compétitive, en poursuivant sa transformation avec des avions plus performants et plus modernes et dont l’empreinte environnementale est considérablement réduite ». En l’occurrence les Airbus A350 et Boeing 787 « dont les livraisons sont en cours », 33 A350-900 et un 787-9 supplémentaires étant attendus par Air France (et dix 787-10 pour KLM).
https://twitter.com/gilleslaurent81/status/1266019000338862081
Arrivée hier sur la piste 20 de l’Aéroport Tarbes Lourdes Pyrénées d’un nouvel Airbus 380 d'@AirFranceFR ✈️🇫🇷. Le F-HPJI… #A380 pic.twitter.com/bbckSxTCOh
— Aeroport Tarbes Lourdes Pyrénées (@AeroportLourdes) May 29, 2020
https://twitter.com/gilleslaurent81/status/1264885864947224578
Aurélien a commenté :
1 juin 2020 - 8 h 59 min
Ça laisse un goût amer cette sortie de flotte, c’est pas comme le 747 ou on se dit qu’il a eu une belle carrière … là s’en est presque decevant de voir des machines qui n’ont pas 10 ans et qui ne revoleront probablement jamais.
Comme une impression de gâchis
Grinch' a commenté :
1 juin 2020 - 10 h 15 min
Des sentiments encore plus amers ont du survenir au début des années 60, quand les starliner ont été sortis de flotte dans bon nombre de compagnies après seulement 1 ou 2 ans de service, mis à la retraite par les B707 et les DC-8…
J’ai eu la chance de pouvoir voler une fois sur A380 d’Air France, un Paris-Montréal en classe éco. Je n’oublierai pas le confort et le silence à bord. Un paquebot des airs !
Philosophe a commenté :
1 juin 2020 - 17 h 33 min
Exactement:une impression de gâchis. Même si une version cargo telle celle du 747-F semblait peu envisageable, il y avait peut-être une autre solution, surtout que sur certains grands axes il y aura à nouveau et toujours une forme demande,une fois la pandémie passée.
l'autre solution? a commenté :
1 juin 2020 - 23 h 42 min
Sachant que les données du problème sont: 1) diminution prévue forte pendant plusieurs années de la demande pax long-courrier + 2) prévision de demande fret en hausse pour plusieurs années..
Il s’en suit une possibilité de modulation de l’A380 selon le schéma suivant:
*) conservation des sièges pax au pont supérieur uniquement: ce qui donne un appareil d’une capacité peu ou prou égale à un A 340-> prise en compte de la réduction forte de l’offre pour s’adapter à la réduction forte de la demande. Embarquement par une porte du pont supérieur uniquement; tous les aéroports recevant actuellement l’A380 sont déjà équipés d’un “couloir haut” prévu à cet effet. A défaut, embarquement par la porte 1G du pont principal, vu la position de l’escalier interne.
*) suppression de tous les sièges du pont principal et mise en place de palettes à fret fixées sur les rails supports des blocs sièges pax actuels, et utilisation du pont principal uniquement à des fins de transport de fret “volumineux léger” ( celui qui est vendu au volume et non au poids) . le plus grand problème sera de prévoir un chargement/déchargement manuel ce qui allongera des temps d’escale.
*) la baisse drastique du nombre de sièges à bord signifie aussi baisse très importante du nombre de bagages passager-> libération d’espace ( et de potentialité poids) pour chargement de davantage de fret sur palette conventionnel en soute cargo
Devrait bien y avoir un paquet de lignes sur lesquelles toit cela se justifierait!
arnaudbe a commenté :
1 juin 2020 - 11 h 10 min
L A380 était un très bel avion mais une erreur marketing. Un peu comme le Concorde du reste . je le regretterai comme j ai regretté le concorde.
anna stazzi a commenté :
1 juin 2020 - 12 h 28 min
Je ne pense pas qu’il s’agisse d’une erreur marketing, mais des suites d’une guerre commerciale des USA, comme déjà vu avec la Caravelle, Concorde.
