La compagnie aérienne Lufthansa a reporté sa décision sur l’aide d’Etat de 9 milliards d’euros annoncée lundi, la Commission européenne lui ayant demandé d’abandonner des créneaux de vol dans les aéroports de Francfort et Munich.
Les administrateurs de la compagnie nationale allemande ont bien examiné le 27 mai 2020 l’accord de principe trouvé avec le Fonds de stabilisation économique fédéral (WSF), prévoyant une aide de 9 milliards d’euros en échange entre autres d’une prise de participation « silencieuse » de l’Etat à hauteur de 20% du capital. Mais ils sont ressortis de leur réunion en annonçant le report sine die de la prochaine Assemblée générale et donc de l’approbation formelle du plan, auquel ils restent toutefois favorables.
Le fautif ? La Commission européenne, qui a pour approuver ce plan posé des conditions qui « conduiraient à un affaiblissement de la fonction de hub dans les aéroports d’origine de Lufthansa à Francfort et Munich » selon le communiqué de la compagnie aérienne. L’impact économique « qui en résulte sur l’entreprise et sur le remboursement prévu des mesures de stabilisation, ainsi que les scénarios alternatifs possibles, doivent être analysés de manière approfondie », ajoutent les administrateurs sans fournir plus de détail.
La presse allemande croit savoir que cette exigence concernerait 72 paires de créneaux de vol utilisées par 12 des 300 avions de la compagnie de Star Alliance basés dans les deux aéroports, où elle détient environ deux-tiers de part de marché, et qui seraient redistribuées principalement à des low cost. La Commission a refusé de commenter spécifiquement ces informations, expliquant seulement qu’il est « important de maintenir des conditions de concurrence équitables dans le marché unique post-coronavirus, au profit de tous les consommateurs et entreprises européens ».
La chancelière Angela Merkel a été plus prolixe selon Handelsblatt, expliquant qu’elle « permettra pas que cela se produise ». Avec sans surprise le soutien des dirigeants des régions concernées, celui de Hesse Volker Bouffier promettant une « lutte acharnée ». Même alarme chez le syndicat de pilotes VC (Vereinigung Cockpit), dont le président Markus Wahl a déclaré hier : « les quelque 140.000 emplois de Lufthansa ne doivent pas être compromis par des exigences absurdes et faussant la concurrence ».
arnaudbe a commenté :
28 mai 2020 - 8 h 55 min
toutes les grandes compagnies aériennes européennes vont recevoir des aides de leurs états respectifs , AF , BA, Iberia et j en passe , Et Bruxelles ne trouve rien a redire , par contre , pour Lufthansa , ca a l air de poser des problèmes ! Je comprend Merkel qui ne veux pas lâcher le morceau ! Franchement , Bruxelles ferait mieux de s occuper de choses plus importantes , surtout en ce moment .
beber a commenté :
28 mai 2020 - 9 h 49 min
“toutes les grandes compagnies aériennes européennes vont recevoir des aides … Et Bruxelles ne trouve rien a redire” C’est à confirmer. Ce n’est pas parce que ce n’est pas évoqué dans les médias grand publics que rien n’est exiqgé pour les autres compagnies. Par ailleurs il faut comparer la concurrence dans les différents pays. En France Ryanair mais surtout EasyJet, Volotea et Vueling sont beaucoup plus présentes qu’en Allemagne. Wizzair est par contre plus présente en Allemagne … mais elle ne s’attaque qu’à une partie du marché moyen-courrier de Lufthansa. Je ne parle même pas de la présence anecdotique de Volotea en Allemagne. Avant la “faible” présence de Ryanair et EZY en Allemagne pouvait s’epliquer par la place déjà occupée par Air Berlin. Et que dire de l’Italie où Ryanair, EasyJet qui sont encore plus présentes qu’en France sans oublier Volotea dont la France et l’Italie sont ces 2 principaux marchés et Wizzair et vueling dont la présente est au moins aussi importante qu’en Allemagne. D’autre part avec sa constellation de compagnies le groupe Lufthansa peut être présente sur plein de marchés en Europe. Quand on n’a pas besoin d’aide il n’y a rien à redire mais quand on a besoin d’aide le risque de fausser la concurrence peut être trop important.
Sam a commenté :
28 mai 2020 - 10 h 33 min
Et vendre des billets à 30€, taxes comprises, ce n’est pas de la vente à perte et donc de la concurrence faussée ?
Et quand elle voit le chantage de Lauda ( Ryan air) qui menace de fermer la base de Vienne si les PNC n’acceptent pas un salaire de 850€, en dessous du seuil de pauvreté autrichien, ça ne la gêne pas la commission européenne ?
@sam a commenté :
28 mai 2020 - 11 h 53 min
M’enfin Sam , on vous l’a dit et répété : DANS L’INTÉRÊT DU CONSOMMATEUR. C’est pourtant clair non ?
Ah on me dit dans l’oreillette que certains consommateurs seraient aussi salariés.
Bon alors finalement , c’est dans l’intérêt de certains consommateurs et pas certains autres, comme ces travailleurs pauvres de l’aérien, dindons de la farce , qui acceptent de trimer 11 à 12 h par jour dans une machine volante pour 850 euros par mois pour que certains puissent aller danser à Ibiza .
C’est vrai quoi , les pauvres , passer des mois dans des bureaux climatisés à faire un travail inintéressant , il faut absolument les détendre sinon ils pensent.
herve a commenté :
28 mai 2020 - 14 h 36 min
30€ n’est pas forcément de la vente à perte. Tout dépend de la structure de cout de la compagnie.
Wizz air fera des bénéfices avec un billet à 30€, alors que AF perdra beaucoup d’argent.
