La compagnie aérienne American Airlines va se séparer de tous ses Boeing 757-200 et Airbus A330-300, ayant annoncé au premier trimestre une perte de 2,2 milliards de dollars influencée par la pandémie de Covid-19. Chez Delta Air Lines, ce sont les McDonnell-Douglas MD-88 et MD-90 qui vont connaître une retraite anticipée – et bien méritée.
Après avoir annoncé dès septembre 2018 la sortie de flotte de ses 767-300ER et Embraer 190, désormais terminée alors que leur départ devait s’étaler jusqu’à la fin de l’année, American Airlines a ajouté deux autres « types d’avions plus anciens et moins économes en carburant » à la liste des mises en retraite accélérée. Les 34 757-200 qui avaient rejoint sa flotte en 1989 et volaient principalement sur les routes intérieures et vers Hawaï, ainsi que sur des services transatlantiques et en Amérique latine, et les neuf A330-300 hérités en 2013 de US Airways et déployés en majorité sur son réseau transatlantique. De plus, American Airlines « abandonne » les 19 Bombardier CRJ200 exploités par PSA Airlines.
Comme les programmes de vol et les besoins en avions sont ajustés au plus près « pendant cette période de faible demande record », la compagnie de l’alliance Oneworld a décidé de prendre cette « mesure unique » de retirer un total de cinq types d’avions. Ce qui au passage réduira « la complexité d’exploitation » et entraînera « des économies de coûts et des gains d’efficacité ». Et lui permettra donc de se concentrer sur des avions « plus avancés » comme les A321neo, 787 Dreamliner « et 737 MAX » (elle avait reçu 24 des cent exemplaires commandés avant leur immobilisation au sol en mars 2019). Pour les monocouloirs en particulier, American Airlines met en avant le fait de n’avoir que deux types de cockpit, ce qui « améliore les performances opérationnelles grâce à l’efficacité de la formation et à une maintenance rationalisée ».
Cette nouvelle est tombée quelques heures après celle d’une perte de 2,24 milliards de dollars au T1, sa plus grande perte trimestrielle depuis 2008. Le chiffre d’affaires d’American Airlines a reculé de 19,6% à 8,515 milliards de dollars, tandis que le total des dépenses grimpait de 8,4% à 11,06 milliards. « Jamais auparavant notre compagnie aérienne et notre industrie n’a été confrontée à un défi aussi important », a déclaré le PDG Doug Parker.
La compagnie a « rapidement agi pour réduire les coûts, réduire les vols, geler les embauches et retirer rapidement certains avions de ligne », et bénéficiera de 5,8 milliards de dollars d’aide publique. Pour le deuxième trimestre, le dirigeant prévoit de dépenser « environ 70 millions de dollars par jour, ce qui devrait tomber à environ 50 millions de dollars par jour en juin » ; American Airlines devrait disposer d’une trésorerie d’environ 11 milliards de dollars à la fin juin (6,8 milliards à la fin mars). Près de 39.000 employés « se sont portés volontaires pour des congés non payés ou partiellement payés » sur un total de plus de 133.000, souligne la compagnie aérienne.
.@AmericanAir has officially announced the retirement of its E190, 757, 767, and A330-300 fleets. They will not return to AA post-pandemic. pic.twitter.com/iLP0Ch0lWT
— Jason Rabinowitz (@AirlineFlyer) April 30, 2020
Chez Delta Air Lines, qui a rejoint certaines de ses rivales dans le port de masque obligatoire pour les passagers, ce sont les « chevaux de trait » du réseau intérieur dont le départ en retraite va être accéléré : à partir de juin, ses 21 MD-88 et cinq MD-90 ne voleront plus sur son réseau (ils étaient encore fin février 47 et 29 respectivement).
