Le groupe Avianca Holdings a annoncé la nuit dernière s’être mis sous protection contre les créanciers face à l’impact de la pandémie de Covid-19. Avec l’espoir re redécoller une fois ses problèmes financiers réglés.

Basé à l’aéroport de Bogota-El Dorado, la compagnie colombienne avait suspendu tous ses vols fin mars ; elle a demandé le 10 mai 2020 à un tribunal de New York à être placée sous la loi de protection contre les faillites (Chapter 11). Son communiqué précise qu’Avianca « et certaines de ses filiales et associées » cherche ainsi à « préserver et réorganiser les activités » du groupe : la demande a été rendue nécessaire par « l’impact imprévisible de la pandémie », qui a entraîné une baisse de 90% du trafic mondial de passagers et « devrait réduire les revenus de l’industrie dans le monde entier 314 milliards de dollars, selon l’IATA ». Depuis la mi-mars, les vols réguliers et ses 142 avions sont cloués au sol, « réduisant de plus de 80% le chiffre d’affaires consolidé et exerçant une pression importante sur ses réserves de trésorerie ». LifeMiles, le programme de fidélité du groupe, est administré par une société distincte et ne fait pas partie du recours au Chapter 11.

Avianca a déjà prévu la mise en congé sans solde de 12.000 de ses 20.000 salariés pour des durées allant d’un à six mois. Elle avait enregistré l’année dernière une perte nette de 894 millions de dollars, contre un profit de 1,1 million de dollars en 2018.

Le groupe prévoit également de « continuer à rembourser les billets et à honorer les coupons de voyage et paiements ou crédits associés aux bagages ou aux réclamations de service, conformément à ses politiques actuelles ». Compte tenu de l’impact de COVID-19 sur les projets de voyage, Avianca continuera de renoncer aux frais de modification et autres pénalités associés aux modifications des plans de voyage des clients pour les billets d’avion achetés jusqu’au 31 octobre 2020.

Avec cette mesure, la compagnie de Star Alliance entend « protéger et préserver les opérations » afin qu’Avianca puisse continuer à servir ses clients « selon les protocoles de biosécurité les plus stricts » ; assurer la connectivité et « stimuler l’investissement et le tourisme » en continuant d’être le fleuron de la Colombie où elle représente plus de 50% du marché intérieur, et fournir des services sans escale à travers l’Amérique du Sud, l’Amérique du Nord et les marchés européens (le trafic de fret continue) ; et « restructurer le bilan et les obligations de la Société » pour lui permettre de traiter de manière exhaustive les passifs, les baux, les avions en commande et « autres engagements ».

Selon le CEO Anko van der Werff, Avianca « est confrontée à la crise la plus difficile de notre histoire centenaire (…). Malgré les résultats positifs de notre plan Avianca 2021, nous pensons que, face à une mise à terre complète de notre flotte d’avions passagers et une reprise qui sera progressive, l’entrée dans ce processus est une étape nécessaire pour relever nos défis financiers. Lorsque les restrictions imposées par le gouvernement aux voyages en avion seront levées, et que nous serons en mesure de reprendre progressivement notre activité, nous nous réjouirons d’accueillir à nouveau nos employés en congé et de jouer un rôle dans le redémarrage de l’économie en Colombie et sur nos autres marchés clés ».

Le dirigeant a en outre rappelé qu’à l’instar de « nombreuses autres compagnies aériennes dans le monde, y compris aux États-Unis, dans l’Union européenne, en Asie ainsi qu’en Amérique latine », Avianca  recherche un soutien financier des gouvernements des pays où elle fournit des « services essentiels ».

Avianca Holdings a accueilli 30,5 millions de passagers en 2019, vers et depuis 76 destinations dans 27 pays. La Holdings, filiale du Synergy Group, est basée au Panama, avec des filiales en Colombie donc, au Costa Rica, en Equateur, au Guatemala, au Honduras, au Nicaragua, au Pérou et au Salvador.

Amérique latine : Avianca au bord de la faillite 1 Air Journal

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