Subissant aussi les effets de la crise du coronavirus, le motoriste et équipementier aéronautique Safran a publié mercredi un chiffre d’affaires en baisse de 6,9% au premier trimestre, à 5,4 milliards d’euros (contre 5,78 milliards un an plus tôt).
Hors effet de change et de périmètre, la baisse de chiffre d’affaires s’élève à 8,8%. Avec un fléchissement de l’activité de 1,7%, les deux premiers mois n’ont quasiment pas été affectés par la crise du Covid-19″, “bien qu’impactés par la baisse de la production des Leap-1B“, les moteurs qui équipent les Boeing 737 MAX, cloués au sol depuis plus d’un an, a commenté son directeur général, Philippe Petitcolin.
L’impact s’est en revanche fait durement sentir en mars dans toutes les activités du groupe (propulsion, équipements aéronautiques et aérosystèmes, intérieurs d’avions) avec une chute de 20,4% du chiffre d’affaires. “Ces tendances se sont amplifiées en avril et la baisse attendue du chiffre d’affaires au deuxième trimestre pourrait être en ligne avec celle observée en avril“, prévoit le groupe dans un communiqué.
L’équipementier français a fermé temporairement 45 sites dans le monde et adopté des mesures de réduction d’emplois -45% des effectifs (soit environ 20 000 personnes) en France sont mis au chômage partiel et 35% à l’échelle mondiale.
“Aujourd’hui, le scénario central est celui d’une reprise progressive, les nouvelles livraisons d’avions devant être durablement en baisse, au-delà de 2020. À court terme, les compagnies aériennes et l’industrie aéronautique devraient cependant bénéficier de l’aide des pouvoirs publics. À long terme, les perspectives restent positives pour Safran, notamment parce que la flotte de CFM56, jeune et performante, est moins susceptible de subir des retraits et des démantèlements de moteurs après l’immobilisation due au Covid-19 : environ 57 % des CFM56-5b/7b ont moins de 10 ans et 7 % seulement ont plus de 20 ans“, commente l’équipementier français, qui a connu une forte croissance en 2019, avec un bénéfice net de 2,5 milliards d’euros, et disposait encore fin mars 2020 d’une trésorerie de 3,2 milliards d’euros.
Nico a commenté :
2 mai 2020 - 12 h 38 min
Soit loin des 90% des compagnies aériennes !
Bencello a commenté :
2 mai 2020 - 13 h 01 min
La crise actuelle va permettre de juger le positionnement des différents équipementiers sur le MRO.
Le développement massif de cette activité de service, concurrente de Lufthansa Technik ou AF KLM E&I permettra d’atténuer les perturbations.
Avec un parc gigantesque de CFM56, et de Leap à entretenir, Safran a un avantage sur RR, spécialisé sur les moteurs de forte puissance.
Les contrats de service pluriannuels signés avec les différentes compagnies sont autant de visibilité apportée à l’activité des acteurs aéronautiques, même si la disparition des compagnies aériennes impactera tout de même ce segment. Les réductions de commandes et le prolongement de la durée de vie des appareils bénéficiera à cette maintenance.
Certains acteurs modestes du MRO pourraient même constituer des cibles intéressantes d’acquisition.
Le coeur de métier, la fabrication sera lui très impacté, car Safran est présent sur l’ensemble des segments de la conception aéronautique (trains d’atterrissage, nacelles, intérieurs, APU, sièges, câblage, moteurs,…)
Un motif suffisant pour se diversifier en dehors de l’aérien ?
michael tolini a commenté :
2 mai 2020 - 16 h 25 min
Pas si simple, GE et P&W commencent a degraisser sec en Amerique du Nord. Safran est dependant de GE car il ne faut pas oublier que Safran ne fabrique que la “partie froide” des moteurs, GE a toujours garde la maitrise de la partie “noble”.En d’autres termes Safran va subir la meme reduction de volume que Airbus et Boeing.
Pioneer300 a commenté :
2 mai 2020 - 16 h 39 min
BOEING ,AIRBUS ,SAFRAN et tout ce qui touche a l’aérien est condamné pour au moins les 5 prochaines années si rien ne change et compte tenu de ce qui est demandé en terme de rentabilité aux entreprises qui bénéficient d’une aide de l’état Les compagnies et leurs sous traitants sont au bord de l’asphyxie Les annulations de commandes ,et les plans de réduction de flotte ne feront qu’ajouter a la catastrophe annoncée Toutes ces grandes entreprises n’auront qu une seule solution licencier …Seul espoir un vaccin ou un traitement pour l’ensemble de la population ce serait la seule alternative qui amènerait une lueur d’espoir dans l’aérien et ailleurs
Malko a commenté :
2 mai 2020 - 19 h 18 min
Et sur ce tableau, dommage que les compagnies n’aient pas assez de liquidités pour financer la recherche de solutions vaccinales. Mais, ce qu’il faut retenir de cette crise c’est la nécessaire remise en cause du modèle actuel du transport aérien qui doit travailler à être plus résiliant. Par exemple, elle devra s’adpater comme elle l’a fait face à la menace terroriste, en mettant en place des mécanismes pour adpater les vols en fonction des épidémies (équipements de protection avant et pendant le vol, diagnostics-détection, tri, circulation de l’air dans les cabines, réduction de la promiscuité ou l’entassement, etc.). Ces mesures pourraient être contraignantes techniquement et financièrement, mais ce sera un mal nécessaire. Ainsi, le transport aérien ne sera pas pris par surprise et pourra continuer à opérer en pleine crise sans avoir à envisager les scénarios épouvantbles des menaces de licenciements ou de cessation d’activités.