La compagnie de l’alliance SkyTeam a immobilisé environ la moitié de sa flotte depuis le début de la pandémie, soit environ 600 avions de la flotte principale et de celle régionale. Elle continue d’évaluer son plan de flotte, et « envisage des retraits d’avions supplémentaires pour se concentrer sur une flotte moderne et plus simplifiée à l’avenir » ; comme dans le cas de l’aéroport de New York-LaGuardia où les MD-88 sont remplacés par des monocouloirs de la famille A320 et des 737-900ER depuis le début mars.
Rv2lyon a commenté :
2 mai 2020 - 9 h 38 min
Les compagnies aériennes vont profiter de cette crise pour simplifier effectivement leur flotte, chose qu’elles ne pouvaient pas faire sans un heurt avec les pilotes. La situation change et nombre de pilotes de ces vieux avions vont se retrouver au chômage et tous en même temps sur un marché bloqué.
La planète elle s’en sortira un peu mieux, mais pas l’économie dans sa globalité
Blaireau a commenté :
2 mai 2020 - 18 h 27 min
Donc quand on arrête un avion, les pilotes meurent avec l’avion ?
Franchement la planète s’en sortirait aussi mieux sans vos commentaires.
rv2lyon a commenté :
3 mai 2020 - 9 h 06 min
Bonjour Blaireau, quel nom si joliment porté. Si vous avez un minimum de connaissance économique et managériale, vous devriez savoir que les premiers à quitter une entreprise quelque soit le domaine d’activité sont les personnes dont les compétences ne sont plus en adéquation avec les besoins.
Si les pilotes de B717 et MD n’ont pas d’autres compétences, en cette période de réduction d’effectif de pilotes, ils seront les premiers à être licenciés. Et heureusement, licencier ne veut pas dire mourir. Mais là, c’est de la connaissance syntaxique et de vocabulaire.
Norlau a commenté :
3 mai 2020 - 20 h 08 min
Heureusement que les compagnies qui m’employaient n’ont pas appliqué votre raisonnement débile quand elles renouvelaient leur flotte sinon j’aurais été chômeur dès l’age de 35 ans!!
Brumos a commenté :
4 mai 2020 - 7 h 43 min
Surement que nombre de ces pilotes ont l’âge allant avec leur machine, et bcp vont être retraités d’office car les md et 717 se raréfient…….
Francis a commenté :
2 mai 2020 - 11 h 35 min
Air-Journal vous n’avez pas parler des B767 des B757 des B717 de Delta. Faut aller jusqu’au bout dans vos articles.
Elle va en retirer dès maintenant une vingtaine sur 56 B767-300 agé presque de 30ans et le reste au fur et à mesure des livraisons d’A330-900 dans les 5 prochaines années.
Elle va retirer la moitié de ses B757 dès cette année environ 60 sur 120…
Delta est en discussion avec boeing pour qu’il lui reprenne ses B717 gourmands en kérosène pris chez lui en leasing contre 1 commande de B737Max8…
air a commenté :
2 mai 2020 - 13 h 21 min
Il faut apprendre à lire Francis.
L’article parle de mise en retraite de certains modèles,
pas d’une diminution du nombre par type.
C’est vraiment écrire par esprit de critique. Bof.
Nico a commenté :
2 mai 2020 - 11 h 45 min
“une perte de 2,2 milliards de dollars influencée par la pandémie de Covid-19.”
Nan…..sérieux? Ah ouai? Heureusement que vous êtes là pour nous donner la raison!
GVA1112 a commenté :
2 mai 2020 - 11 h 57 min
On sort les vieux, et on ne met pas en service les nouveaux ….
Combien de B737 Max fabriqués, seront encore au sol à la fin de l’année, par choix de non-réception de la part des companies !!
Airbus est guère mieux lotis, sauf, qu’il n’a pas 400 avions déjà en stock !!
Le marché de l’occasion va être lui aussi saturé et avec des prix de vente très très bas :-). Les entreprises de stockage, comme à Tarbes, ont de beaux jours devant eux !!
