L’Association du transport aérien international (IATA) est en faveur du port de « couvre-visage » pour les passagers et du port du masque pour les membres d’équipage afin de lutter contre la pandémie de Covid-19, mais « n’appuie pas » l’imposition d’une mesure de distanciation sociale qui obligerait les compagnies aériennes à garder inoccupé le siège central.
Selon l’IATA, le port du masque est éléments un élément « critique » d’une approche à plusieurs niveaux de la biosécurité, à mettre en œuvre temporairement lorsque les
gens recommenceront à voyager par avion. « Les preuves » indiquent que le risque de contamination à bord des aéronefs est faible ; le port du couvre-visage ou du masque par les passagers et l’équipage à bord des avions « réduira davantage le risque déjà faible », tout en évitant les « augmentations dramatiques des coûts » du transport aérien qui résulteraient de mesures de distanciation en vol.
En plus du couvre-visage, l’IATA propose d’autres mesures temporaires de biosécurité :
• Prise de température des passagers, des employés de l’aéroport et des voyageurs.
• Procédures d’embarquement et de débarquement qui réduisent les contacts entre les passagers et avec les membres d’équipage.
• Limitation des déplacements dans la cabine durant le vol.
• Nettoyage de la cabine plus fréquent et plus en profondeur.
• Simplification des procédures de service à bord, de façon à réduire les déplacements des membres d’équipage et les interactions avec les passagers.
Lorsqu’il y aura « des méthodes éprouvées et disponibles à grande échelle », le dépistage de la COVID-19 ou l’utilisation du passeport immunitaire « pourraient faire partie des mesures temporaires de biosécurité ».
L’IATA en revanche « ne recommande pas » de restreindre l’utilisation du siège central pour créer une distanciation sociale à bord des aéronefs. Les preuves, « bien qu’elles soient limitées », suggèrent que le risque de transmission du virus à bord des aéronefs est faible, même en l’absence de mesures spéciales. Le suivi des contacts après un vol de la Chine vers le Canada à bord duquel se trouvait un passager ayant des symptômes de COVID-19 n’a révélé aucun cas de transmission à bord ; le suivi des contacts après un vol entre la Chine et les États-Unis avec 12 personnes symptomatiques de la COVID-19 n’a révélé aucun cas de transmission à bord ; et les communications échangées avec des compagnies aériennes membres de l’IATA révèlent des résultats similaires :
- Un sondage informel de l’IATA auprès de 18 grandes compagnies aériennes révèle que durant la période de janvier à mars 2020, seulement trois épisodes de transmission en vol soupçonnée ont été observés, les trois étant des cas de transmission d’un passager à un membre d’équipage. On a signalé quatre autres épisodes de transmission de pilote à pilote, qui pourrait s’être produite durant le vol, mais aussi avant ou après (incluant durant le temps mort en escale). Il n’y a pas eu de cas de transmission d’un passager à un autre.
- Un examen plus approfondi par l’IATA du suivi des contacts de 1100 passagers (durant la période de janvier à mars 2020) confirmés porteurs de la COVID-19 après leurs voyages n’a révélé aucun cas de transmission secondaire parmi plus de 100 000 passagers qui avaient emprunté les mêmes vols. Seulement deux cas ont été trouvés parmi les membres d’équipage.
Il y a plusieurs raisons plausibles selon l’IATA expliquant que la COVID-19, qui se transmet principalement par les gouttelettes projetées par les voies respiratoires, ne s’est pas répandue davantage à bord des aéronefs, et en quoi le transport aérien est différent des autres moyens de transports publics :
• Les passagers sont assis et regardent vers l’avant, et il y a peu d’interactions face à face.
• Les sièges constituent une barrière à la transmission vers l’avant et l’arrière de la cabine.
• La circulation de l’air se fait du plafond vers le plancher, ce qui réduit encore le potentiel de transmission vers l’avant et l’arrière de la cabine ; de plus, la circulation d’air intense ne favorise pas la circulation des gouttelettes autant que dans un autre environnement intérieur.
• Les filtres à air à haute efficacité HEPA installés dans les aéronefs modernes nettoient l’air de la cabine à un niveau qui correspond à celui des salles d’opération des hôpitaux, à quoi s’ajoute un niveau élevé de circulation d’air frais.
De plus, poursuit l’association, même si on oblige les transporteurs aériens à maintenir le siège central inoccupé, cette mesure « ne permettra pas d’assurer la distanciation recommandée ». La plupart des autorités recommandent une séparation d’un à deux mètres, alors que la largeur moyenne des sièges est de moins de 50 cm.
