Face à la pandémie de Covid-19, la compagnie aérienne Lufthansa va clouer au sol tous ses Airbus A340-600 pour un an à un an et demi, et devrait annoncer rapidement s’ils reprendront un jour du service. Les vols de rapatriement du groupe sont prolongés jusqu’au 17 mai, Austrian Airlines restant clouée au sol jusqu’à cette date tandis que Swiss ne desservira plus que New York

Après en avoir déjà envoyé trois à Teruel en Espagne, la compagnie nationale allemande a confirmé le 16 avril 2020 qu’elle va y stocker « d’ici deux ou trois mois » la totalité de sa flotte d’A340-600, soit 17 avions, pour une durée minimum de 12 à 16 mois. Lufthansa avait déjà annoncé la semaine dernière son intention de se séparer définitivement de sept A340-600 (ainsi que six A380 et cinq Boeing 747-400), dans le cadre d’une restructuration massive qui verra au total 42 avions sortir de la flotte du groupe, sur un total de 763. La vente des six A380 à Airbus était « déjà prévue pour 2022 », soulignait alors la compagnie aérienne, la sortie des A340-600 et 747-400 ayant été prise « sur la base des inconvénients environnementaux et économiques de ces types d’avions ».

La compagnie de Star Alliance précise dans son communiqué qu’une décision sur l’utilisation future des A340-600, « ou une réactivation éventuelle d’un maximum de dix aéronefs », sera prise ultérieurement. Rappelons que Lufthansa Cityline a également annoncé le retrait du service de ces trois A340-300 ; depuis 2015, le transporteur régional assure des vols vers des destinations touristiques long-courriers pour le compte de sa maison-mère.

Selon Aero.de, Lufthansa envisagerait d’autre part de demander à Boeing d’échanger les créneaux de livraison de ses 777-9 (dont elle devait être compagnie de lancement initialement cet été, mais la première livraison n’interviendra probablement pas avant 2021), au profit de 777F plus utiles en ces temps de demande de fret largement plus élevée que celle du transport de passagers.

En raison des « restrictions nationales et internationales persistantes en matière de voyages », le Groupe Lufthansa va prolonger jusqu’au 17 mai ses vols de rapatriement, avant de les réduire encore. Des annulations supplémentaires pour la période du 4 mai au 17 mai sont mises en œuvre « progressivement, et les passagers seront informés des changements ». Lufthansa offrira ainsi « un niveau minimum important de liaisons aériennes », contribuant à la fourniture de « services de base ».

Compte tenu de la faible demande, une nouvelle réduction du calendrier des vols à seulement 15 liaisons long-courriers hebdomadaires est « inévitable » pour Lufthansa : trois vols par semaine chacun au départ de l’aéroport de Francfort vers Newark et Chicago (États-Unis), Sao Paulo (Brésil), Bangkok (Thaïlande) et Tokyo (Japon). Les trois rotations hebdomadaires vers Montréal (Canada) seront annulées. De plus, Lufthansa offrira jusqu’à 36 liaisons quotidiennes depuis son hub de Francfort vers « les villes les plus importantes d’Allemagne et d’Europe ». Au départ de Munich, seules six liaisons quotidiennes vers des villes allemandes seront proposées à partir du 4 mai.

Swiss International Air Lines continuera également à proposer trois vols hebdomadaires long-courriers par semaine à destination de Newark (États-Unis) au départ de Zurich et de Genève, en plus d’un horaire « considérablement réduit » pour les vols court et moyen-courriers axés sur certaines villes européennes.

La low cost Eurowings continuera à fournir des services de base dans les aéroports de Düsseldorf, Hambourg, Stuttgart et Cologne avec un programme « squelette », offrant des vols intérieurs allemands et des correspondances vers certaines destinations européennes.

Lufthansa : adieu aux Airbus A340 ? 1 Air Journal

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