Le CEO du groupe Air France-KLM et le PDG de la compagnie aérienne KLM ont confirmé la réduction de leurs revenus pour l’année en cours, suite à la polémique née aux Pays-Bas sur les prochaines aides d’Etat. Toujours dans le cadre de la pandémie de Covid-19, Air France a modifié légèrement ses mesures commerciales sur les reports de voyages.
La presse néerlandaise s’est élevée contre la possibilité qu’un bonus pour avoir réussi à obtenir des aides d’État soit accordé en 2020 à Benjamin Smith, directeur général du groupe, une possibilité incluse dans les nouveaux critères de performance qui devaient être présentés lors de l’Assemblée générale d’Air France-KLM le 27 mai. Le ministre des Finances Wopke Hoekstra avait alors déclaré dans De Telegraaf que les bonus « en ces temps de crise sont imprudents et incompatibles avec un soutien financé par l’argent des contribuables ». Le CEO a donc expliqué jeudi dans un communiqué : « Je renouvelle fermement l’engagement que j’ai pris dès le 16 Mars 2020 de renoncer à 25% de ma rémunération pendant la crise liée au covid-19. Dans le contexte de la période très difficile que traverse le groupe Air France-KLM, cet engagement de réduction de ma rémunération implique évidemment l’abandon de ma rémunération variable annuelle (« bonus ») au titre de l’exercice 2020 ».
Ben Smith, qui « remercie une nouvelle fois l’ensemble des équipes du groupe pour leur engagement exceptionnel au moment où notre secteur traverse la plus grave crise de son histoire », perçoit un salaire fixe annuel de 900.000 euros, plus une part variable conditionnée au feu vert de l’AG (768.000 euros en 2019) ; il bénéficie également d’une rémunération à long terme, qui sera versée au bout de trois ans à la tête du groupe.
De son côté le PDG de KLM Royal Dutch Airlines Pieter Elbers a annoncé également hier une diminution de 20% de son salaire fixe « jusqu’à la fin de l’année ». Dans un communiqué séparé, il explique que « la crise du coronavirus a un impact sans précédent sur KLM. Personne n’aurait jamais pu prévoir les circonstances actuelles, les développements se présentant à un rythme rapide ces dernières semaines. Il est désormais clair que l’impact de cette crise est non seulement immense, mais se poursuivra pendant un certain temps. Cela exigera une plus grande concentration sur les coûts et des efforts supplémentaires de la part de tous ».
Une proposition d’augmentation du bonus du PDG, KLM souhaitant aligner sa politique de rémunération sur celle du groupe, avait été annulée le week-end dernier après un tollé public et politique ; Cees ‘t Hart, président du Conseil de supervision, a reconnu que la proposition « n’aurait jamais dû être faite ». La compagnie nationale néerlandaise rappelait hier avoir « précédemment décidé et annoncé » que les salaires fixes du conseil d’administration ne seront pas augmentés en 2020, que le paiement de la rémunération variable pour 2019 a été reporté, et que les administrateurs ont renoncé à leur droit à rémunération variable pour 2020.
©Air France
Côté passagers d’Air France, une modification est apparue hier dans les mesures commerciales proposées dans le cadre de la pandémie : pour ceux qui souhaitent voyager plus tard, il est possible de « modifier votre billet sans frais, quels que soient la cabine et le type de tarif choisis (Light, Standard ou Flex), sous réserve de disponibilité (dans le cas contraire, une différence tarifaire peut s’appliquer). Les autres conditions tarifaires de votre billet restent inchangées ». Les clients qui souhaitent annuler leurs billets se voient proposer un avoir valable un an, Air France n’offrant pas de remboursement comptant, et ce malgré le règlement européen.
Rappelons que la crise sanitaire a contraint la compagnie française à supprimer jusqu’à 90% de ses capacités, une réduction de l’offre « actuellement programmée jusqu’à fin mai ». Afin d’assurer les rapatriements et de permettre une continuité territoriale, elle opère encore sur les lignes suivantes :
France métropolitaine : Marseille, Nice, Toulouse
Outre-Mer : Cayenne, Fort-de-France, Pointe-à-Pitre, Saint-Denis de La Réunion
Europe : Amsterdam, Athènes, Barcelone, Berlin, Dublin, Edimbourg, Francfort, Genève, Lisbonne, Londres, Madrid, Munich, Stockholm, Zurich
Afrique : Cotonou, Dakar, Abidjan (autres destinations à l’étude)
Amérique du Nord : New York, Los Angeles, Montréal, Mexico City
Amérique du Sud : Rio de Janeiro, Sao Paulo
Asie : Tokyo
©Airbus
Voleur ! a commenté :
25 avril 2020 - 14 h 42 min
La boîte s’écroule, le patron prétend encore la conduire, mais une aide financière est requise.
Au prétexte d’être parvenu à obtenir cette aide, ce patron recevrait un bonus ??? Et les « actionnaires » valideraient pareille arnaque ??
Quelle impudence, quelle indécence.
Merci à la presse néerlandaise d’avoir fait son job, chose désormais impossible en France, où elle rampe.
Ben S a pourtant un revenu qui devrait lui permettre d’élever ses gamines sans trop avoir de souci pour remplir son caddie..
La crise pour certains, la fête continue pour d’autres.