L’Union européenne, par la voix de la commissaire européenne aux Transports Adina Valean, dit toujours non à la possibilité de proposer des avoirs pour les billets sur les vols annulés -au lieu d’un remboursement monétaire comptant.
«Vous pouvez proposer de préférence un bon aux passagers, mais vous ne pouvez pas les forcer à l’accepter», a encore rappelé cette semaine Adina Valean, rejetant ainsi les appels des compagnies européennes à assouplir le règlement européen 261/2004 et à autoriser la mise en place d’un système d’avoir.
L’enjeu financier est énorme pour les compagnies aériennes : les billets sur les vols annulés dû au coronavirus représentent 35 milliards de dollars (dont 10 milliards en Europe). Clouées au sol et au bord de la faillite, les compagnies aériennes tiennent à conserver ce cash. De nombreux passagers demandent actuellement des remboursements et se trouvent confrontés à des refus. A la place d’un remboursement comptant, des compagnies aériennes bafouent sans hésiter le règlement européen 261/2004 et proposent aux passagers lésés un avoir à utiliser sur un vol ultérieur.
« Nous sommes dans une situation absolument catastrophique et nous sommes très à court de trésorerie… Si on continue à dépenser comme ça la moitié des compagnies aériennes auront disparu en juin», a justifié Alexandre de Juniac, le président de l’Association internationale du transport aérien (IATA), qui défend les intérêts des compagnies aériennes.
Face au lobbying des compagnies aériennes, la commissaire européenne aux Transports Adina Valean s’en tient, pour l’heure, au règlement européen 261/2004. « Pour modifier une disposition de cette loi, il faudrait un large soutien pour un accord des autres institutions », a-t-elle expliqué à l’agence Reuters, en faisant référence au Conseil européen et au Parlement européen. Et d’ajouter : « Nous n’allons pas agir sur la législation à ce stade ». Même règlement aux États-Unis, où le Département d’État aux Transports a rappelé, le 3 avril 2020, aux compagnies aériennes (américaines comme étrangères) l’obligation de rembourser immédiatement les vols annulés. Le Département n’est pas opposé à la possibilité de proposer des avoirs : toutefois cela doit se faire avec le consentement du passager, et en rappelant au passager que ce dernier a le droit au remboursement comptant s’il le souhaite.
«Si la possibilité d’un non-remboursement devait être officialisée, les consommateurs seraient doublement pénalisés. D’une part, ils se retrouveront créanciers de compagnies pouvant potentiellement faire faillite, comme ce fut le cas de la compagnie britannique Flybe au début du mois de mars. Or, lorsqu’une compagnie fait faillite, il est alors pratiquement impossible pour le passager d’être remboursé. D’autre part, les passagers ne devraient pas participer au financement de la trésorerie des compagnies alors que nombre d’entre elles avaient sacrifié leur trésorerie pour racheter leurs propres actions à prix d’or avant la crise (principalement des compagnies américaines)», met en garde RetardVol, site spécialisé dans les droits des passagers.
« Doit-on comprendre que les compagnies aériennes, utilisent les recettes des vols futurs, pour payer leurs charges et trous de trésorerie d’aujourd’hui ? Cela ressemble à s’y méprendre au processus financier de la cavalerie où de nouveaux emprunts servent sans cesse à rembourser les emprunts antérieurs», dénonce ainsi Nicolas Brumelot, patron de l’agence de voyages MisterFly, dans une lettre ouverte au gouvernement français. «Il serait inéquitable, voir immoral, de faire financer par les consommateurs, les trous de trésorerie des compagnies aériennes. Cela serait d’autant plus immoral, que des compagnies aériennes bénéficient et vont continuer à bénéficier d’aides massives» de la part des gouvernements.
« Il faut espérer que la DGCCRF agira rapidement, en coordination avec les associations de consommateurs, contre les compagnies aériennes (hélas, souvent françaises) qui violent la loi en toute impunité au lieu de contracter des emprunts à long terme», déclare de son côté Fabrice Dariot, patron de l’agence de voyages Bourse des vols. En Belgique, Test-Achats a dénoncé l’imposition d’un bon de valeur aux voyageurs dont le vol est annulé et a adressé une mise en demeure à huit compagnies aériennes. L’organisation de défense des consommateurs estime que le client doit avoir le choix et a droit à un remboursement comptant s’il le désire.
C trichey a commenté :
11 avril 2020 - 11 h 25 min
C’est une décision contradictoire à la politique ayant autorisé et organisé le financement/refinancement de compagnies bancales, et dont nul ne peut aujourd’hui prétendre l’avoir alors ignoré. AirItaly, AZ, FlyBe,etc..
On a distribué de l’argent sans compter ni contrôler son usage, ni étudier l’utilité de supporter les cies concernées, véreuses.
Ces boîtes non viables, se sont écroulées à la moindre alerte, les caisses vides.
On s’en remet à un hypothétique repreneur que l’on charge d’une dette supplémentaire.Et en attendant, les gentils contribuables passent à la caisse.
