Boeing a annoncé hier le licenciement de 6770 employés aux Etats-Unis en raison de la faiblesse de la demande liée à la pandémie de Covid-19, dans le cadre de la réduction de 10% de ses effectifs annoncée le mois dernier. L’assemblage des 737 MAX a été relancé à Renton, après plus de quatre mois d’interruption.
Après le plan de départs volontaires (VLO) proposé à environ 70.000 salariés depuis avril et l’annonce d’une perte nette de 641 millions de dollars au T1, le temps est venu pour les « départs involontaires ». Dans une lettre ouverte aux employés, le PDG de Boeing Dave Calhoun l’a confirmé le 27 mai 2020 : « nous sommes arrivés au moment malheureux de devoir commencer les licenciements involontaires (ILO). Nous informons cette semaine les 6770 premiers membres de notre équipe américaine qu’ils seront affectés ». Le dirigeant promet « tout le soutien possible » au personnel affecté, y compris des indemnités de licenciement, le maintien de l’assurance santé ou une aide à la transition de carrière. Les sites internationaux de Boeing « s’efforcent également de réduire les effectifs », a ajouté Dave Calhoun, leur réservant le soin d’annoncer les départs à leur propre rythme. C’est déjà le cas à Winnipeg au Canada et Melbourne en Australie, avec un total d’environ 630 licenciements annoncés. Au total, le constructeur américain compte supprimer 10% de ses effectifs, soit 16.000 emplois.
« Je souhaiterai qu’il y ait une autre façon » de procéder, a expliqué le PDG, rappelant l’impact « dévastateur » de la pandémie sur l’industrie aéronautique : une réduction « considérable » du nombre d’avions commerciaux et de services dont les clients auront besoin au cours des prochaines années « se traduira à son tour par moins d’emplois sur nos lignes d’assemblage et dans nos bureaux ». Boeing a selon lui fait de son mieux pour « prévoir les besoins de nos clients des compagnies aériennes commerciales au cours des prochaines années alors qu’ils entament leur chemin vers la reprise ». Mais le constructeur devra « ajuster constamment » ses plans en fonction de l’évolution de la crise.
Il faudra « quelques années » pour que l’industrie revienne à ce qu’elle était « il y a à peine deux mois », a prévenu Dave Calhoun. Il croit cependant voir des « pousses vertes » émerger, certains clients ayant déclaré à Boeing que pour la première fois depuis le début de la crise sanitaire, les réservations dépassent les annulations de vol, tandis que les économies aux USA et à l’étranger commençant à rouvrir. Et « certaines parties de ses activités, notamment du côté de la défense, continueront à embaucher pour respecter les engagements envers les clients et combler des postes de compétences essentielles ».
Une des conséquences de ce regain d’optimisme est la reprise « à un faible rythme » de l’assemblage du 737 MAX à Renton, où la production avait été arrêtée en janvier. Le travail a depuis été « continu pour faire évoluer notre système de production et le rendre encore plus fort », a déclaré dans un communiqué Walt Odisho, vice-président et directeur général du programme 737 : les mécaniciens et les ingénieurs ont collaboré « pour affiner et normaliser » les activités dans chaque poste de la FAL. De nouveaux processus de « mise en kit garantiront également que les employés ont tout ce dont ils ont besoin à portée de main pour construire l’avion ». Les mesures prises « nous aideront à atteindre notre objectif de qualité à 100% pour nos clients tout en soutenant notre engagement continu envers la sécurité au travail », a ajouté Scott Stocker, vice-président de 737 Manufacturing. Fin avril, Boeing tablait sur une remontée progressive à une cadence de 31 MAX assemblés par mois en 2021 (contre 52 début 2020).
Rappelons que deux accidents mortels de 737 MAX en cinq mois ont fait 346 victimes chez Lion Air puis Ethiopian Airlines ; quelque 800 monocouloirs remotorisés, livrés ou assemblés, sont cloués au sol depuis mars 2019, la certification par la FAA de la mise à jour du logiciel anti-décrochage MCAS (mis en cause dans les deux accidents) étant attendue au troisième trimestre de cet année – peut-être.
Suspendue pendant deux semaines, la production des autres avions commerciaux avait elle redémarré en avril. Mais là aussi des baisses de cadence sont annoncées pour les programmes 777 et 787.
Last week, @flyPAL made history by flying its farthest non-stop flight with a 777-300ER, covering roughly 9,758 miles between Manila and Florida. The 16 hour and 9 minute flight repatriated 345 Filipinos from Miami back home to the Philippines.
Photo credit: Karol & Flory Roa pic.twitter.com/TxA9oqHiQo
— Boeing Airplanes (@BoeingAirplanes) May 27, 2020
Skol a commenté :
28 mai 2020 - 14 h 28 min
Ils vont les entasser ou ces 737?? Ils savaient déjà plus ou en mettre.
C’est pas comme si la demande en 737max était subitement répartie à la hausse mdrrr…
Et surtout... a commenté :
28 mai 2020 - 15 h 06 min
Ce n’est surtout pas comme si ces MAX avaient retrouvé le droit de voler….et donc d’être livrés aux compagnies…ni meme que ces dernières aient aujourd’hui une grande envie de les récupérer maintenant!
maillekeukeul a commenté :
28 mai 2020 - 15 h 37 min
C’est dingue cette configuration d’usine : une fois l’avion fini d’assembler, on peut le balancer à la flotte…
Shôgun a commenté :
28 mai 2020 - 17 h 49 min
Ce n’est certainement pas innocent. Si chacun est conscient que le 737 MAX est incapable de décoller en sécurité, il pourrait en revanche faire un excellent bateau, moyennant quelques menus aménagements tels que des flotteurs en polystyrène expansé sur les ailes et un renforcement de l’étanchéité de la cabine.