« La sécurité des passagers et des équipages est primordiale. L’industrie aérienne collabore avec les gouvernements pour rétablir le transport aérien lorsque cela pourra se faire en toute sécurité. Les preuves suggèrent que le risque de transmission à bord des aéronefs et faible. Et nous allons prendre les mesures nécessaires, comme le port du couvre-visage par les passagers et le port du masque par les membres d’équipage, pour ajouter une couche supplémentaire de protection. Nous devons trouver une solution qui rassure les passagers tout en maintenant les coûts des voyages aériens abordables. Un seul de ces aspects, en l’absence de l’autre, ne serait pas une solution durable », a déclaré dans un communiqué Alexandre de Juniac, directeur général et chef de la direction de l’IATA. « Dans l’immédiat, notre objectif est de rendre l’environnement de la cabine encore plus sûr grâce à des mesures efficaces qui restaureront la confiance des passagers et des équipages. Les contrôles et le port du couvre-visage ou du masque s’inscrivent parmi les nombreux niveaux de protection que nous recommandons. Toutefois, le siège central maintenu vide n’en fait pas partie », ajoute M. de Juniac.
Les solutions à long terme à la COVID-19 relèvent de la science médicale. « Il nous faut un vaccin, un passeport immunitaire ou un test de dépistage de la COVID-19 efficace pouvant être fait à grande échelle. Dans chaque cas, le travail en cours est prometteur. Mais rien de cela ne sera réalisé avant que nous devions remettre l’industrie en marche. C’est pourquoi nous devons nous préparer au moyen d’une série de mesures, dont la combinaison réduira davantage le risque déjà faible de transmission en vol. Et nous devons être prudents et éviter d’adopter des solutions trop rigides, afin de pouvoir rapidement adopter des mesures plus efficaces qui deviendront sans doute à notre portée éventuellement », selon M. de Juniac.
Impact économique
L’exigence de distanciation sociale à bord des aéronefs « modifierait de façon fondamentale les paramètres économiques de l’aviation en fixant à 62 % le coefficient maximal d’occupation des sièges », explique l’IATA ; cela est « bien inférieur au seuil de rentabilité de l’industrie » qui se situe à 77%. Avec moins de sièges offerts à la vente, les coûts unitaires augmenteraient grandement. Par rapport à 2019, les tarifs aériens devraient augmenter dramatiquement, de 43 % à 54 % selon la région, « seulement pour couvrir les coûts ».
Coefficient d’occupation d’équilibre | Tarif moyen en 2019 | Tarif moyen avec distanciation sociale | Augmentation du tarif moyen |
Afrique et | 75% | 181 $ | 259 $ |
Moyen-Orient | |||
Asie-Pacifique | 81% | 141 $ | 217 $ |
Europe | 79% | 135 $ | 201 $ |
Amérique latine | 79% | 146 $ | 219 $ |
Amérique du Nord | 75% | 202 $ | 289 $ |
Asie du Nord | 76% | 135 $ | 195 $ |
« Les compagnies aériennes luttent pour leur survie. L’élimination du siège central augmenterait les coûts. Si cette augmentation peut être compensée par des tarifs plus élevés, l’ère des voyages abordables prendra fin. Si, d’autre part, les compagnies aériennes ne peuvent récupérer les coûts au moyen de tarifs plus élevés, ces compagnies vont faire faillite. Aucune de ces options ne convient, alors que le monde a besoin d’une forte connectivité pour donner le coup d’envoi de la reprise après la dévastation économique causée par la COVID-19 », conclut M. de Juniac.
daisy a commenté :
6 mai 2020 - 9 h 06 min
a l heure actuelle on peut se poser la question de la “connectivité”
Pioneer300 a commenté :
6 mai 2020 - 9 h 16 min
Je pense que pour le confort du passager et pour être sur de ne rien risquer il faut
Des masques , des gants, une prise de température a l’arrivée dans le terminal ,une prise de température a l enregistrement ,une prise de température avant de rentrer dans l’avion Pour les repas a bord on sert d’abord les rangées paires ,ensuite les impaires Précision importante la levée du masque est autorisée pour manger et/ou boire Dans ces conditions nous visons une reprise rapide du transport aérien avec des billets a tarifs très compétitifs compte tenu que ces mesures seront entièrement financées par les passagers ..Merci qui…merci IATA encore une institution sur le mode de fonctionnement de l’OMS
Robert a commenté :
6 mai 2020 - 12 h 13 min
Ma crainte principale c’est l’indiscipline des passagers et c’est valable autant pour les avions que pour les trains, les métros ou les autobus.
Ne pas porter de masque ou ne pas respecter les distances doit être considéré comme une incivilité.
Anna Stazzi a commenté :
6 mai 2020 - 9 h 34 min
Le grand bal des hypocrites est ouvert !
Un «couvre-visage » n’est pas un masque protecteur.
Pourquoi pas un chapeau pointu ou une raquette de tennis ?
Le fait de ne pas »appuyer » l’idée de la distanciation, pourtant recommandée par les médicaux, correspond au vibrant appel du tiroir-caisse qu’il faut remplir.
Les compagnies sortent sous perfusion des états de cette épreuve. Leur imposer des normes de sécurité sanitaire, c’est fermer boutique.
On va découvrir tout un tas de contorsions du même ordre rapidement.
L’une des plus gaillarde étant celle de devoir prendre le métro pour aller travailler avec l’interdiction de prendre l’air du large sur la plage.
Le respect de l’intelligence est une notion qui se raréfie.