Eux ne seront jamais remboursés ou renfloués..
Bravo. Bravo aux banques ( rapaces peu regardants) et bravo aux gestionnaires de ces boîtes pourries.
Un rêve : que ce corona ou le suivant mette un terme aux actions de vauriens profiteurs.
Un rêve, ai-je dit..
Mais... a commenté :
11 avril 2020 - 19 h 42 min
Sauf que pour Air Italy c’est deux entreprises privées qui ont renfloué un truc pas rentable avant qu’il coule. Pas l’Etat italien.
FlyBe n’a pas bénéficié d’un renflouement du Royaume-Uni mais d’une baisse des taxes qui a bénéficié aux autres compagnies par la même occasion.
B744 a commenté :
11 avril 2020 - 11 h 35 min
Le problème, c’est que les aides promises par l’état français, par exemple, aux compagnies à longueur d’interviews télévisées ne viennent pas.
Mr Le Maire a beau raconter ce qu’il veut dans les médias, aucune aide directe (on ne parle pas d’allègement de charge) n’est arrivée aux compagnies. Donc celle-ci font ce qu’elles peuvent pour garder leur trésorerie…sinon c’est Tribunal de Commerce, et dans pas longtemps.
J’ai malheureusement eu la faiblesse de croire notre Président quand, dans son premier discours il a déclaré que l’état ferait le nécessaire pour qu’il n’y ait pas de faillite ou de licenciements “quoi qu’il en coûte”.
On s’aperçoit que ce ne sera pas le cas, et les premières entreprises vont tomber avant l’été, les autres vont se traîner jusqu’à l’hiver et agoniser ensuite…
Mais... a commenté :
11 avril 2020 - 12 h 28 min
Les bons a rien de la maxronerie vont être obligé d’aider Air France selon un article paru aux Échos aujourd’hui il lui reste assez pour vivre jusqu’à juin (elle perd 25 millions d’€ par jour).
Par contre pour La Compagnie, les compagnies Dubreuil et Corsair sa pue. Peut-être ASL va survivre vu qu’ils transportent du fret.
atplhkt a commenté :
11 avril 2020 - 14 h 48 min
@ MAIS
Tant sur la forme que sur le fond ce type de propos est d’une grande vacuité et pour les “bons à rien” votre orthographe en est un exemple. Une analyse sévère, une critique argumentée, est toujours d’intérêt mais des billevesées ne le sont pas.
Mais... a commenté :
11 avril 2020 - 15 h 17 min
Si vous savez ce que j’en pense de votre “avis”
Allez troller ailleurs
Fabien a commenté :
12 avril 2020 - 11 h 05 min
Le troll c’est vous et je ne comprends pas pourquoi les administrateurs laissent passer des commentaires comme le votre, empli de bêtise, de méchanceté et de frustration.
Nico a commenté :
11 avril 2020 - 13 h 31 min
Ah cette Europe…..je rêve que ça se casse la figure pour retrouver nos lois et droits.
Fabien a commenté :
12 avril 2020 - 11 h 06 min
Commentaire inutile et débile.
Ce site est supposé concerner l’aviation, et pas les idées politiques de quelques frustrés comme vous.
Vieux Charles a commenté :
11 avril 2020 - 17 h 04 min
Remboursez, remboursez et endettez-vous ailleurs.
C’est le cri du contribuable et client qui a fait confiance à Air France au lieu d’acheter chez Aeroflot ou Qatar qui remboursent, elles.
Shôgun a commenté :
12 avril 2020 - 8 h 36 min
Les compagnies aériennes ont été mises devant le fait accompli par des gouvernements qui n’ont rien voulu voir venir, n’ont rien anticipé et ont décidé d’un confinement quasiment du jour au lendemain, pris de panique devant les conséquences de leur aveuglement prolongé (je parle ici des gouvernements d’Europe occidentale et des États-Unis, les plus incompétents du monde dans la gestion de cette crise sanitaire mondiale).
Air France a toujours honoré ses obligations de remboursement en cas de retard ou d’annulation jusqu’à ces derniers jours, mieux que la plupart des compagnies européennes, laissant le choix au client entre un remboursement rapide en cash ou un avoir majoré.
Vous admettrez, si vous n’êtes pas aveugle et sourd, que la situation actuelle est pour le moins exceptionnelle, et totalement indépendante de la volonté et du champ d’action possible d’Air France, comme de ses consœurs.
Pour le cas où ce détail vous aurait échappé, les compagnies aériennes européennes ne vendent quasiment plus de billets et n’encaissent donc plus de liquidités. Ceci sur décisions politiques gouvernementales et pour une durée indéterminée. Or, pour sortir du cash, il faut de l’argent !
Vos futiles jérémiades égocentriques font simplement fi de la réalité.
La survie d’Air France est de l’intérêt national de la France.
Il faudrait être fou ou stupide pour ne pas en être conscient.