Si, d’après les spécialistes, le A380 n’était pas optimal pour le transport du fret, de nombreuses lignes LC auraient pu bénéficier de son apport, à commencer par les DomTom, mais aussi de nombreuses lignes millionnaires en pax.
La préoccupation viendrait des sommes englouties sur le sacro-saint autel de la rentabilité.
La durée de vie d’un produit ne vaut plus que pour les gains qu’il procure. Au moindre soupçon de perte: poubelle !
C’est un point non négligeable de nos modes de vies.
Et il s’agit là d’un vrai gâchis.
La crise du covid nous aidera-t-elle à en prendre conscience ? Non.
RDV dans la seconde moitié décennie 2030... a commenté :
1 juin 2020 - 11 h 39 min
pendant 5 ans, on va devoir ” se remettre de la crise covid et de ses conséquences” sur le transport aérien en terme de trafic, et des appareils de capacité moindre ( 787/350) seront privilégiés…
Puis le trafic ayant repris, on mettra cinq années de plus à le re-developper en ré-augmentant les fréquences et +/- la taille des avions ( 787-10/350-1000/ 777X)
Puis ensuite on songera de nouveau à des appareils d’encore plus grande capacité pour absorber le surplus de trafic de nouveau prévu, les embouteillages-spots dans les principaux aéroports…: reviendra alors le temps où l’on envisagera de nouveau à la conception de gros-très gros porteurs… Combien de moteur: on verra d’ici là les progrès faits ou pas faits chez les motoristes… RDV dans la deuxième moitié de la décennie 2030…
Sauf que a commenté :
1 juin 2020 - 12 h 01 min
Le hub and spoke est mort. Aujourd’hui c’est la mode des vols point a point qui cannibalise la demande au départ des gros hub et donc rend impossible l’exploitation d’A380 ou de 747.
Mi-2030 il y aura des avions de la même taille que les 757 ou A321XLR pour exploiter des Lyon-Montréal
Le point à point ne résoudra pas tout, au contraire! a commenté :
1 juin 2020 - 13 h 46 min
La multiplication par 10 ou 100 des “petites” liaisons en point à point est une excellente chose pour les clients qui, globalement, font un stop en moins à minima…mais ces liaisons multiplient aussi par 10 ou 100 les problèmes de gestion du contrôle aérien, tant en contrôle en route , qu’aux points de croisements des vols, qu’en spots atterrissage/décollage et même, en infrastructure sol ( piste/taxiways/parking…..
A un moment ou à un autre, le système se grippe….
Eric a commenté :
1 juin 2020 - 12 h 19 min
A voir…
“Les prévisions sont difficiles, surtout lorsqu’elles concernent l’avenir.”
Pierre Dac
coco a commenté :
1 juin 2020 - 12 h 20 min
Oui, d’accord, mais je ne serai plus là.. Tu me raconteras quand tu me rejoindras..
Et oui, coco, a commenté :
1 juin 2020 - 13 h 49 min
Vous ne serez plus là, coco…et moi non plus sans doute!
Mais la vie a commencé avant vous et moi, et elle continuera après vous et moi…
heureusement que les gens ont une longueur de pensée et un pouvoir d’entreprendre qui dépasse la longueur de leurs propres existences!
Airbid a commenté :
1 juin 2020 - 13 h 56 min
Gâchis à plusieurs niveaux. Ces avions, qu’ils soient loues ou en propriété ne sont pas amortis sur dix ans . Donc la sortie prématurée entraînera une perte comptable assumée par le propriétaire. De là à dire que le renflouement d’AF ( même sous forme de prêt) servira aussi à éponger ces pertes il n’y a qu’un pas.