Cap a commenté :
6 mai 2020 - 10 h 51 min
Jusqu’au début des années 60 nous avions des politiques qui disaient des caps. Plus le tem5avance plus les politiques courent derrière l’opinion en jouant sur l’émotion. Il n’y a plus aucune cohérence de l’action publique, ce n’est plus que l’entretien du pathos.
Bon courage aux équipages... a commenté :
6 mai 2020 - 11 h 23 min
Bon courage aux PNC de toutes les compagnies pour ” en me^me temps”:
* S’assurer de la limitation des déplacements des passagers à bord ( pendant tout le vol..)Courage en long-courrier..
* Effectuer un service simplifié et (peut-être) différencié selon les numéro/lettres des sièges de manière a ce que l’on retrouve pas deux personnes cote a cote qui doivent relever leurs masques en meme temps pour manger: cela revient à faire 2 demi-service consécutifs…
* Limiter les inter-actions entre passagers et membres d’aéquyipage…
Ah, purée: que je vais être bien à rester chez moi ou à me déplacer uniquement avec MA voiture!
Ca promet... a commenté :
6 mai 2020 - 12 h 59 min
…le passage aux toilettes, au petit matin tout spécialement en long-courrier: ça va être un grand moment!
Va falloir avoir le coeur et les tripes bien accrochés pour être certain au sortir de ce lieu de n’emporter aucun virus avec soi…
Et que l’air soit ” aspiré vers le bas et changé toutes les trois minutes” ne changera rien à l’angoisse du lieu!
Lavatory Occupied a commenté :
7 mai 2020 - 4 h 58 min
C’est tellement vrai la file d’attente pour aller aux toilettes sur un LC après la collation du matin après le réveil. Bon courage aux PNC pour demander aux passagers de ne pas attendre debout devant la porte des toilettes et dans le copuloir.
Pandémie a commenté :
6 mai 2020 - 15 h 35 min
La pandémie est dans sa phase descendante peut-être qu’il faut attendre tout simplement encore jusqu’à ce qu’elle soit réellement derrière nous.
Manu a commenté :
6 mai 2020 - 15 h 59 min
je cite “Il y a plusieurs raisons plausibles selon l’IATA expliquant que la COVID-19, qui se transmet principalement par les gouttelettes projetées par les voies respiratoires, ne s’est pas répandue davantage à bord des aéronefs, et en quoi le transport aérien est différent des autres moyens de transports publics”
Heuuu… messieurs les pseudo journalistes, vous réfléchissez avant d’écrire bêtement ce qu’on vous raconte ?
Le minimum de votre travail serait de remettre en doute ce genre de déclarations totalement infondées ! Merci
grand caribou a commenté :
6 mai 2020 - 21 h 53 min
Pour celles et ceux qui voudraient aller ”directement à la source” : https://www.iata.org/contentassets/f1163430bba94512a583eb6d6b24aa56/covid-medical-evidence-for-strategies-200504.pdf
et particulièrement les liens des articles de références ”section Transmission in Flight” https://
http://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.03.09.20033217v1.full.pdf
Surfaces
https://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=3551767
temperature and humidity
https://
http://www.ashrae.org/file%20library/about/position%20documents/pd_infectiousaerosols_2020.p
df
Transmission in flight
https://academic.oup.com/qjmed/article
–
abstract/doi/10.1093/qjmed/hcaa089/5809152
https://doi.org/10.1016/j.tmaid.2020.101643
https://
http://www.cmaj.ca/content/cmaj/192/15/E410.full.pdf
http
s://
http://www.pnas.org/content/115/14/3623.short
https://
http://www.nownews.com/news/20200422/4046494/
Bon reste que même si le risque est peu élevé le masque si il n’Est pas obligatoire sera fortement recommandé
Thierry Duruz a commenté :
7 mai 2020 - 10 h 56 min
Il est important que les vols puissent reprendre au plus vite, idéalement avant la saison touristique estivale, et ce à destination du monde entier. Trop d’emplois sont en jeu, pas seulement dans les compagnies aériennes. De plus, beaucoup de pays sont totalement dépendants du tourisme pour la simple survie de leur population, pour qui c’est la seule source de revenus permettant de tout simplement survivre. Si ces populations, souvent sans aucun filet social, ne peuvent pas très rapidement retrouver une source de revenus, cela entraînera des dizaines de millions de morts par la misère et ses conséquences ! Il existe des pays où le tiers de la population est déjà dans la misère à cause de l’absence de touristes, donc de revenus. Et, dans certains de ces pays, les morts par suicide causées par le désespoir y sont déjà plus nombreuses que les morts de la pandémie…
Wind Surf a commenté :
8 mai 2020 - 20 h 13 min
N’en avez-vous pas ras la casquette de toutes ces discussions byzantines?
Dans les années 1830, le grand physicien Arago écrivait que le voyage en train était très dangereux. A cause de la vitesse et de la circulation d’air on risquait d’attraper une fluxion de poitrine!
Si vous êtes inconfortable à prendre l’avion, souscrivez à une assurance auprès d’une société d’assistance pour vous faire rapatrier en jet médicalisé si vous tombez malade. Ce n’est pas si cher que l’on croit.