Chaque compagnie à ses stratégies: personnel phéthorique en escale pour AF, contre sous traitance pour Wizz air, Ryanair ou Easyjet…
2010 Steph a commenté :
28 mai 2020 - 11 h 21 min
Et quand l Etat français demande à AF d’arrêter les lignes au départ d Orly lorsque le TGV peut être une alternative !!! Laissant la porte grande ouverte aux low cost ??
HERVE a commenté :
28 mai 2020 - 14 h 38 min
n’importe quoi. aucune low cost ne viendra.
tournefeuille31 a commenté :
28 mai 2020 - 13 h 22 min
Les low cost ne se positionnent pas sur les très rares lignes à moins de 2h30 en train. Aucun intérêt face au train. Elles ne feront pas un ORY-BOD ou LYS ou NTE. Le champ libre est laissé au train pa aux low cost.
Toutes les lignes intérieures des low cost concernent des trajets d’au moins 4h30 en train à une ou deux exceptions près.
moonmartre a commenté :
28 mai 2020 - 20 h 06 min
@TOURNEFEUILLE31: Vous auriez mieux fait de regarder par exemple sur le site EasyJet les destinations au départ de ORY.
Vous avez justement LYS, NTE et BOD.
Ajoutez Rennes à 1H40 en TGV.
Vous avez faux sur toute la ligne.
Wind Surf a commenté :
29 mai 2020 - 11 h 02 min
Dans de nombreux aéroports, dont ORY, un slot cela vaut de l’or. Ca peut aussi être le cas dans certains aéroports de province.
Deux fois par an se tient la conférence des horaires. Plusieurs centaines de compagnies se rassemblent dans un centre de congrès. Elles travaillent à conserver leurs slots et à en obtenir de nouveaux, dès qu’un slot se libère ou encore, à échanger avec une autre compagnie.
Si un slot est disponible une compagnie peut le prendre et y mettre n’importe quelle destination, quitte à changer ultérieurement la destination. C’est une prise de guerre.
Les low cost ne sont pas les dernières dans cette rivalité. Faites confiance à Easyjet et les copains.
Si Air France est obligée (indirectement par le gouvernement) de lâcher des slots à Orly ils ne seront pas perdus pour tout le monde et quasiment irrécupérables.
Merci, Monsieur et Madame les ministres.
Pierrep a commenté :
29 mai 2020 - 10 h 02 min
Les low costs s’intègrent automatiquement dans les vides laissés libres.
et ceux qui racontent que cela est faux,ils travaillent pour la concurrence etrangère contre les cies française.la finalité est que les low cost si elles gagnent demanderont des subventions qui se porteront sur l’impot des français et amènera l’affaiblissement des cies françaises régulières,les exemples avec l’epidemie actuelle le demontre tres bien.
On peut toujours jouer a l’autruche,mais au final la chute est mortelle.
Just Biou a commenté :
29 mai 2020 - 10 h 20 min
Lufthansa, c’est plus de 60 ans de travail, avec du personnel très qualifié. Avec des conditions de travail saines et respectueuses. Avec le courage et l’esprit d’aventure qui sied au transport aérien.
Un slot à FRA ou MUC c’est un outil de travail presqu’aussi précieux qu’un avion.
Sous prétexte qu’un cyclone s’est abattu sur le transport aérien Lufthansa doit brader quelques-uns de ses plus importants actifs. Cela au profit de flibustiers qui traitent leur personnel comme des esclaves et sous prétexte que pouvoir aller à Ibiza pour 29 € fait partie des droits-de-l-homme (pardon, des droits-de-l-humain !!!).
Que connaissent-ils les zozos de Bruxelles ? Ils sont asticotés et tenus en main par les lobbyistes de RYR et autres malfaisants. Ce sont des marioles, des nuisibles.
Quand quelqu’un est dans la mouise la priorité est de l’en sortir, ensuite, on discutera de la concurrence. Chaque chose en son temps. Quelle honte d’enfoncer celui qui se débat au fond du trou.
Une fois de plus les minables de Bruxelles montrent de quoi ils sont capables, vulgaires bureaucrates sans aucun niveau. Ils n’ont rien compris. Ils s’en fichent, ils sont au chaud et ne craignent pas pour leur job.
Savent-ils qu’il y a un monde de différence entre une grande compagnie historique et des fricoteurs ?
Tenez bon Madame Merkel !
flydreamer a commenté :
29 mai 2020 - 12 h 50 min
En passant outre le principe d’etat fédéral constitué de Länder. l’union est sacrée depuis longtemps entre LH / Frankfurt+München Flughafen (le projet de l’aéroport de Berlin est à mentionner également).Et c’est la même chose pour AF / ADP.
Et telle est leur devise sous cette forme caricaturale: “Accordez moi plus de place dans votre aéroport et plus de slots et je ferai de vous un des plus grands aéroports mondiaux. ” dixit la compagnie.
” Faites venir davantage de pax pour augmenter les statistiques et alimenter le hub et je construirai des terminaux qui vous seront dédiés. ” dixit l’entreprise aéroportuaire.
Tout le reste , j’entends par là des compagnies opportunistes comme Ryanair, ne sont que des “amuse-gueules”.
L’Union Européenne n’a aucune leçon à donner sur ce qui doit être fait en Allemagne dans ce domaine.De grands pays comme la France et l’Allemagne contribuent à fournir une grosse partie de la soupe commune , mais il y en a qui la mangent tout en crachent dedans.
destruction a commenté :
29 mai 2020 - 14 h 52 min
Les commissaires européens passent leur temps à essayer de torpiller tout ce qui peut éviter aux grandes entreprises européennes de couler : accord entre Lufthansa et le gouvernement allemand, fusion siemfns/alstom etc…Tout est fait pour dégoûter les citoyens européens du modèle européen qui leur est tefourgué.