Pour ce qui est de AF a commenté :
1 juin 2020 - 16 h 19 min
Les coûts de sortie de cet appareil ( et matériels associés, tel ces simus: ne les oublions pas!) de sa flotte seront de 500millions d’€ comptablement imputés au bilan du 2eme trimestre 2020: dont effectivement totalement intégrable et couvrable par les prêts accordés/garantis par l’ Etat
Avisse a commenté :
1 juin 2020 - 14 h 01 min
Hoo de questions de vivre ainsi en 2020 quel pays cette France plus de avion Bordeaux via orly une grande ville Bordeaux je ai honte de vivre ici vue une ville de châteaux de vins moi je prenait cette ligne et bien je prendrais jamais le train la pagaille vive air France repreneZ vite svp moi je prenait une correspondance vers la réunion air France va perdre plus de argent revenait il le faut je suis très honteuse. De voir ça cdg mon jamais …
Billy a commenté :
1 juin 2020 - 14 h 14 min
Faut-il remotoriser les A380 comme on a transformé les A320 en LR c’est toute la question.
Faire évoluer les avions est certainement une solution dans ces moments de disette, en attendant les prochaines générations.
Les réacteurs à plasma ouvrent cette voie et les compagnies qui s’empressent de vendre leur A380 risquent de le regretter.
La vision serait donc d’accélérer la mise au point de cette découverte et de transformer ces avions, dont la durée de vie est, à mon avis, loin d’être terminée
C'est toute une NON question! a commenté :
1 juin 2020 - 16 h 25 min
Non, il n’y a AUCUNE question quant à remotoriser les 380, pour la simple raison qu’il n’y a AUCUN autre moteur plus performant développé pour un tel appareil: aucun qui permettrait de passer en bi-réacteur, et aucun ( meme ceux du 777X) qui permettrait de les rentabiliser en quadrillage-réacteur… Donc la question ne se pose même pas: les 380 volent avec leurs réacteurs actuels ou ne volent pas. Fin de partie et point-barre!
Réacteurs à plasma... a commenté :
1 juin 2020 - 16 h 29 min
Pourquoi pas…mais d’ici là les cellules des 380 actuels auront eu tout le temps de rouiller abandonnées sur les tarmacs….
A moins que vous n’envisagiez ces réacteurs à plasma pour les futurs très gros porteurs de la mi-décennie 2030 et au delà ( pour faire suite au post de ” Rendez vous dans la seconde moitié de la décennie 2030…” qui dit des choses sensées…)
Laurent H a commenté :
1 juin 2020 - 14 h 42 min
J’ai eu la chance de faire parti du vol inaugural entre CDG et New-york en 2009. Je ne pensais pas que 10 ans après tout serait déjà fini…
Au bout du compte, sait-on quel a été le dernier vol commercial pour l’A380 d’Air France ?
Alain 73 a commenté :
1 juin 2020 - 18 h 00 min
Moi pareil,j ai fais le vol inaugural AF Paris New York fin 2009, c était l euphorie chez AF,il disait à l époque un A 380 faisait entre 12 et 15 millions d euros d economie à la compagnie sur une ligne paris New York.550 places dans un avion,au lieu de 2 avions 777 et À 340 a l époque.10 avions commandé,de belles économies.FOUTESE…..tant pis je prendrais emirates pour voyager dans le monde en A380
ERIC PETY a commenté :
2 juin 2020 - 22 h 39 min
j’aurai aimé qu’Air France face des vols spéciaux (Paris Paris) avant
de se séparer de ses A380 comme elle l’avait fait en son temps avec le Concorde et le Boeing 747 afin que des personnes comme puisse l’emprunté au moins une fois
A7700 a commenté :
3 juin 2020 - 13 h 10 min
On parle beaucoup du ré-entrainement simulateur des pilotes d’Air Fance mais quid des Contrôleurs du trafic aérien d’Orly dont la licence ,compte tenu de la réglementation européenne et de la durée de fermeture du terrain, n’est plus opérationnelle (rappel : les femmes contrôleurs en congés de maternité sont obligées de les raccourcir ces congés si elles ne veulent pas perdre le bénéfice de leur licence..)