La compagnie aérienne Etihad Airways étudierait la possibilité de se séparer de ses Airbus A380 et d’annuler sa commande d’A350-1000, si la demande décimée par la pandémie de Covid-19 ne reprend pas rapidement. L’aide sanitaire apportée via Tel Aviv dans un avion tout blanc a été rejetée par l’Autorité palestinienne.

Selon des sources de l’agence Reuters, la compagnie nationale des Emirats Arabes Unis « réexamine sa stratégie de flotte » long-courrier, les prévisions de trafic se multipliant sur un retour à la normale en 2023. Etihad Airways envisagerait donc (comme Air France vient de l’officialiser) de se séparer de ses dix Airbus A380, mis en service depuis fin 2014 et configurés pour accueillir 2 passagers en Residence et 9 en Appartment de Première, 70 dans les studios de classe Affaires et 417 en Economie, soit un total de 498 places.

Et l’autre victime de la crise sanitaire pourrait être sa commande d’A350-1000, dont cinq exemplaires ont été officiellement livrés depuis juin 2019 mais immédiatement immobilisés « dans le cadre de son plan de transformation » ; ils ne sont jamais entrés en service (la commande initiale portait sur jusqu’à 62 exemplaires fermes et en option, mais Etihad l’avait réduite depuis 2012). La compagnie basée à Abou Dhabi avait déjà restructuré ses commandes en février 2019, annulant de fait l’achat de 42 A350-900 et réduisant à six Boeing 777X sa commande de 17 777-9 et huit 777-8. Etihad attend toujours les livraisons de 787-9 et 787-10 supplémentaires, ainsi que celles de 26 A321neo.

Cette réduction de flotte long-courrier, non confirmée par Etihad Airways mais qui devrait être décidée « bientôt » selon Reuters, pourrait s’accompagner de la suppression de 1200 postes – en plus des « centaines de départs » enregistrés depuis le début de la crise sanitaire, sur un effectif de 20.530 employés en aout dernier. Et elle ferait d’autre part face à un ultimatum de la part de ses créanciers, qui menace de la poursuivre en justice si une restructuration d’une dette de 1,2 milliards de dollars (détenue dans EA Partners à Amsterdam) n’est pas lancée. Avec pour but de garantir le remboursement de l’argent prêté par Etihad à ses filiales comme Air Serbia ou Air Seychelles. La dette à hauteur de 344 millions de dollars due par Air Berlin et Jet Airways, toutes deux en faillite, serait effacée selon la proposition des créanciers, tandis que celle due par Alitalia « serait incluse dans le refinancement proposé car Etihad a accepté de la couvrir dans le cadre d’un «accord de prise en charge de la dette» privé signé par les deux compagnies aériennes en 2016 », précise l’agence.

Un incident est venu ternir ce paysage déjà morose : l’A330-200 immatriculé A6-EYP d’Etihad Airways, repeint en blanc, s’était posé mardi à l’aéroport de Tel Aviv-Ben Gurion, devenant le premier avion commercial émirati à atterrir en Israël (les deux pays n’ont pas de relations diplomatiques). L’appareil transportait 14 tonnes de matériel humanitaire offert par les EAU aux Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie ; mais l’Autorité palestinienne a refusé le chargement humanitaire sous prétexte que l’envoi avait été négocié non avec elle mais avec les Israéliens et le programme alimentaire mondial de l’ONU.

Etihad Airways : les A380 et A350-1000 en question ? 1 Air Journal

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