Je serais d’ailleurs curieux d’avoir des témoignages vérifiables de clients de Qatar ou d’Aeroflot ayant été tout récemment remboursés en cash… Et le cas échéant, nous verrons combien de temps encore les contribuables russes (à qui nul n’a demandé leur avis) ou l’émir du Qatar accepteront de vider leurs coffres, puis de retourner leurs poches, puis de faire tourner la planche à billets…
N.B.: je suis moi-même en possession d’un billet AFKLM pour un vol initialement prévu le 14 avril (évidemment supprimé). Je pense demander un avoir majoré, mais j’attends la dernière limite pour prolonger la durée de validité de l’avoir, valable 1 an à l’émission.
4lzu a commenté :
15 avril 2020 - 14 h 15 min
Il est intéressant de voir que vous opposez dans vos propos contribuables et consommateurs car au final ce sont les deux même personnes et dans les deux cas je trouve grave qu’on leur fasse porter le poids des difficultés des compagnies aériennes. Ces compagnies évoluent dans un cadre réglementaire connu et qu’elles et notamment leurs propriétaires ont accepté et ce faisant elles doivent le respecter. Qu’elles aient zéro actif (toute leur flotte étant financé en Leasing), qu’elles utilisent leur BFR comme financement (engendrant un syndrome de la bicyclette ne devant jamais s’arrêter), qu’elles ne se différencient que par leur politique tarifaire suicidaire ne devraient peser sur leurs consommateurs. Leurs propriétaires ne mettent aucunes billes (BFR+dette et zero equity) retirent les bénéfices en phase de hausse et plient bagages à la première difficulté laissant le poids du risque aux banques, aux consommateurs et aux contribuables… Que l’on alloue juste des créneaux aériens aux opérateurs solides et crédibles, certes les billets seront plus chers mais nous aurons une économies viables non subventionnées et peut être nos choix écologiques seront ils un peu plus motivés le réel impact du transport aérien ayant enfin un coût et n’étant pas un but en soi.
LOLOBOYER a commenté :
12 avril 2020 - 7 h 20 min
Air France nous a coûté déjà trop cher. Et a plus de 2/3 générations. Elle doit rembourser. Combien de personnes et boîtes vont aussi couler avec cette crise ?
Backdoor a commenté :
12 avril 2020 - 10 h 16 min
AF n’a que faire des avis de l’Europe.
AF comme toutes les compagnies ne fait que ce qui l’arrange. Ça fait plus de 4 semaines que j’ai annulé un billet abonné et je n’ai toujours pas reçu de remboursement sur ma carte d’habitude ça met 1 semaine maxi. Pareil le vol de mon fils a été annulé suite au confinement et AF ne propose pas de remboursement en ligne et oblige donc un avoir.
Pas la peine de leur téléphoner puisque la priorité est donné à tous ses abrutis qui sont coincés à l’étranger et qu’il faut rapatrier. Il ne faut pas oublier que ces blaireaux sont partis en vacances juste avant le confinement souvent avec d’autres compagnies du golfe et maintenant ils se mettent à genoux pour rentrer à la maison ils suffisait juste de réfléchir et de ne pas partir au lieu de faire prendre des risques à tous les navigants certes volontaires.
Louis a commenté :
12 avril 2020 - 15 h 06 min
Les avoirs sont une solution raisonnable. Si les compagnies n’ont plus de cash, ce sera la faillite. Et là les passagers n’auront plus que leurs yeux pour pleurer. Demandez aux passagers d’Aigle Azur ou XL Airways.
Wrangel a commenté :
12 avril 2020 - 20 h 59 min
Bonjour à tous
Je suis quelque peu outré de certains commentaires car insulter les gouvernements ou écrire des “Yaqu’à faucons” (j’écris délibérément faucons) ne vont pas avancer beaucoup la réflexion.
L’Union européenne a élaboré le règlement 261/2004 afin d’améliorer la prise en charge des voyageurs. Je ne suis pas du tout certain que le retour à la réglementation hexagonale améliorerai les choses puisque Air France pèserait alors de tout son poids pour éviter d’indemniser ses clients.
” Dura lex, sed lex “. Il n’y a rien d’autre à dire mis à part de changer ladite loi.
Comme je l’ai déjà écrit, deux billets pour Air China pris en novembre dernier pour Tokyo, départ et retour en avril, j’avais pris. Je fus remboursé une dizaine de jours après ma demande.
Il n’y a aucune raison que les clients paient pour un voyage qu’il ne fera pas, contraint et forcé, et que de plus ils risquent de perdre son argent dans le cas d’un avoir si la compagnie fait faillite. Or une faillite peut être organisée sciemment afin que d’autres tirent les marrons du feu, voir Cook et certains fonds si ma mémoire est bonne.
Et s’il faut que le contribuable renfloue les compagnies aériennes, pourquoi pas ? Si nous commençons à ne pas aider ceux qui en ont besoin, je crois que ce sera vite la panade comme en 1929. Ceux qui ont un peu de mémoire se souviennent sûrement du sauvetage de General Motors en 2009 sous la présidence d’Obama. Au passage, le Trésor américain ne perdit pas d’argent bien au contraire.
Beau lundi pascal.