Combien de cadets , futurs pilotes, se mordent les doigts, au vu du sur effectif de pilotes qualifiés et disponible !!
La reprise sera très longue pour eux.
TFFRYYZ a commenté :
2 mai 2020 - 13 h 26 min
Le 737 max n’est pas réceptionné par choix des compagnies qui l’ont commandé mais parce que la FAA pas plus ses homologues étrangères ne vont donner de suite le feu vert pour que cette catastrophe industrielle ne reprenne les airs. Qui voudrait monter à bord après les deux accidents de 2018 et 2019? Vous?
Mosquito a commenté :
3 mai 2020 - 10 h 53 min
Pour l’avoir vecu en 2008, les cadets et EPLs sont restés sur le carreau 4 ans….et apres c’est reparti au point d’etre en manque de pilotes 10 ans plus tard.
Ces jeunes pilotes ont fait preuves de patience, ont galeres dans des petits boulots…mais ils ont finis par rejoindre les cockpits.
La vie est un eternel recommencement, courage donc aux cadets
Anna stazzi a commenté :
2 mai 2020 - 13 h 42 min
Merci Coro 19 !
Chaque médaille a deux côtés.
Il aura fallu une « pandémie » (ou vendue comme telle) pour que les cies US, leurs chefs et actionnaires dégagent enfin du ciel ces vieilles guimbardes ràpées jusqu’à la corde, amorties mille fois.
Je ne prône pas le jeunisme, mais certains de ces vieux machins perdaient des morceaux en vol, et en ts les cas, ne répondaient plus aux normes de confort pour lesquelles les cies encaissaient les billets.
On ne fait pas du neuf avec du vieux.
On pt toujours ricaner des Russes ..
Le pire, c’est que ces vieux râteaux seront repeints et vendus en AmLat, ou en Afrique contre bakchich à des entrepreneurs véreux.
Bencello a commenté :
2 mai 2020 - 14 h 36 min
décision peu étonnante compte tenu des caractéristiques de la flotte de Delta:
– la plus vieille des “Big three” US
– possédée en propre à 80%
Plus étonnant on parle aux état-unis d’un échange des B717 loués actuellement auprès de Boeing, contre 100 B737MAX (!!!!)
Une “commande” qui ferait beaucoup de bruit, sous condition d’un retour en vol du MAX..
EPL 1986 a commenté :
3 mai 2020 - 8 h 21 min
Les cadets feront comme ceux de ma génération qui ont connu les conséquences de la dérégulation du transport aérien aux USA, et qui ont débuté leur carrière cme bagagistes avant de pouvoir monter dans un cockpit.
Et il se pourrait même a commenté :
3 mai 2020 - 9 h 41 min
…que ce coup ci, quelques plus seniors , surtout aux USA et dans de beaux pays libéraux, sortent des cockpits et finissent leurs carrières comme bagagistes!
Mosquito a commenté :
3 mai 2020 - 10 h 55 min
Pour l’avoir vecu en 2008, les cadets et EPLs sont restés sur le carreau 4 ans….et apres c’est reparti au point d’etre en manque de pilotes 10 ans plus tard.
Ces jeunes pilotes ont fait preuves de patience, ont galeres dans des petits boulots…mais ils ont finis par rejoindre les cockpits.
La vie est un eternel recommencement, courage donc aux cadets
cezanne a commenté :
3 mai 2020 - 16 h 28 min
..on devait doubler le nombre d’avions dans les proches années à venir …de combien va “t’on le diviser ? combien de compagnies vont rester sur le carreau ; les prévisionnistes en matière de transport aérien comme ne bien d’autres domaines se sont encore fourvoyés ….un petit grain de sable non prévu et hop toutes ces belles prévisions au tapis
Maillekeul Jacksonne a commenté :
5 mai 2020 - 9 h 42 min
Ou comment tirer des plans sur la comète à partir d’un évènement. Tu savais il y a 4 mois que ça allait s’éffondrer ? Alors dans 10 ans !!!