Malgré le développement de la pandémie de Covid-19 aux Etats-Unis, Boeing compte sur quelque 2500 volontaires pour reprendre aujourd’hui le travail dans l’Etat de Washington sur l’assemblage des avions militaires P-8 Poseidon et KC-46, mais aussi pour la maintenance des 737 MAX parqués à Moses Lake depuis un an.
Complètement suspendue depuis la semaine dernière pour une durée indéterminée, la production des avions commerciaux n’est pas concernée par l’annonce du constructeur américain. Les 2500 employés appelés à reprendre le travail à partir de ce 13 avril 2020, sur la base du volontariat, se consacreront d’une part dans le Puget Sound près de Seattle à la production de l’avion de surveillance maritime P-8 Poseidon (basé sur le 737-800, à Renton où l’arrêt de la production était déjà de mise depuis début janvier), et au ravitailleur en vol KC-46 (basé sur le 767, à Everett). A Moses Lake, c’est dans le « support aux 737 MAX » entreposés depuis mars dernier et l’arrêt des livraisons suite à des accidents en cinq mois ayant fait 346 victimes chez Lion Air puis Ethiopian Airlines qui est concerné, a précisé Boeing dans un communiqué. « D’autres équipes essentielles aux laboratoires et au support » reprendront le travail pour « répondre aux besoins critiques des clients ».
Le travail de Boeing « pour le Département de la défense en tant que partie de la base industrielle de défense est une question de sécurité nationale et a été jugé critique », a justifié le constructeur américain ; de plus, « notre travail commercial prend en charge le transport mondial essentiel ».
Boeing a détaillé les précautions sanitaires qui accompagneront ce retour au travail « sûr et en bon ordre » pour des opérations limitées, après avoir mis quelque 30.000 employés au chômage technique ou en congé. Tous les volontaires auront droit à un équipement personnel de protection, avec port obligatoire d’un masque, et la distanciation sociale sera de mise ; un des ses employés à Everett est mort après avoir été testé positif au coronavirus. Les installations seront bien sûr nettoyées avant la reprise du travail, les quarts seront échelonnés et espacés (avec vérification de l’état de santé à chaque début), et du matériel supplémentaire tel que des stations de lavage des mains ou des outils de nettoyage sera installé.
Interrogé par le Seattle Times sur ce qu’il pensait des nouvelles mesures de sécurité, le président de l’Union internationale des syndicats de machinistes, district 751, Jon Holden, a déclaré que le redémarrage est « certainement positif tant que Boeing peut fournir un lieu de travail sûr », tout en soulignant que « la distanciation sociale va en être la partie la plus difficile ». Le syndicat a également déclaré que tout employé « qui se considérait à haut risque ou s’inquiétait des membres âgés de la famille ou des personnes souffrant de maladies sous-jacentes qui pourraient contracter la maladie » avait la possibilité de rester à la maison et de percevoir le chômage. Chez les cadres, le syndicat SPEEA a toutefois rappelé que « le travail sur les programmes de défense de Boeing est important, mais pas aussi important que la santé et la sécurité de nous-mêmes, nos collègues et nos familles ».
Tognide Rhony a commenté :
14 avril 2020 - 2 h 18 min
Si la reprise de la production de Boeing peut servir de ressort. Il faut alors tenter le coup. La question du 737 max , m’a plutôt l’air d’une manoeuvre de Sabotage…