Face à la pandémie de Covid-19, la compagnie aérienne Korean Air lancera la semaine prochaine une période de congé pour 70% de ses 19.000 employés qui pourrait durer jusqu’à six mois.
La compagnie nationale de Corée du Sud a cloué au sol 90% de sa flotte de 144 avions, et réduit ses capacités internationales et domestiques respectivement de 90% et 60%. Elle relie encore sa base à Seoul-Incheon à l’aéroport de Paris-CDG deux fois par semaine par exemple, et continue d’opérer des vols de rapatriements depuis l’Inde, la Hongrie ou la Nouvelle Zélande entre autres. Mais à partir du 16 avril 2020, elle « pourra sembler fermée » avec le départ en congé forcé de 70% de son effectif, en réponse à la « détérioration des conditions commerciales » selon un communiqué. Le détail de ces congés variera en fonction du rôle de l’employé et de la charge de travail de sa division, a précisé Korean Air, qui prévoit un retour à la normale le 15 octobre au plus tard. Seuls les membres du personnel « essentiels » ne seront pas concernés par la mesure ; les autres recevront pendant leur absence un « pourcentage réduit » de leur salaire, environ 70% de la norme, presqu’entièrement payé par l’état.
Les syndicats ont approuvé le plan qui « partage les efforts », les dirigeants de Korean Air ayant déjà annoncé une baisse de leur propre rémunération. Dès le début mars, le dirigeant de la compagnie de l’alliance SkyTeam Woo Kee-hong soulignait que l’impact de cette pandémie est « sans commune mesure » avec celui de la crise financière de 1997, qui l’avait contrainte à réduire ses capacités de 18%.
Le gouvernement sud-coréen a déjà lancé un programme de soutien aux compagnies aériennes, principalement via un allégement des charges et des reports de paiement. Mais il a aussi annoncé une aide financière directe de près de 250 millions de dollars uniquement pour les low cost ; Korean Air et sa rivale Asiana Airlines demandent désormais une aide similaire. Tous les transporteurs du pays espèrent en outre des garanties de prêts du gouvernement et un soutien pour les émissions d’obligations des compagnies aériennes, afin d’améliorer leur trésorerie. Selon l’association de l’aviation civile KCA, l’industrie « s’écroule » pour cause de pandémie, mettant « en danger 840.000 emplois dans le transport aérien, le tourisme et les activités liées ».
L’aéroport Incheon a accueilli moins de 10.000 passagers durant la dernière semaine de mars – une première depuis son inauguration en 2001.
GREFF a commenté :
12 avril 2020 - 14 h 03 min
Le cliché illustrant l’article avec l’A380 Korean Air en toile de fond est vraiment superbe. Ce n’est peut-être pas l’avion le plus rentable pour les compagnies mais bien celui qui bénéficie de la meilleure image de marque auprès des passagers. Certaines compagnies ont bien su s’en inspirer et en faire un vecteur de croissance malgré les surcoûts (Emirates, Singapore, Qantas, British Airways), comme en son temps le B747 l’a été, d’autres non, aux premières desquelles Air France aidée dans l’exercice par ses baronnies de CDB de 777.