Chez Boeing, on a de la suite dans les idées.
julien31 a commenté :
28 mai 2020 - 15 h 43 min
Ils sont obstinés grave chez Boeing avec ce 37 Max !
Malko a commenté :
28 mai 2020 - 16 h 28 min
Ils veulent juste chasser l’ennui.
Greg a commenté :
28 mai 2020 - 16 h 34 min
S’ils reprennent les assemblages de Max, c’est qu’ils doivent être optimistes concernant la future re-certification de l’appareil.
Les 800 avions déjà assemblés doivent être modifiés, et donc les capacités doivent redémarrer.
C’est un processus qui va prendre du temps.
Reste là question de la formation des pilotes déjà qualifiés sur ng…
Oui, bien sûr... a commenté :
28 mai 2020 - 18 h 27 min
C’est le même style d’optimisme qui les avait conduit à continuer initialement la fabrication car, croyaient ils, les MAX revoleraient pour le printemps ( 2019…): résultat: des centaines d’avions parqués partout où c’est possible…et ça déborde tant qu’il a quand même bien fallu arrêter d’en faire! Sans compter que cet avance de trésorerie pour les fabriquer a déjà coûté un bras à l’entreprise…
Mais bon: comme ils ont deux bras, à eux de voir s’ils veulent garder le second ou pas!
Bencello a commenté :
28 mai 2020 - 17 h 36 min
Le redémarrage de la FAL de Renton (on ne sait pas à quel rythme) est à mon sens un moyen de définir les moyens humains (licenciements) et techniques nécessaires.Le rythme faible de production risque de durer, et il faut adapter la FAL en conséquence.
On sait également qu’une FAL de cette taille là ne peut supporter des a-coups trop importants, notamment à la hausse.
Peut-être est-ce aussi un moyen de solliciter un minimum les fournisseurs et éviter ainsi de trop nombreuses défaillances de ceux-ci.
Quoi qu’il en soit les appareils n’ont pas fini de s’accumuler sur les tarmacs d’ici et ailleurs.
renoux a commenté :
28 mai 2020 - 20 h 48 min
Décidément boeing fait n’importe quoi avec sa production de 737 MAX,aux usa ,il suffit qu’un juge et deux ou trois avocats qui s’acharnent et l’ avion ne pourra peut être pas voler rapidement , voir jamais !Les américains ont un système judiciaire bien plus puissant et libre que chez nous en Europe .Il ne faut pas oublier que boeing doit faire face à deux procédures,celle concernant les certifications unilatérales ,et évidemment les victimes !Enfin et c’est important ,boeing a mis en place un système ,sans en communiquer l’existence aux pilotes et par la même aux compagnies ,et sans faire profil bas pendant quelques temps , cela risque de leur coûter encore beaucoup plus cher !!!! D’ailleurs pour avoir convoyé un max il y a deux ans ,avec le recul je trouve angoissant d’avoir voler avec une machine dont je ne connaissais pas parfaitement les systèmes de contrôle .Pour ceux qui l’ont déjà piloté le max a vraiment tendance à lever du nez en montée ,et en croisière idem .Boeing doit se remettre en question ,l’aviation c’est la sécurité et encore la sécurité !
Checklist a commenté :
28 mai 2020 - 23 h 57 min
Pour les haineux.
La remise en service de la FAL du 737MAX n’est pas anodine.
Elle signifie que le vol de certification est tout proche
D’après Rayan Air qui a été contacté par Boeing, le vol de certification du 737MAX sera effectué au côté de la FAA et de l’EASA en juillet prochain
En Octobre il pourra révolver et Décembre se sera pour Ryan Air
maillekeukeul a commenté :
29 mai 2020 - 16 h 21 min
C’est bizzare, j’ai eu MOL au téléphone hier soir, et ce n’est pas ce qu’il m’a dit. Il voulait acheter du MC21 plutôt ou du SSJ 🙂
MERMOZ a commenté :
29 mai 2020 - 10 h 29 min
JE SUIS MORT DE RIRE
Il y a des trolls sur ce site qui ont la mémoire courte et qui en plus n assument jamais leurs commentaires délirants…
Il y a plus d un an un guignol prédisait que le MAX allait revoler durant l été 2019 et que ça couterait un tout petit milliard soit peanuts dans l océan de dollars de Saint Boeing qui est maintenant au bord de la faillite..
Mais le comique a oublié toutes ces allégations passées des plus fumeuses car ce rigolo use d avis autorisée et traite maintenant les détracteurs de Boeing d haineux car lui sait ce que les autres ignorent
Si le ridicule ne tue pas il y a un comique qui en abuse MDR
MERMOZ a commenté :
29 mai 2020 - 10 h 45 min
Et comme il n assumera pas plus que d habitude en réponse il brandira son argument habituel et nous fera marrer avec le succès intersidéral du 787 le seul LC présent sur le marché qui efface la concurrence ou le 777X promis lui aussi à un avenir tout aussi radieux …Airbus ne vendant pas de LC car trop mauvais …
On tient les paris ?